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ISM France - Archives 2001-2021

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Monde -

Un peu de biologie et beaucoup de terrorisme

Par

James Giordano et Rachel Wurzman, tous deux chercheurs en neurosciences, ont cosigné un article de synthèse traitant des technologies en neurologie susceptibles d’être utilisées comme armes de combat et de renseignement, publié dans la livraison d’octobre 2011 du Synesis Journal (1), revue dédiée aux aspects éthiques et politiques en technoscience.
Depuis les puces électroniques, éventuellement implantables, d’aide à la décision des combattants aux agents neurotoxiques et drogues modificatrices du comportement, les auteurs arguent des inévitables compétitions et progrès, couple dans le moteur de la civilisation occidentale, pour dresser une plaidoirie en faveur de leur développement contrôlé.

Les massacres perpétrés contre des civils sans armes par des Cyborgs hérissés d’antennes dans l’attaque Falloujah en 2004 témoignent de la pertinence de la technologie analysant le comportement de l’ennemi. La récente exécution sans sommation par un soldat israélien d’un rabbin qui conduisait un peu vite pour rejoindre une colonie en Cisjordanie sonne aussi comme une validation approximative de l’appréciation de l’ennemi selon un décryptage cybernétique de l’adversaire.

La panoplie des psychotropes induisant une coopération docile de détenteurs de renseignements outre les classiques isolements, privation de sommeil, agressions sonores par le bruit ou son absence totale, est étendue à l’administration d’ocytocine (2), hormone synthétisée en grande quantité par la femme parturiente. Très impliquée dans l’établissement de la communication et de l’affect positif, facilement synthétisée, elle s’administre par spray nasal (3). Les psychiatres vont-ils l’imposer aux tortionnaires en alternative au waterboarding ? Certes, non. Les détenus sans fin et sans jugement de la prison de Bagram (4) à quelques encablures de Kaboul, moins célèbres que leurs collègues de Guantanamo, n’ont pas bénéficié des drogues déliant les langues déjà bien expérimentées et établies au répertoire de la CIA. L’acide lysergique (5) diéthylamine avait depuis des décennies été très largement expérimenté dans des laboratoires spéciaux et même administré à des échantillons de population. En position de maître absolu, le geôlier use des très classiques moyens physiques de domination et humiliation.

Très prometteuse selon les auteurs sera la pilule qui effacera tout souvenir d’épisodes de vie déterminés, très commode après abus sur des prisonniers et bien utile pour effacer les syndromes psychiatriques post-traumatiques chez les vétérans de l’Irak et de l’Afghanistan. Plusieurs dizaines de milliers une fois revenus at home se suicident ou s’enfoncent dans de véritables maladies psychiatriques qui pèsent lourd dans les comptes du coût réel de cette guerre à plus de 3000 milliards de dollars. Les rescapés sains d’esprits rejoignent le mouvement OWS (Occupy Wall Street) puisque plus de 50% d’entre eux ne retrouvent pas d’emploi.

Les agents pharmacologiques incapacitants, induisant des paralysies, réversibles on non, ayant ou non leurs antidotes, sont nombreux et pour certains de connaissance ancienne.
La saxitoxine sécrétée par des fruits de mer, stable à la chaleur et résistante aux traitements acides, répandue sous forme d’aérosol, entraîne la mort en quelques minutes.

Giordano et Wurzman déploient d’autres joyeusetés dans leur répertoire comme la ciguatoxine non létale issue d’une bactérie Gambierdiscus toxicus capable d’entraîner hallucinations, paresthésies ou encore une amibe qui pénètre par voie nasale et tue en peu de semaines par méningo-encéphalite parasitaire.

Ceci n’est pas de la science-fiction à l’usage de romans de gare, mais est bel et bien venu sous la plume de scientifiques anglo-saxons titulaires pour l’un d’une chaire aux US(a) et au Royaume-Uni, et ils font des recommandations ou bien lancent des avertissements.
Les États occidentaux promeuvent ainsi de nouvelles générations d’armes biologiques en dépit de leurs engagements.

