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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Torture : Lisez la presse israélienne !

Par

L'auteur, Miko Peled est un pacifiste israélien qui vit à San Diego, Californie. Son père était le Général israélien, Matti Peled.

Grâce à la presse israélienne, les gens en Israel sont informés régulièrement sur le traitement par leur gouvernement des 4.5 millions de Palestiniens sous leur domination.
La majeure partie de l'information concernant l'occupation de la Palestine et l'oppression de son peuple est bien documentée et exactement présentée dans la presse israélienne.
Mais même les délits les plus graves sont estampillés "kasher", pour ainsi dire, quand le mot "sécurité" y est attaché.

Torture : Lisez la presse israélienne !


Photo (Khaled Jarrar/MaanImages : Un soldat israélien prend des photos d'un soldat alors qu'il pointe son arme sur des adolescents palestiniens pendant des confrontations au checkpoint de Qalandiya près de la ville de Ramallah, en Cisjordanie , le 9 février 2007.

Il y a de nombreux exemples, mais peu sont aussi saisissants que celui fourni dans l'édition du 23 mars du quotidien israélien, Yediot Aharonot. Dans ce numéro, il y a une interview du chef à la retraite des interrogateurs du Shabak, le service des renseignements de la sécurité interne israélienne, Arieh Hadar,79 ans.

M. Hadar admet des actions effectuées par les service de renseignements de la sécurité interne israélienne qui n'avaient jamais été révélés publiquement auparavant.

Si Israël était la démocratie qu'il prétend être, cet homme serait jugé, ou devrait demander l'amnistie en échange du témoignage accablant qu'il a fourni.

Si Israël avait le moindre de respect pour les droits de l'homme et les droits civiques, cette interview aurait dû mener à une enquête et peut-être même à des arrestations. Mais dans la démocratie juive, les hommes et les femmes de ce genre sont au-dessus des lois et d'une inculpation.

En Israël, l'appareil de sécurité est un système sanctifié que personne n'ose remettre en cause, c'est un monde de vagues héros à qui les Israéliens sont incités à penser qu'ils leur doivent la vie.

M. Hadar est interviewé en tant que héros qui a servi son pays et non en tant que vaurien qui amène la honte sur le pays.

La majeure partie de l'interview traite des violations des droits civiques des Israéliens, des violations qui se sont déroulées pendant les premières années de l'Etat en raison, la plupart du temps, de la paranoïa et des tendances McCarthistes du Premier Ministre israélien David Ben Gurion.

Des exemples de mise sur listes noires des fonctionnaires et du personnel militaire qui n'étaient pas d'accord avec la ligne du parti Mapai de Ben Gurion ; l'ouverture de bulletins de vote pour s'assurer que le châtiment suivrait les désaccords ; et l'entrée par effraction pour dégoter des informations sur des personnes considérées par Ben Gurion et d'autres dans le parti comme des "ennemis de l'Etat".

Mais alors que l'interview se poursuit, M. Hadar aborde également la question de la torture en tant qu'élément du processus d'enquête.

Il mentionne des cas d'interrogatoires où ses agents ont menti devant le tribunal au sujet de l'obtention de confessions par la torture.

"Puisque les suspects étaient des Arabes, les juges croyaient toujours notre parole contre la leur", dit-il et il continue en disant qu'il avait rencontré "des Arabes qui étaient souvent heureux d'être giflés plusieurs fois" parce qu'il leur avait donné une excuse pour se retourner contre leur peuple et collaborer avec les interrogateurs.

Il s'abstient typiquement d'utiliser le terme "P" et fait référence aux Palestiniens qu'en tant qu'Arabes ou terroristes.

Ce héros de l'Etat qui prend évidemment fierté dans son travail continue : "Alors que vers 1967; la charge de travail augmentait en raison de l'augmentation des menaces de sécurité impliquant des "Arabes", il y a eu une augmentation de l'utilisation de la force physique, ce qu'il regrette, dit-il, mais affirme qu'ils n'avaient pas d'autres choix à l'époque et qu'il n'existe pas non plus d'autres choix aujourd'hui.

M. Hadar n'admettait pas ses crimes dans l'interview, mais au lieu de ça, il se glorifiait de son bon travail.

Il décrit un exemple où un suspect terroriste était à l'hôpital après avoir été blessé par balle.
"Il avait un tube dans la veine et un autre qui allait de son nez à l'abdomen… le médecin de service a compris ce que nous voulions et il a tourné le dos en disant : "Faites votre travail et je ferai le mien."
A ce moment-là, j'ai commencé à tirer d'un coup sec sur les tubes. Le suspect a compris que nous ne plaisantions pas et il a immédiatement commencé à parler
."

Selon ce reportage, il est non seulement permis d'utiliser la torture bien que cela soit illégal, mais il est également acceptable pour un médecin, qui a prêté le serment d'Hippocrate (ou est-ce un serment d'hypocrisie) de fermer les yeux pendant que ces actes illégaux ont lieu.

Cette confession effectuée par un haut officier de sécurité en Israël démontre clairement une chose : il sait qu'il ne sera jamais présenté devant la justice pour ses crimes.

En effet, Hadar a été convoqué en 1984 devant une commission qui enquêtait sur le Shabak suite à des exécutions sommaires de Palestiniens qui avaient été kidnappés dans un autobus en Israël.

Il dit qu'il a déclaré à la commission : "Appliquer une pression physique est clairement illégal, mais malheureusement, il n'y a pas d'autre option. J'ai expliqué que ces moyens, y compris les coups, la privation de sommeil, les fausses exécutions, et l'exposition à des conditions atmosphériques extrêmes pendant de nombreuses heures étaient les seuls moyens à notre disposition pour obtenir la vérité… J'ai dit à la commission que je n'étais pas content de cela mais que quelqu'un devait le faire."

En d'autres termes, c'est un sale travail, mais quelqu'un doit le faire.

Malheureusement, il semble que la société israélienne ait accepté le rôle de partenaire d'un crime avec des gens comme M. Hadar.

Ce qui sépare Israël de ses voisins n'est pas la démocratie ou le respect des droits humains et des droits civiques : c'est le mode discriminatoire par lequel ces droits sont refusés.

L'insistance sur le fait que les actes de torture sont illégaux mais inévitables et pardonnables dans le contexte de la sécurité israélienne désigne les Palestiniens comme les seules victimes possibles.

Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : MG pour ISM

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