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Palestine occupée - 20 mars 2018
Par CIREPAL
« Tout le pays reconnaît que mon fils est résistant, que Dieu soit Loué, il est tombé martyr en résistant, en écrasant leurs têtes (aux sionistes), il est monté sur la jeep et écrasé la tête d’Israël. Le sang de mon fils est une offrande à Ahmad Nasr Jarrar qui combat Israël. Si Dieu le veut, nous continuerons à écraser leurs têtes, et notre bannière continuera à brûler leurs cœurs » (la mère du martyr Ahmad Abu Ubayd, de Jénine).
L’opération menée par le jeune Alaa Kubaha, du village de Barta’a, dans la région de Jénine, au centième jour anniversaire de la déclaration de Trump, annonce haut et fort que la résistance du peuple palestinien ne peut être vaincue, et qu’elle se poursuit contre l’occupation sioniste de la Palestine et contre tous les projets de liquidation de la cause. La vague coloniale sans précédent, lancée après cette funeste déclaration faisant de la ville d’al-Quds la capitale de l’entité sioniste, ne peut mettre fin à ce qui fait l’âme du peuple palestinien, une résistance multiforme, qui refuse de reconnaître une quelconque légitimité à l’occupation, quelle que soit sa durée. Les meurtres, arrestations, et bombardements, les mesures coloniales dans al-Quds, comme dans le Naqab ou ailleurs en Palestine occupée, rarement rapportés par la presse et les médias, ne peuvent liquider une cause, à plus forte un peuple qui porte cette cause. Mais l’ennemi ne peut comprendre cette logique, emporté lui-même dans une autre logique, celle des colonisateurs de tous les temps, qui ont pensé pouvoir arrêter la marche d’un peuple vers la liberté.
L’administration américaine a du mal à faire accepter le « deal du siècle », qui signifie la liquidation de la Palestine. Les nombreux plans de ce « deal », même approuvés par certains Etats arabes, ne peuvent être appliqués tant que la résistance palestinienne, même éparpillée, les refuse, que ce soit pour la bande de Gaza, pour les réfugiés, pour al-Quds, ou le reste de la Palestine. Quand la « communauté internationale » fait la sourde oreille et refuse d’admettre que le vrai problème est l’occupation sioniste de la Palestine, elle ne fait que prolonger le conflit en participant, par son silence d’une part et par son aide multiforme à l’occupation d’autre part, à une des entreprises les plus criminelles dans le monde.
Martyrs tombés entre le 21/1/2018 et le 18/3/2018
Le jeune Layth Abu Na’ïm, 16 ans, est décédé suite aux blessures infligées par l’occupant, lors des affrontements dans le village al-Mughir (30 janvier).
Le jeune Ahmad Abu Ubayd, 19 ans, est décédé le 4/2 suite à la blessure à la tête par balle tirée par l’armée sioniste au cours des affrontements qui ont eu lieu à Wadi Burqin, à l’ouest de Jénine, alors qu’elle recherchait le résistant Ahmad Jarrar.
Ahmad Nasr Jarrar, 22 ans, résistant tombé l’arme à la main dans la région de Jénine, le 6 février. Il s’était réfugié, pourchassé par l’occupant depuis 3 semaines, dans une maison abandonnée dans le village de Yamoun. Encerclé dès l’aube par l’armée d’occupation, le résistant Ahmad Jarrar, du mouvement Hamas, est tombé martyr en combattant.
Khaled Tayeh, 22 ans, de Nablus, assassiné lors d’affrontements à Nablus, envahi par l’armée d’occupation, à la recherche du résistant Abdel Karim Assi.
Hamza Zama’ra, 19 ans, de Halhoul, tombé martyr après avoir mené une opération dans une colonie dans la région d’al-Khalil (5 février)
Ahmad Abu Hulu, 19 ans, du camp al-Breij, dans la bande de Gaza, décédé suite aux blessures infligées par les sionistes, au cours du vendredi de la colère.
Salim Sabbah, 17 ans, assassiné au cours d’un bombardement aérien sur Rafah, dans la bande de Gaza.
Abdallah Abu Shaykha, 17 ans, assassiné au cours d’un bombardement aérien sur Rafah.