Jean-Michel Allary, expert en pharmacie auprès du Secrétariat de la Défense, écrivait en 2002 : «  Avec une efficacité supérieure, le coût de revient des armes biologiques est faible […]. Une arme classique revient à 2000 $ le km2, une arme nucléaire à 800 $, une arme chimique à 600 $ et une arme biologique à 1 petit dollar le km2 ». (6)
Le calcul est vite fait.
Une nébuleuse terroriste ou un État terroriste ont tôt fait de se fournir en toxines ou bactéries aisément transportables et dissimulables. Si l’intention est la destruction massive, discrétion, accessibilité et efficacité sont assurées.
Comment un État comme la Syrie, plus pauvre que le Portugal, sous blocus économique depuis plus d’une décennie, aurait-il pu disposer d’une site nucléaire ? (7)
Comment l’Iran, abandonné dans l’élaboration de son programme nucléaire civil par la Russie soucieuse de complaire à un B. Houssein Obama qui projetait une réduction bilatérale de l’arsenal nucléaire avant d’être neutralisé et anencéphalisé par la machinerie pentagonesque doublée par celle du Lobby au nom imprononçable, peut-il s’adonner à fabriquer une bombe nucléaire ? De source sûre (8), un rapport établi par 16 agences de renseignement étasunien, il a été établi qu’il ne dispose d’aucune structure élaborant l’arme nucléaire depuis 2003. De plus, on assassine le moindre de ses savants (9) et il est sous blocus !
Les Israéliens auraient quelque raison de redouter une menace réelle qu’ils ont induite par leurs imprécations et leurs harangues d’hallucinés, l’infiltration d’hommes prêts à défendre leur patrie (10) trente mille d’après Ynet, plutôt qu’une arme fantasmée.

Les PSYOP ne sont plus ce qu’elles étaient.

L’attaque hollywoodienne du 11 septembre sur les deux tours qui en ont détruit trois assortie de toutes les négligences de l’État fédéral a rendu les réceptacles de l’information spectacle soupçonneux, à la limite de la paranoïa complotiste.
L’explosion qui a fait 17 morts dans un dépôt d’armes en Iran, est-elle porteuse d’une signature ?
Les aboiements répétés contre l’Iran ne couvrent-ils pas les préparatifs contre une Syrie que la Ligue arabe menée par un Qatar qui n’est qu’une base étasunienne (et accessoirement française) sanctionne et exclut ?
Sans doute, quelques agents actionnent dans une direction ou l’autre, mais sans qu’un sens quelconque ne se dégage de cette confusion.

À quoi assistons-nous ?
Le collapsus.
Le plus parfait des effondrements, idéologique, stratégique, éthique, économique…

De nombreuses missives dont la plupart étaient garnies de vulgaire farine mais dont certaines agrémentées de spores de charbon ont circulé le 18 septembre et le 9 octobre 2001, dans la chaleur rayonnante des immeubles symbolisant l’empire marchand pulvérisés. Elles avaient coûté en mobilisations et immobilisations plusieurs centaines de millions de dollars.
La souche de l’anthrax provenait d’un laboratoire dépendant de la recherche de l’armée américaine.
Elle signait avec certitude un inside job.
Le fait d’un chercheur dépressif, maniaque (ou de plusieurs) qui cherchait de la reconnaissance ou davantage de budget( ?).
Bruce Ivins a été retrouvé suicidé en 2008, (11) prouvant que l’humanité est à la merci d’activités inavouables d’États certifiés démocrates. L’industrie pharmaceutique collaboratrice des Départements de Défense n’est pas simplement de connivence avec ces productions criminelles dont la dangerosité n’est même pas appréciée, pur profit oblige, elle active et oriente les « besoins ».

Al Qaida, hydre, Shiva ou un caméléon protéiforme à fonctions multiples aura été la plus utile des inventions politiques du dernier siècle et de celui-ci.


(1) "Neurotechnologies as weapons in national intelligence and defense – An overview", James Giordano and Rachel Wurzman, Synesis journal, 2011 (format PDF, en anglais, 17p.)
(2) Ocytocine, Wikipedia.
(3) "L'ocytocine faciliterait la communication chez les autistes", Santé-Découverte, 26.02.2010.
(4) "Bagram torture and prisoner abuse", Wikipedia.
(5) "Et si la CIA avait empoisonné le «pain maudit» de Pont-Saint-Esprit…", Le Parisien, 12.03.2010.
(6) Le Monde, 3.04.2002.
(7) "Les mystères du bombardement israélien sur la Syrie" par Seymour Hersh, Contre Info, 9.02.2008.
(8) "L'Iran n'a pas de programme nucléaire", par Alain Gresh, Le Monde Diplomatique, 4.12.2007.
(9) "L'Iran accuse les Etats-Unis et Israël de l'assassinat d'un chercheur", 20minutes.fr, 24.07.2011
(10) "30,000 suicide bombers to infiltrate Israël", Ynet.news.com, 11.11.2011.
(11) Bruce Edwards Ivins, Wikipedia.

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