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Cisjordanie -

Une Autorité Palestinienne paumée, désespérée et ruinée

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Pendant que le gouvernement de Benjamin Netanyahu s'acharne à faire en sorte qu'aucune entité palestinienne potentielle soit non viable, complètement tronquée et territorialement discontinue, l'Autorité palestinienne (AP) essaie d'explorer les façons de surmonter l'intransigeance israélienne. Toutefois, ce faisant, l'AP semble seulement essayer de vieilles recettes familières qui ont toutes prouvé leur parfaite inutilité. Depuis plusieurs semaines maintenant, le président de l'AP Mahmoud Abbas a juré (certains employés de l'AP utilise le terme de "menacé") d'envoyer une "lettre finale" avertissant le premier ministre israélien que les Palestiniens en ont par-dessus la tête des manœuvres dilatoires israéliennes et qu'ils pourraient abandonner la solution de deux Etats une bonne fois pour toutes. On ne sait pas exactement pourquoi Abbas n'a pas encore envoyé son courrier, mais les médias palestiniens en parlent comme d'une arme secrète que l'AP lancerait pour mettre l'Etat hébreu à genoux...

Une Autorité Palestinienne paumée, désespérée et ruinée

Réunion du quartet pour le Moyen-Orient avant la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8, à Blair House, Washington DC, le 11 avril 2012 (photo AP)
Des sources bien informées à Ramallah laissent entendre que la lettre est toujours dans les tiroirs de l'AP par déférence pour le Quartet international, en particulier les Nations Unies. L'AP espère encore, désespérément, que l'administration Obama fera pression sur Israël pour un gel de l'expansion des colonies en Cisjordanie , même temporairement, ce qui permettrait à l'AP de reprendre les pourparlers de paix en sauvant la face.

Cependant, le pronostic politique tant à Washington qu'en Israël n'est pas très encourageant pour ce qui concerne l'AP.

L'administration US est en période électorale et sa capacité et sa volonté d'exercer la moindre pression significative sur le gouvernement Netanyahu est limitée, pour ne pas dire inexistante, car les Républicains en profiteraient pour marquer des points contre le Président Obama. Au contraire, l'administration Obama a fait pression sur l'AP pour qu'elle attende après novembre, après les élections aux US(a), pour entreprendre la moindre action.

Mais la situation politique à laquelle est confrontée l'Autorité est de jour en jour plus désespérée et les Palestiniens, dont les loyalistes de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), sont déçus par un processus de paix bidon qui ne mène nulle part, pendant qu'Israël poursuit son expansion coloniale tout azimut et que toutes les parties, dont les US(a), savent parfaitement qu'elle saborde ce qui pourrait rester de l'établissement d'un Etat palestinien réellement viable.

Au début de la semaine, les médias israéliens ont révélé que Yossi Beilin, l'ancien chef de la faction de centre-droit Meretz, a envoyé un "avis" à Abbas lui recommandant de dissoudre, le plus rapidement possible, l'appareil de l'AP pour sauver le rêve palestinien d'un Etat digne de ce nom.

Dans son avis, Beilin argue que seule une véritable menace de démanteler l'AP et de "renvoyer l'occupation à la face d'Israël" pourrait convaincre Netanyahu de prendre au sérieux la solution de deux-Etats.

Beilin fait valoir, en outre, que le démantèlement de l'AP imposerait une lourde charge financière sur Israël, ce qui créerait une énorme controverse au sein de l'Etat hébreu.

La logique qui sous-tend la lettre de Beilin est que la seule perspective qu'Israël devienne un Etat binational est pire que la perpétuation de l'occupation, et que le gouvernement de droite en Israël sacrifierait au "mal" pour éviter le "pire".

Abbas, qui a reçu plutôt poliment le conseil pendant une rencontre avec Beilin à Ramallah le 8 avril, aurait dit à l'ancien ministre israélien qu'il croyait qu'Israéliens et Palestiniens pourraient trouver une issue à l'interminable conflit. Néanmoins, Abbas a réitéré ces avertissements précédents que le statu quo pourrait perdurer.

Abbas aurait également dit qu'il avait l'intention de présenter encore une autre initiative, dans un futur proche, pour relancer les pourparlers de paix au point mort.

Mais la plupart des commentateurs palestiniens semblent convaincus que toute nouvelle initiative palestinienne contenant le minimum des droits et aspirations palestiniens serait rejetée d'emblée. De plus, il est garanti qu'une nouvelle initiative palestinienne augmentera la frustration des Palestiniens, qui sont fatigués des nombreuses initiatives avortées à cause de l'intransigeance d'Israël et de la complicité des Etats-Unis avec Tel Aviv.

Wasel Abu Yousuf, membre du Comité exécutif de l'OLP, cité par l'agence de presse Ma'an News, a décrit l'AP comme une grande réussite nationale, le fruit de plusieurs décennies de lutte amère. "Il n'y a pas un seul responsable palestinien qui soit favorable au démantèlement de l'AP, qui est le résultat cumulé de la lutte de notre peuple."

Cette haute considération donné à l'AP contredit les déclarations d'autres officiels de l'AP. Des propos du négociateur en chef Saed Erekat, par exemple, ont été cités à plusieurs reprises, où il dit que le seul et unique but de l'existence de l'AP est l'établissement d'un Etat palestinien. "Si l'AP ne réussit pas à établir l'Etat, alors elle perd sa raison d'être," a-t-il dit.

Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères Riyad Maliki a présenté une lettre aux Nations Unies, avant une réunion du Quartet à Washington mercredi 11 avril.

"La lettre appelle la communauté internationale, et en particulier le Conseil de Sécurité, à condamner la construction de colonies israéliennes, qui est illégale selon le droit international, et autres décisions illégales dans les territoires palestiniens occupés," a écrit Maliki. Le message appelle aussi à des "mesures urgentes de pression sur la puissance occupante pour l'obliger à mettre fin immédiatement à ces actions et politiques."

Pendant ce temps, des sources palestiniennes et israéliennes ont indiqué que des négociations entre les deux bords sont prévues pour les prochains jours ou semaines. La reprise de pourparlers sans gel de la construction de colonies en Cisjordanie de la part d'Israël est considérée comme une importante concession palestinienne. Des responsables palestiniens ont dit à maintes reprises qu'ils ne reprendraient pas les pourparlers de paix tant qu'Israël poursuivrait ses activités d'expansion des colonies. Une décision palestinienne de les reprendre, dans les circonstances actuelles, reflèterait la situation désastreuse de l'AP. Elle renforcerait également le gouvernement Netanyahu et justifierait son extrémisme aux yeux des Israéliens.

La situation politique précaire de l'AP est aggravée par une crise financière aiguë qui a empêché le gouvernement de Ramallah à payer leur salaire à ses quelques 150.000 fonctionnaires. Le porte-parole du gouvernement, Ghassan Khatib, a dit que la crise allait vraisemblablement empirer plutôt que s'améliorer.

Source : Al Ahram

Traduction : MR pour ISM

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