Yassin Saradih, 33 ans, de la ville d’Ariha, assassiné lors de son arrestation, par les coups sauvages qui lui furent portés par les soldats de l’occupation (20 février). Outre les caméras qui ont transmis la sauvagerie de l’occupant, les nombreux témoignages affirment que le martyr Yassin Saradih a été froidement exécuté lors de son arrestation.
Isma’il Abu Riyale, 18 ans, camp al-Shate’ (bande de Gaza), pêcheur assassiné en mer par la marine de l’occupant.
Mohamad al-Jaabari, 24 ans, assassiné dans la ville d’al-Khalil, le 9/3. Le martyr était handicapé (sourd-muet). Un soldat sioniste l’a visé lors d’une manifestation dans la ville.
Omar Ibrahim Shehadé, 21 ans, assassiné le 10/3 lors des affrontements entre la population de Urif, au sud de Nablus et les colons venus s’emparer du village.
Mohammad Ata Abu Jame’, 59 ans, cultivateur assassiné par un coup de feu tiré par un soldat sioniste, alors qu’il travaillait la terre, à l’est de Khan Younes, dans la bande de Gaza (10/3).
Ibrahim Farhat, 29 ans, membre des Saraya al-Quds, branche militaire du Mouvement du Jihad islamique, décédé le 11/3, au cours des préparatifs de la résistance, à Bayt Hanun, au nord de la bande de Gaza.
Chronique de l’Intifada
Les opérations menées par les résistants restent espacées, mais frappent fort l’occupant. Après l’opération menée par le groupe dirigé par le martyr Ahmad Jarrar, une autre a frappé un colon de la colonie Ariel, menée par le résistant Abdel Karim Assi. Plus d’un mois plus tard (16 mars), une opération menée par le martyr Alaa Qubaha entraîne la mort de deux soldats sionistes et blesse gravement deux autres. Entre ces opérations, plusieurs autres menées près des colonies ou aux barrages indiquent une détermination palestinienne à frapper l’occupant, même si elles ne font que blesser, parfois légèrement, colons ou soldats. Mais la volonté demeure et c’est ce qui inquiète l’armée d’occupation, qui ne parvient pas à enrayer la détermination des Palestiniens à se battre pour leur liberté. Que ce soit dans al-Khalil ou dans les bourgs autour, dans Nablus et ses environs, dans la région de Ramallah et Bayt Lahem, les résistants ont poursuivi toutes sortes d’opérations, frappant avec des poignards ou des ciseaux, ou bien écrasant les colons et soldats, et tirant aussi des coups de feu. Dans la région d’al-Quds, les manifestants ont lancé des bouteilles incendiaires et des pierres, à partir de plusieurs bourgs ou quartiers, en direction de l’armée d’occupation.
Le 30 janvier, une délégation américaine est empêchée d’entrer à la Chambre de commerce et d’industrie à Bayt Lahem. Les militants protestaient contre le plan américain de liquidation de la cause palestinienne et ont considéré que la présence de cette délégation était contraire aux résolutions nationales.
Le 5 février, un colon soldat est poignardé près de la colonie d’Ariel, en Cisjordanie occupée par un résistant qui a réussi à prendre la fuite, malgré les caméras installées par l’occupant. Son identité a été dévoilée, il s’agit de Abdel Karim Assi, que l’occupant vient d’arrêter à Nablus, après un mois et demi de poursuites (18 mars).
Un colon a été blessé lors d’affrontements dans le village de Urif, au sud de Nablus. La population de Qasra s’est opposée à l’invasion d’un groupe de colons, en lançant des pierres (février).
La ville de Nablus affronte l’invasion de l’armée d’occupation, qui recherche le résistant Abdel Karim Assi. De violents affrontements ont opposé l’armée à la population, qui a lancé des pierres et des bouteilles incendiaires sur l’armée, qui a soudainement paniqué et s’est retirée. Un officier sioniste a déclaré : « Nous sommes entrés pour une opération sécuritaire à Nablus, la ville toute entière nous a affronté, nous avons tiré pour pouvoir nous en aller ».
