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Bethléhem - 7 août 2005
Par Howard Taylor
"Je suis né ici et j'espère que je ne mourrai pas ici", dit un habitant de Deheishe âgé de 40 ans, un camp de réfugiés situé juste à l'extérieur de Bethlehem.
Utiliser le terme "Camp de réfugiés" pourrait vous mener à penser à des logements provisoires et à un groupe de tentes de l'ONU.
Ce n'est pas l'image de Deheishe.
Dans certains cimetières, les cadavres s'empilent par dessus les autres alors que les années passent parce qu'il n'y a pas assez d'espace pour les étendre cête à cête.
A Deheishe, les vies s'entassent les unes au-dessus des autres, les maisons en ciment sont construites sur le toit des maisons originelles d'un étage.
Alors que les familles grandissent, les maisons deviennent de plus en plus hautes.
Deheishe a été établi en 1948 en tant qu'abri provisoire pour 3.000 réfugiés, chaque famille s'est vue allouée une pièce de béton de 4 mètres de large sur 4 mètres de long.
57 ans plus tard, Deheishe est un dédale de maisons à 3 ou 4 étages abritant environ 12.000 personnes, dont 62% sont des enfants.
Les appartements et l'infrastructure sont inachevés, toujours à diverses étapes de construction ou de ruines, reliées entre eux avec les quelques matériaux qui peuvent être récupérés.
Qui sont les réfugiés?
Les réfugiés de Deheishe sont des personnes déplacées, la plupart d'entre elles ont été forcées de quitter leurs maisons près de Jérusalem Ouest en 1948.
De différentes manières, ils ont maintenu l'identité de leurs villages dans le camp pendant toutes ces années.
Mais, le camp n'a jamais été pour eux une demeure permanente, même avec le temps et qu'ils soient restés là . Beaucoup de gens ici possèdent les papiers de propriété des maisons et de la terre des villages d'où ils ont été forcées de partir.
Les tribunaux israéliens sont incapables ou peu disposés à traiter leurs réclamations.
Les 2/3 des adultes du camp ont personnellement connu la prison et puisque les familles entières sont refusées de travail quand un membre a été emprisonné, il y a peu d'espoir pour eux de trouver un travail.
Ils restent toujours pleins d'espoir. Comme un homme m'a dit : "Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'un peu de justice – c'est tout."
Malgré tout, les gens ici font leur possible pour avoir une vie normale pour leurs familles.
Un soir, nous étions assis à boire le thé dans une famille sous la vigne qui ombrage leur porche.
Vu de l'extérieur, le camp semble surpeuplé et les détritus jonchent les rues, mais à l'intérieur, les appartements sont propres et bien entretenus. Il y a une fierté de l'endroit, même s'il ne peut pas vraiment être considéré leur maison. Les gens ici sont hospitaliers et très heureux de partager le peu qu'ils possèdent.
Vendredi soir, nous sommes allés au nouveau Centre Social d' Al Feneiq.
L'endroit était rempli de gens de tous les âges : un mariage dans la salle de banquet, des enfants dans la cour de jeux, des adolescents qui riaient et parlaient; des adultes partageant des histoires, des espoirs et des rêves.
Le grand jardin est un endroit où tout le monde peut se rassembler et où les enfants jouent sur l'herbe pour peut-être la première fois.
Il y a quelques années, quand les militaires israéliens ont évacué un terrain à cêté du camp, les habitants de Deheishe avaient espéré augmenter la surface du camp pour soulager le surpeuplement. Mais quand seule une petite surface de la terre a été attribuée au camp, les habitants ont décidé de l'employer pour chacun dans le camp puisse en bénéficier.
Aussi merveilleux qu'il soit, le centre ne peut pas effacer les difficultés de la vie dans ce cimetière en béton; ce bout d'herbe ne soulage pas les conditions de surpeuplement ou le manque de travail.
Il ne peut pas ramener de prison les membres de la famille ou remplacer les maisons et les terres perdues.
Mais le centre est une source de fierté et un rayon d'espoir dans une existence bien sombre.
La vie de la communauté ici est ce qui rend Deheishe un endroit où vivre, et pas simplement un endroit où survivre.
Mais pendant combien de temps les gens de Deheishe vont devoir vivre dans un cimetière?
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : MG pour ISM
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