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ISM France - Archives 2001-2021

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Negev -

Des agresseurs" dans leur pays : Un rapport d'Amnesty sur les destructions de maisons des Arabes du Naqab

Par

Extrait du rapport d'Amnesty International sur la situation des Bédouins du Negev.
Bien qu'ils vivent dans le Naqab depuis des générations, et qu'ils furent les habitants principaux avant même la création de l'Etat d'Israël, les autorités ne les reconnaissent pas et ne les équipent pas des principaux services, comme l'eau courante, l'électricité, les canalisations d'eau, les écoles, les centres de santé et les routes asphaltées.

"La police a empoisonné les champs à l'aide des avions, ils sont sûrement utilisé quelque chose de fort, un poison, parce que nous sommes tombés malades. Au début, nous avons cru qu'il s'agissait d'une attaque chimique venant de l'Irak. La télévision a beaucoup évoqué la possibilité d'une attaque chimique de l'Irak contre Israël lors de la guerre américaine contre l'Irak. Je n'ai pas beaucoup réfléchi, mais lorsque les avions se sont mis à verser ce gaz, ce poison, je ne savais pas ce que c'était, j'ai eu peur. Mon mari n'était pas là. Il se trouvait à Beer Saba' et j'étais à la maison avec les enfants, j'avais vraiment peur. Les enfants ont été malades. La tête me tournait.
Certaines personnes ont vomi et ont perdu connaissance. Je ne savais pas quoi faire. Je pensais qu'il s'agissait d'une attaque chimique, puis j'ai appris que la police avait versé ce produit pour détruire nos récoltes.
Pourquoi agissent-ils ainsi ? Amener des avions pour détruire nos récoltes ?
Nous n'avons rien, comme vous le voyez. Nous n'avons pas d'eau pour irriguer nos champs. Tu ne peux cultiver sans eau. Et même la faible quantité que nous cultivons, ils la détruisent. Pourquoi ?

D’après le récit d'une personne habitant un village non reconnu, suite à l'empoisonnement des cultures, en mars 2003.)



60 à 70.000 personnes vivent actuellement dans 45 villages non reconnus dans la région du Naqab, région au sud de l'Etat d'Israël. Bien qu'ils vivent dans le Naqab depuis des générations, et qu'ils furent les habitants principaux avant même la création de l'Etat d'Israël, les autorités ne les reconnaissent pas et ne les équipent pas des principaux services, comme l'eau courante, l'électricité, les canalisations d'eau, les écoles, les centres de santé et les routes asphaltées. Les problèmes de santé et les taux de mortalité des enfants dans ces villages sont le plus élevés du pays.

Les autorités israéliennes ne permettent pas aux habitants de ces villages de construire des maisons ou de cultiver la terre, et ils vivent dans une peur continue de démolition de leurs maisons. Les deux dernières années, les forces de la sécurité ont démoli plusieurs dizaines de maisons dans ces villages et ont détruit les récoltes des Bédouins en les arrosant à l'aide des avions, près de sept fois.

Au cours de la dernière fois, le 11 mars 2004, la direction de la terre d'Israël a confirmé que le produit chimique utilisé est un désherbant. Et selon les instructions de la compagnie qui l'a produit, il ne faut pas l'utiliser avec des appareils d'arrosage par le vent, et même lorsqu'il est utilisé, au niveau du sol, il ne faut pas autoriser aux personnes et aux bêtes de se trouver sur les lieux pendant 7 jours. Mais les autorités n'ont pas averti la population qu'il fallait qu'elle quitte la région avant d'arroser. Plusieurs personnes ont été affectées par l'arrosage des cultures et ont dû être hospitalisés suite à cela.



Etant donné que les constructions en dur dans les villages non - reconnus risquent à tout moment d'être démolies par les autorités israéliennes, plusieurs familles préfèrent vivre dans des maisons plus proches des abris, qui ne permet pas de se protéger dans un climat désertique . Malgré tout, la plupart de leurs constructions sont menacés de démolitions. La direction des terres d'Israël a estimé le nombre de constructions non légales, ce qui signifie passibles de démolitions, à 60.000 constructions, dont 25.000 maisons, et le ministère de l'intérieur les estime à près de 30.000.



