Gaza - 2 février 2008

Gaza: le Hamas annonce un accord avec l'Egypte pour fermer la frontière

Par AFP

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé samedi être parvenu à un accord avec Le Caire pour fermer progressivement la frontière entre la bande de Gaza, qu'il contrôle, et l'Egypte.

Un tel accord, qui intervient une dizaine de jours après l'ouverture partielle de la frontière par des activistes à coups d'explosifs, n'a pas été confirmé par d'autres parties.

"Nous oeuvrerons en vue de fermer la frontière entre nous et l'Egypte (...) Cela se fera progressivement", a déclaré samedi Mahmoud al-Zahar, l'un des chefs les plus influents du Hamas, qui revenait du Caire, où il s'est entretenu durant deux jours avec des responsables égyptiens.

"Avec nos frères égyptiens, nous sommes tombés d'accord pour avoir des contacts à l'échelon local au point de passage et le long de la frontière et nous appliquerons cet accord demain", dimanche, a-t-il dit aux journalistes à Rafah.

Le 23 janvier, six jours après la décision d'Israël d'imposer un blocus à la bande de Gaza, des activistes islamistes ont fait sauter à l'explosif plusieurs tronçons de la frontière Gaza-Egypte, à la hauteur de Rafah, permettant la ruée de centaines de milliers de Palestiniens en territoire égyptien pour s'y approvisionner.

L'Egypte avait fermé le terminal de Rafah après la prise de contrôle de la bande de Gaza en juin par le Hamas aux dépens des forces loyales au président palestinien Mahmoud Abbas.

M. Zahar a précisé qu'il n'y aurait "pas de Palestiniens armés à la frontière", et que l'accord serait appliqué après la réunion dimanche du gouvernement du Hamas, limogé par M. Abbas.

"L'ouverture de la frontière était un acte populaire, car nous ne pouvions trouver des cercueils pour nos martyrs, nos malades mourraient, et parce que 400 personnes souffrant de problèmes rénaux étaient menacées de mort", a-t-il poursuivi.

"L'Egypte a confirmé qu'elle agirait de manière à fournir au peuple palestinien tout ce dont il aurait besoin (...). Les camions transportant les vivres et les médicaments parviendront à Gaza à partir de l'Egypte" a encore affirmé ce chef du Hamas.

Peu après la déclaration de M. Zahar plusieurs centaines de sympathisantes du Hamas ont manifesté aux passages frontaliers déployant des banderoles avec des incriptions "Sauvez Gaza" et exigeant que la frontière soit sous contrôle exclusif de l'Egypte et des Palestiniens.

Le Caire, qui a reçu cette semaine Mahmoud Abbas, s'est abstenu de tout commentaire à ce stade.

M. Abbas a tenté de trouver une solution à la question du contrôle de la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, et le scénario sur la table était celui d'une reprise du contrôle de la frontière par l'Autorité, seule entité reconnue internationalement.

La Ligue arabe a appuyé ce scénario, tout comme l'Union européenne --qui a dit être prête à renvoyer au terminal de Rafah sa mission de 92 observateurs-- et les Etats-Unis.

Un haut responsable de l'Autorité palestinienne, qui a requis l'anonymat, a réaffirmé samedi à l'AFP que c'était à elle que devait "revenir le contrôle à la frontière", affirmant que M. Abbas avait "reçu des assurances de l'Egypte à ce sujet".

"Ce que nous savons, c'est que l'Egypte a décidé de fermer sa frontière avec Gaza", a-t-il ajouté.

Israël est catégoriquement opposé à un contrôle de la frontière par le Hamas, considérant que le mouvement islamiste en profiterait pour faire entrer dans la bande de Gaza un nombre plus important d'armes que celles qui, selon Israël, parviennent déjà dans le territoire via des tunnels de contrebande.

En revanche, Israël ne s'oppose pas à un éventuel arrangement entre L'Egypte et l'Autorité palestinienne, à condition d'obtenir des garanties en matière de sécurité.

Le Hamas refuse tout contrôle israélien au terminal de Rafah, rejetant le schéma prévu après le retrait israélien de Gaza en septembre 2005.

Source : http://afp.google.com/