Des affrontements ont eu lieu dans le village Dayr Nazzam, près de Ramallah lorsque les forces d’occupation ont envahi le village. Des dizaines de jeunes ont lancé des pierres sur les véhicules militaires et ont bloqué les routes. Les soldats sionistes ont tiré des coups de feu.
Les vendredis de la colère sont les jours où les Palestiniens affrontent les soldats de l’occupation, vers la bande « frontalière » de Gaza et en Cisjordanie occupée, à la sortie des mosquées. Depuis la déclaration de Trump, à la mi-décembre dernier, ces vendredis assistent à des affrontements, où tombent des dizaines de blessés, parfois graves, car les soldats de l’occupation tirent à balles réelles, en plus des bombes lacrymogènes ou autres qu’ils lancent sur les manifestants. Le 5/2, un officier sioniste a mis en garde contre la poursuite de ces « vendredis de la colère », notamment à Gaza.
Des explosifs accrochés aux drapeaux palestiniens sur la bande « frontalière » avec Gaza ont explosé entre les mains des soldats de l’occupation, qui voulaient arracher les drapeaux (18 février). C’est l’opération du drapeau, qui a fait 4 blessés dans les rangs des sionistes et qui a soulevé de nombreuses questions à l’intérieur de leurs rangs. Malgré leur surveillance et leurs caméras, ils n’ont pu connaître l’identité des résistants. Mais la direction de l’armée sioniste a menacé les manifestants, disant qu’elle tuerait quiconque s’approche de la « frontière ».
Les communautés chrétiennes de la ville d’al-Quds décident de fermer les portes de l’Eglise du St Sépulcre, protestant contre la décision de l’entité sioniste de leur imposer des impôts. Le mouvement des chrétiens palestiniens s’est soldé par la victoire, après plusieurs jours de fermeture. L’archimandrite Atallah Hanna a déclaré que « la fermeture des portes de l’église du St Sépulcre est un message de protestation contre les pratiques de l’occupation, qui visent à supprimer la présence des chrétiens palestiniens dans al-Quds ».
Début mars, des résistants lancent une attaque visant un véhicule militaire de l’armée d’occupation à Hawwar, au sud de Nablus. Plusieurs tentatives de l’armée sioniste ont échoué à arrêter les résistants.
Les organisations de la résistance se sont réunies à Gaza pour lancer la marche du retour, le 30 mars, pour riposter aux plans de suppression du droit au retour des réfugiés palestiniens à leur patrie, et de la cause palestinienne. Les organisations entendent faire entendre au monde entier que le retour des réfugiés est la question clé de la cause palestinienne.
Répression et purification ethnico-religieuse
Dans la nuit du 29-30 janvier, l’occupant arrête 56 Palestiniens en Cisjordanie , y compris al-Quds. 30 d’entre eux sont d’l-Issawiya, arrêtés lors d’une rafle. En Cisjordanie occupée, les colons s’organisent pour participer à la « chasse aux militants » palestiniens. Equipés de caméras, ils filment les manifestations en vue d’aider leur armée à arrêter les militants. Les arrestations sont quotidiennes. Le 12/2, 14 Palestiniens ont été arrêtés dans plusieurs villes et villages de la Cisjordanie occupée, dont sheikh Jamal Hamara, du mouvement du Jihad islamique en Palestine, arrêté à Bayt Lahem.
L’administration américaine pose comme condition le changement des programmes scolaires de l’UNRWA pour continuer à payer sa contribution financière. Le changement réclamé consiste à cesser d’évoquer la Nakba.
Les colons envahissent le tombeau de Yousuf, site arabo-musulman dans la ville de Nablus, dont les sionistes veulent s’accaparer en prétendant qu’il est juif. L’invasion des colons est précédée par un déploiement de l’armée d’occupation dans la ville. 20 cars transportant 1300 colons ont mené des rites talmudiques dans le lieu.
Vers la mi-février, des colons essaient de s’installer dans le village palestinien de Bayta, près de Nablus. La population proteste et résiste. L’armée d’occupation intervient en faveur des colons.
