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Liban - 8 mai 2008
Par Mohamad Shmaysani
Le Secrétaire général du Hezbollah a tenu une conférence de presse pour aborder les récents développements au Liban, en particulier la situation tendue dans les rues provoquée par les dernières décisions adoptées par le gouvernement inconstitutionnel de Fouad Saniora.
Sayyed Nasrallah a déclaré que la coalition au pouvoir a poussé le pays dans une situation totalement nouvelle.
"Les décisions des dirigeants sont une déclaration de guerre," a prévenu le Sayyed.
Photo Al Manar : Le Secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Nasrallah
Concernant le réseau de télécommunications, Sayyed Nasrallah a déclaré que les réseaux de communication étaient nécessaires pour toutes les armées, les partis ou les milices.
"C’est un élément clé du contrôle et du commandement qui nous a conduit à la victoire," a expliqué Sayyed Nasrallah.
"Le réseau de communications existe depuis bien avant l'an 2000, mais il a été amélioré», a-t-il ajouté.
Sayyed Nasrallah a rappelé que le rapport Winograd avait recommandé la destruction du pouvoir de contrôle et de commandement du Hezbollah.
Le Sayyed a précisé que l'utilisation des systèmes de communication sans fil avait causé la mort de nombreux cadres et dirigeants de la résistance lors des précédentes guerres en ajoutant que le «réseau de communications de la résistance" était un système qui relie les bases et les maisons des dirigeants afin d'éviter les écoutes téléphoniques et la surveillance de l'ennemi.
«Notre réseau de communications n'est pas un service téléphonique commercial, mais plutôt un système de communication militaire qui soutient la résistance", a souligné le Sayyed .
Le gouvernement de Jumblatt a déclaré la guerre, notre devoir est de nous défendre
Le chef du Hezbollah a révélé qu’"il y a quelques mois, la question du réseau de communications avait été soulevée par la coalition au pouvoir, donc nous avons pris contact avec eux afin de les rassurer. Nous avions prolongé une ligne de la banlieue sud de Beyrouth à Beyrouth au cours des jours qui ont suivi la guerre de 2006. Ils nous ont dit qu’ils avaient un problème avec cette arme et donc nous avons répondu en coupant la ligne.
Ils nous ont dit que nous étions en train d’installer une ligne entre Jbeil et Kesserwan et nous avons nié.
Ils nous ont dit que nous étions en train d’installer une ligne vers Tripoli et nous avons nié. Ils nous ont dit que nous avions installé une ligne de communications entre Dahiyeh et le sud du Liban, ce que nous avons reconnu.
Ils nous ont dit qu'ils craignaient que nous installiions une ligne en direction du secteur de Chouf, et nous leur avons répondu que cela n'arriverait jamais. Ils ont été rassurés.
Plus tard, ils nous ont dit qu'ils fermeraient les yeux sur l’ensemble de notre réseau de communications réseau si nous mettions fin au sit-in dans le centre ville de Beyrouth. Si nous avions accepté, est-ce que notre réseau de communications serait devenu légal ?
Donc, nous avons refusé ce chantage.
En dehors de cela, le gouvernement inconstitutionnel de Walid Jumblatt, et non de Fouad Saniora parce qu'il n’est qu’un employé de Joumblatt, a de nouveau soulevé cette question. Donc, le gouvernement de Jumblatt s’est réuni et a pris sa décision en cette nuit bien sombre."
Sayyed Nasrallah a déclaré que la décision de la coalition au pouvoir considérant le réseau de communications comme une agression contre la souveraineté du Liban était une déclaration de guerre.
"Le gouvernement Joumblatt a déclaré une guerre par procuration à la résistance pour le compte d'Israël et des États-Unis… Cette coalition est dans une situation précaire.
L’un de leurs objectifs est de pousser l'armée libanaise dans une confrontation avec la résistance après que toutes les conspirations se soient révélées vaines.
Notre réponse à ces décisions : Celui qui nous déclare la guerre, même si c’était mon père, nous l’affronterons et nous nous défendrons, ainsi que nos armes. Le réseau de communications est la partie la plus importante de nos armes.
Après les sombres décisions du gouvernement Joumblatt, nous estimons qu’une guerre a été déclenchée contre nous et notre devoir est de nous défendre ainsi que nos armes, celui qui prévient est excusé.
Toutes les lignes rouges ont été franchies, aussi, peu importe qui ils sont, nous ne serons pas indulgents. Nous avons des informations qui disent que le réseau de communications n’est que le premier pas vers la destruction des capacités de la résistance."
Le gouvernement inconstitutionnel a également décidé d'incriminer quiconque a pris part à la construction de ce réseau, et quiconque l'utilise.
"Le réseau est au Hezbollah, et je suis le secrétaire général du parti, le réseau m'appartient et je l'utilise. Quiconque travaille dessus est un Mudjahid… Il est interdit de viser ces personnes… les viser, c'est viser les bras de la résistance", a dit le Secrétaire Général du Hezbollah.
