France - 13 mars 2008

À Lyon, Peres rencontre des survivants et des manifestants

Par Adar Primor

Le troisième jour de la visite d’Etat en France du président (israélien) Shimon Peres a été consacré à la ville de Lyon.
En effet, le protocole français stipule qu’une visite d’Etat doit inclure une ville provinciale. Peres a choisi Lyon. Il y a rencontré des survivants de l’Holocauste et des représentants des mouvements de la Résistance ; dans le livre d’or du Musée français de la Résistance, il a inscrit : «Les horreurs des nazis auront un écho éternel».

De trente à quarante manifestants s’étaient groupés devant le musée pour protester contre cette visite. D’après la Radio de l’Armée [charmant…], les protestataires, dont plusieurs Palestiniens, brandissaient des pancartes «Effacez Israël de la carte !» et «Israël, Etat criminel !»

La police est intervenue promptement afin de calmer la protestation ; certains manifestants, qui refusaient de quitter les lieux, ont été traînés par les pieds.

Ensuite, Peres a inauguré un centre culturel juif, en compagnie du grand rabbin de Lyon, de l’imam de la ville et du chef de l’église de Lyon [je pense qu’il s’agit du cardinal Barbarin, Primat des Gaules, ndt] ; il a rendu hommage à la « coexistence merveilleuse qui caractérise cette ville ».

Peres a conclu sa journée officielle en assistant à un spectacle de gala, organisé en son honneur par l’Institut Weizmann, à l’Opéra de Lyon.

Aujourd’hui, Peres inaugurera le Salon International du Livre à Paris. Israël y a été invité en tant qu’hôte d’honneur, en raison du soixantième anniversaire de sa création. Ce salon ouvrira dans des conditions de sécurité renforcées.

L’attaché militaire de Peres, le brigadier général Shimon Hefetz, a déclaré hier que les industries sécuritaires israéliennes et françaises travailleraient de conserve sur un contrat d’un montant de 500 millions d’€uros, à la production de drones. Israël Aircraft Industries sera le contractant principal de ce projet, en coopération avec Elbit Systems, El-Op Industries et Elisra Electronic Systems.

Du côté français, les contractants seront Dassault Aviation et Thalès Recherche & Technologie, dont les représentants sont venus récemment en Israël s’informer des réalisations technologiques israéliennes en matière de drones.

La France est également un partenaire dans la production d’un drone européen, en coopération avec l’Allemagne, et l’on pense que la collaboration franco-israélienne ouvrira des portes devant Israël dans le projet de mise au point du drone européen.

La coopération israélo-française a été également un sujet de conversation entre Peres et le ministre français François Fillon.

Au cours d’un échange avec Haaretz, Peres a indiqué que l’amitié entre Israël et la France «n’avait aucun équivalent dans l’histoire de l’humanité».

Il a précisé qu’il ne voyait pas dans sa visite en France «la conclusion d’un cycle», mais une opportunité de remercier la France pour le passé, et d’ouvrir un nouveau chapitre de coopération afin de faire face aux défis tant du présent que du futur – avant toute chose, et en particulier, le programme nucléaire de l’Iran et le terrorisme.

A la question de savoir si son commentaire, à la veille de sa venue en France, selon lequel Israël n’agirait pas seul contre la menace iranienne, avait été coordonné avec le Premier ministre Ehud Olmert, il a répondu : «Si nous agissions seuls, nous resterions isolés. [Le président iranien Mahmoud] Ahmadinejad est le problème du monde entier ; il ne faut pas en réduire le danger en en faisant uniquement le problème d’Israël. La question, en l’occurrence, ça n’est pas de coordonner des déclarations, mais bien de coordonner une politique.»

Mardi, un dîner de gala a été organisé en l’honneur de Peres, au cours duquel certains des invités ont sans doute considéré que l’épouse de Sarkozy, la chanteuse et top-modèle Carla Bruni, lui a quelque peu volé la vedette en montrant qu’elle est «in family way».

Source : http://www.haaretz.com/

Traduction : Marcel Charbonnier