Le ministre sioniste Gilad Ardan décide de fermer plusieurs institutions palestiniennes dans la ville d’al-Quds, poursuivant le but de judaïser la ville palestinienne. Par ailleurs, le gouvernement de l’occupation a décidé d’imposer des impôts sur les églises palestiniennes et étrangères, ainsi que sur les biens dépendant des Nations-Unies, pour renflouer ses caisses d’une part et pour limiter le nombre et l’impact de la présence chrétienne dans la ville, d’autre part, autre forme de la judaïsation et du nettoyage ethnico-religieux de la ville.
Les colons de « Halmish » aux environs de Ramallah essaient d’agrandir leur colonie en volant des terres et en traçant des routes sur les terres volées. Depuis un an, les terres ont été volées des villages Umm al-Safa et Nabi Saleh.
Début février, le bourg d’Abu Diss a été envahi par l’armée d’occupation, qui a procédé à des arrestations massives parmi la population, et à la fouille de dizaines de maisons, en démolissant les meubles et objets. Au cours de cette invasion, des affrontements ont eu lieu et plusieurs jeunes ont été blessés. Le bourg d’Abu Diss est fréquemment envahi par l’occupant.
Le tribunal de l’occupation décide la démolition de 7 bâtiments dans le village de Soussia, au sud d’al-Khalil. Ces bâtiments sont habités par 42 Palestiniens. Le village de Soussia est visé par la colonisation.
Les autorités de l’occupation, dont la municipalité d’al-Lid, occupé en 1948, menacent la population palestinienne et poursuivent le plan de nettoyage ethnico-religieux des vieux quartiers d’al-Lid. Le quartier de la gare fait partie des quartiers arabes menacés de destruction. Ses habitants sont encerclés par la gare et empêchés de s’étendre, malgré l’augmentation démographique naturelle. Le quartier compte actuellement 5000 Palestiniens. Le plan de leur expulsion a été pris pour agrandir la gare. 50 maisons sont menacées pour l’instant.
Le centre Handhala pour le soutien aux prisonniers a annoncé que les forces d’occupation ont arrêté le prisonnier libéré Mohammad Kamel Alayan, quelques minutes après sa libération. Il avait été détenu pendant 3 ans et 4 mois pour appartenance au FPLP.
Les autorités d’occupation de la ville d’al-Quds annoncent plusieurs plans de colonisation-judaïsation dans la ville, notamment sous la forme « touristique ». Parmi ces plans, un bâtiment « touristique » dans la place al-Buraq, aux portes de la mosquée al-Aqsa, sur une superficie de 1850m2, avec deux étages de salles et un soi-disant « musée » et un cinéma.
Les enfants palestiniens arrêtés témoignent des brutalités et tortures subies lors de leur arrestation puis interrogatoire. Le détenu Faysal Sha’er, 16 ans, de Taku’ (Bayt Lahem) déclare avoir subi un interrogatoire de 15 jours, dont 10 sans interruption. Le prisonnier Mustafa Badan, 17 ans, de Taku’ également dit qu’il a été arrêté en pleine nuit dans la maison familiale. Il a été emmené au centre de détention de la colonie Atzion, et en route, il a été brutalisé, un des soldats a fermé la porte de la jeep sur sa jambe. Il a été ensuite emmené à la prison de Ascalan, en interrogatoire, qui a duré 26 jours, parfois pendant 9 heures d’affilée, où il a été frappé. Un des soldats a essayé de l’étouffer.
L’occupant condamne le résistant Omar al-Abd à 4 perpétuités. Le résistant du village de Kubar, province de Ramallah, âgé de 20 ans, avait mené une opération de résistance le 21 juillet 2017 dans la colonie Halmish, tuant trois colons.
L’occupant interdit aux pêcheurs du village de Tantura, au sud de Haïfa, de poursuivre leurs activités de pêche, car l’administration coloniale a réservé le village pour la baignade des colons.
(…)
Retrouvez l’article dans son intégralité sur le site CIREPAL, le Centre d’information sur la résistance en Palestine, et les thèmes suivants développés :
- Profanation des lieux saints
- Dans les prisons de l’occupation
- La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
- La presse palestinienne
- Communiqués et déclarations
- Dans la colonie
- Du côté de l’Autorité palestinienne.
Source : CIREPAL
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