Le Sayyed a ajouté que les choses doivent être dites clairement depuis que la situation a changé après "les sombres décisions du gouvernement Jumblatt."
"Nous détiendrons celui qui nous détient. Nous ouvrirons le feu sur celui qui ouvre le feu sur nous… Walid Jumblatt a admis être un menteur ; il a admis être un tueur, alors, qui gouverne le pays aujourd'hui ? Ce n'est pas une coalition au pouvoir, c'est un gang.
B.G. Shqeir et la question de l'aéroport
Sur la question de l'aéroport soulevée par Jumblatt, Sayyed Nasrallah a dit que le responsable de cette affaire est le Brigadier Général Wafik Shqeir.
"Shqeir n'appartient pas au mouvement Amal, ni au Hezbollah ni à une autre force d'opposition. Le problème est qu'ils veulent étendre leur contrôle sur l'aéroport, pas pour voler parce qu'ils le font déjà ; ils veulent transformer l'aéroport en base du Mossad, du FBI et de la CIA. C'est la raison pour laquelle il est devenu nécessaire de renvoyer Shqeir. Nous ne le tolèrerons pas.
Le vice-président du Haut Conseil Islamique Shiite, Sheikh Abdul Amir Qabalan, a appelé Saniora et lui a dit que si Shqeir avait fait quoique ce soit de condamnable, alors ouvrez une enquête, sinon, pourquoi le révoquer ?
Il ne défendait pas un officier shiite. Lorsqu'un officier patriote comme Shqeir est renvoyé, d'autres officiers patriotes sont menacés d'être mis à la porte.
Saniora a promis de faire ce qu'il pouvait dans le cas de Shqeir, mais que peut-il faire ? Il n'est qu'un employé. La décision de renvoyer Shqeir est illégitime.
Tout autre officier qui sera nommé à la tête de l'organe de sécurité de l'aéroport devra savoir qu'il est un imposteur, dont la mission est de transformer l'aéroport en une base pour le Mossad, la CIA et le FBI.
La trahison et la collaboration n'ont pas de religion.
La coalition au pouvoir a créé la crise actuelle
Sayyed Nasrallah a dit : "Nous ne tolèrerons pas que notre existence et notre légitimité soient visées. S'ils veulent dialoguer pour parvenir à un règlement, nous sommes prêts. La sortie de la crise, c'est que le gouvernement inconstitutionnel de Jumblatt retire ses décisions."
"La sédition sunni-shiite ne nous inquiète pas. Le problème réside entre un projet US et un projet de résistance. A la suite de la guerre de juillet 2006, nous avons subi une campagne brutale de la part de politiciens, de journalistes, d'écrivains, d'experts et autres ; toutefois, ils n'ont pas réussi à déformer l'image de la résistance. Nos armes ne sont pas destinées à attaquer quiconque, ni de faire un coup d'Etat.
Vous (la coalition au pouvoir) vous vous êtes tirés dessus vous-mêmes. Si nous voulions faire un coup d'Etat, vous vous seriez réveillés ce matin en prison.
Répondant à une question sur l'évaluation du Hezbollah des positions de l'Arabie Saoudite, Sayyed Nasrallah a exprimé l'espoir que le royaume ne répète pas son erreur de 2006 et travaille avec sagesse en ne prenant pas partie pour un groupe contre l'autre.
Un journaliste a demandé à Sayyed Nasrallah ce qu'il pensait de l'appel du Mufti Kabbani demandant à ceux qu'il a appelé "les agresseurs" de se retirer de Beyrouth.
Le Secrétaire général du Hezbollah a souligné qu'il n'y a pas d'agresseurs dans la capitale et que les gens sont les habitants de Beyrouth, "les gens qui vivent à Beyrouth et votent à Beyrouth."
"Il n'y a pas de guerre civile et les faits sont rapportés de manière exagérée. Oui, il y a un présage de guerre, mais c'est la guerre que les autres ont imposée. Nous ne voulons la guerre avec personne. Ceux qui ont pris ces sombres décisions qui pourraient conduire à la guerre devraient les retirer, et tout sera terminé."
Le Sayyed a souligné : "Nous négocions au sujet d'élections, pas au sujet de combats."
"Notre résistance n'est pas confessionnelle… et ne cherche pas le pouvoir. Je ne demande pas de soutien, je ne demande pas d'aide ; tout ce que je demande, c'est qu'on nous comprenne et qu'on ne nous entraîne pas sur une voie qui ne bénéficiera qu'aux USA et à Israël, qui célèbre son 60ème anniversaire sur les ruines de ce qui, pour nous, est sacré."
Voir la vidéo du discours de Sayyed Nasrallah aujourd'hui
Source : http://www.almanar.com.
Traduction : MG/MR pour ISM
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