Les autorités ont interdit aux Bédouins de construire des maisons, de cultiver la terre, pour les empêcher d'être présents en permanence et officiellement, et de ce fait, d'obtenir des droits sur la terre en la cultivant de façon ininterrompue. Jusqu'à la fin des années 40, les Bédouins possédaient une superficie encore plus grande du Naqab et après la création de l'Etat, les autorités ont obligé la population arabe du Naqab à se concentrer dans une zone militaire fermée, qui est connue comme étant "as-Siage" (soit les barbelés), et as-Siage est une zone sous forme de triangle située entre Rahat au nord, Yarosham au sud et Arad à l'est.

Lorsque le gouvernement militaire a pris fon pour la population arabe en 1966, les Bédouins ne pouvaient plus retourner à leurs terres. Aujourd'hui, ils se retrouvent à l'intérieur du triangle du "as-Siage", dans une zone qui représente 2% de la superficie du Naqab.



Les Bédouins affirment que les terres dans les villages non reconnus leurs appartiennent et qu'elles représentent un faible part de toutes les terres qui leur reviennent, bien qu'ils n'aient pas eu de documents de propriété. Les autorités israéliennes prétendent que cette terre appartient à l'Etat bien qu'elle n'ait pas été enregistrée en tant que telle.

Et bien qu'elles affirment que les Bédouins dans les villages non reconnus sont les agresseurs sur la terre publique, les autorités israéliennes ont exercé pendant de longues années des pressions sur les Bédouins qui vivent dans ces villages, (même sous la forme de démolition de leurs maisons, de destructions de leurs cultures et leur privation de services de base), pour signer des accords où ils abandonneraient leurs revendications sur ces terres et se dirigeraient vers des villages citadins planifiés par les autorités pour eux.



Dans les décennies précédentes, près de la moitié des Bédouins ont plié sous les pressions gouvernementales et se sont dirigés vers 5 bourgs qui ne possèdent pas d'infrastructures suffisantes, de possibilités de travail ni de développement économique. Les bourgs des Bédouins restent les plus pauvres dans le pays et ont les taux les plus élevés de chômage et de criminalité; Jusqu'à présent, les Bédouins vivant dans les villages non reconnus résistent aux pressions du gouvernement et refusent d'abandonner leurs terres et leurs modes de vie anciens, que sont l'agriculture et l'élevage pour se rendre à ces bourgs.



Au moment où les autorités israéliennes mettent leurs efforts à concentrer les habitants bédouins dans de petits bourgs privés des possibilités de travail et de développement, les autorités ont favorisé et encouragé la création de nouveaux villages juifs, des fermes individuelles dans la région.

Selon le rapport (B52), issu du contrôleur officiel de l'an 2000, la direction des terres d'Israël a loué plus de 66.000 dunums de terres à 35 fermes familiales individuelles juives dans le Naqab. Il s'agit d'une comparaison intéressante avec la situation de 60 à 70.000 Bédouins qui poursuivent leur vie dans des villages non reconnus et qui résistent au gouvernement.

Les fermes individuelles familiales isolées dans le Naqab ont obtenu des services comme l'électricité et l'eau, alors que les villages des Bédouins n'en ont pas (même celles qui sont proches des centrales électriques et d'eau).



Au cours des dernières années, le gouvernement a considéré le Naqab une région prioritaire pour le développement et l'accueil des nouveaux immigrés juifs, et à plusieurs reprises, les autorités ont affirmé leur détermination à chasser les Bédouins de leurs villages pour les transférer dans des bourgs qu'elles sont en train de planifier.



Le gouvernement prend des mesures pour renforcer les lois de l'expulsion. La nouvelle loi, qui a pour ,nom "l'expulsion des intrus" renforce les mécanismes et les mesures nécessaires pour chasser toute personne, tout troupeau ou toute chose qui se bâtit ou qui se cultive et toute autre chose qui est lié de façon permanente à la terre. De plus, le budget des forces de sécurité a été augmenté de façon importante pour permettre ces expulsions de façon rapide et efficace.

En savoir plus sur la campagne pour les Bédouins du Negev


Cet article a été diffusé sur la liste de Diffusion " Assawra ", liste dédiée à l'Intifada ...
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Source : www.arabs48.com

Traduction : Palestine en Marche

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