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ISM France - Archives 2001-2021

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Liban -

Grève des prisonniers : Lettre de Samir Qintar au quotidien libanais As-Safir

Par

De sa prison, Samir Qintar a adressé une lettre au quotidien libanais as-Safir où il explique les raisons de la grève de la faim que les prisonniers entament à partir du 15 août prochain.
Cettre lettre a été envoyée avant que Samir, qui joue un rôle important dans la préparation de cette grève, ne soit transféré dans la prison de Haddarim par les autorités israéliennes, qui essaient depuis qu'ils sont au courant de ce mouvement, de tout faire pour l'empêcher.

A partir du 15 août prochain, les prisonniers dans les prisons israéliennes vont entamer une grève de la faim illimitée pour la défense de leurs droits humains les plus élémentaires contre les pratiques des autorités pénitentiaires qui sont devenues au fil des années de plus en plus inhumaines, dont les récentes répressions sauvages contre les prisonniers de Shatta.


Pour faire face à ce mouvement de grande ampleur, les autorités israéliennes ont commencé depuis deux semaines une campagne d'information en direction des médias arabes et internationaux pour essayer de montrer que les prisons israéliennes sont des havres de civilisation.

Elles ont autorisé des journalistes à visiter certains lieux et même à les filmer. En même temps, elles ont essayé de disperser les prisonniers qu'elles considèrent meneurs de la grève, et de les isoler, comme pour Samir Qintar.


Ceux qui suivent la situation des prisonniers depuis plusieurs années savent qu'au moment même où Israël tente de montrer son visage "civilisé", les Palestiniens sont arrêtés, battus, jetés dans des lieux nauséabonds, dans des espaces réduits, par dizaines, où ils dorment alternativement sur des matelas humides, sans parler des interrogatoires où les prisonniers sont torturés, sans parler des fouilles corporelles, des insultes, des privations de leurs droits les plus élémentaires comme le fait de manger correctement, de pouvoir se laver correctement, de pouvoir vivre dans des lieux décents et propres, de pouvoir lire, étudier, de pouvoir recevoir la visite des membres de leurs familles et de leurs avocats dans de bonnes conditions, etc.

C'est tout cela qu'évoque la lettre de Samir Qintar, qui est l'un des prisonniers les plus anciens dans les prisons israéliennes. Les prisonniers se refèrent plusieurs fois dans cette lettre à un système qui était en cours, et auquel ils souhaitent revenir.

Ce système est le fruit de luttes précédentes des prisonniers, dont une grève de la faim illimitée de plusieurs mois au cours de laquelle trois prisonniers sont morts. Au cours de ces deux dernières années, la direction de la prison a supprimé la plupart des mesures que les prisonniers avaient obtenu par leurs luttes.



Dans la lettre, les prisonniers ont défini leurs demandes qui sont :

1 - Suppression des barrières vitrées dans les parloirs. En plus des fils barbelés qui séparent entre le prisonnier et les membres de sa famille, il y a une vitre qui empêche les prisonniers de communiquer directement avec les visiteurs, ce qui les oblige à communiquer à travers un téléphone surveillé par les appareils de sécurité.

2 - Permission de communiquer entre les prisonniers, selon le système qui était en cours dans les sections et les pièces, le matin, l'après-midi et le soir. Actuellement, seuls les prisonniers d'une même section peuvent se rencontrer pendant une heure, le matin.

3 - Ouverture des portes pour la promenade, selon le système précédemment établi, soit plusieurs promenades par jour.

4 - Suppression des fouilles lors de la sortie à la promenade. La police sioniste choisit au hasard un prisonnier pour le fouiller devant ses camarades, dans une sorte de provocation pour le prisonnier et pour ses camarades à la fois.

5 - Suppression de la politique de l'isolement et libération des prisonniers mis en isolement.

6 - Liberté de mouvement pour le comité du dialogue et des représentants des organisations dans toutes les sections. Le comité est élu par les prisonniers et a pour rôle de s'occuper de leurs problèmes, ce qui nécessite qu'il puisse circuler dans les pièces et les sections.

7 - Autorisation de faire entrer des produits spécifiques grâce aux visites : des produits alimentaires comme l'huile, le thym, etc..

8 - Autorisation aux enfants d'entrer lors des heures de visite et autorisation de les embrasser.

9 - Suppression de l’interdiction aux frères et aux sœurs de rendre visite aux prisonniers, ainsi qu'aux membres de la famille au second degré.

10 - Autorisation de faire entrer des vêtements grâce aux visites, sans obstacles.

11 - Autorisation de faire entrer la papeterie grâce aux visites et autorisation d'en acheter.

12 - Autorisation de faire entrer les livres, revues, journaux et cassettes grâce aux visites.

13 - Définir les quantités de nourriture nécessaires à chaque prisonnier. Les autorités carcérales délivrent les repas sans aucun critère, selon leur bon vouloir, et aucune quantité n'est définie et les quantités sont insuffisantes. De plus, le prisonnier n'obtient pas tous les jours la quantité nécessaire en fruits et légumes.

14 - Autorisation aux frères prisonniers qui se trouvent dans une même prison de recevoir la visite familiale pendant une heure et demi, ensemble. La durée d'une visite familiale est de 45 mn.

15 - Suppression des amendes - punitions financières - et retour de tout l'argent pris comme amendes précédemment. La direction pénitentiaire a imposé des punitions financières en prélevant une partie de son argent avec lequel il achète les produits nécessaires à la cantine.

16 - La fouille des familles uniquement par l'appareil de détection des métaux et de façon digne. Les parents sont soumis à des fouilles humiliantes lors des visites.

17 - Retour aux visites familiales ouvertes.

18 - Le transfert du prisonnier dans une autre pièce ou une section, sans définir la durée. La direction pénitentiaire interdit le transfert du prisonnier d'une pièce ou section avant qu'il n'ait passé trois mois dans un même lieu. Parfois, le prisonnier est transféré malgré lui dans une pièce ou une section autre que celle où il souhaite être, avec obligation d'y rester trois mois, pour être de nouveau transféré dans d'autres lieux.

19 - Retour des machines à écrire confisquées et grâce auxquelles le prisonnier peut poursuivre ses études. Mise à la disposition de chaque pièce un ordinateur, chaque pièce contenant souvent une dizaine de prisonniers.

20 - Autorisation des contacts téléphoniques avec les parents.

21 - Autorisation des inscriptions dans les universités arabes et étrangères.

22 - Démolition des cellules pour les transformer en petites pièces jouissant de conditions humaines.

23 - La fouille générale à l'intérieur de la prison. Il est convenu qu'une fouille générale de la prison est menée une fois tous les six mois, alors que ces fouilles sont menées tous les mois et à tout moment, ce qui provoque une déstabilisation du prisonnier.

24 - Remise de peine du tiers pour tout prisonnier ayant accompli les 2/3 de sa peine.

25 - Autorisation d'avoir les photos familiales, sans restriction, grâce aux visites.

26 - Définir la peine de la prison à vie après sept années, pour tous, sans conditions de demandes humiliantes de la part des prisonniers.

27 - Toutes les avancées réalisées lors des grèves précédentes doivent être considérées comme des droits acquis et non pas comme des privilèges.

28 - Amélioration de la situation de l'hôpital de la prison de Ramleh, tant au niveau des soins fournis qu'aux conditions de vie pour les blessés et les malades.

29 - Transfert du prisonnier vers un lieu proche de son lieu de domicile.

30 - Visite des avocats sans grille métallique et barrière vitrée.

31 - Autorisation au prisonnier de visiter sa famille lors d'un décès ou d'un mariage.

32 - Retour de tous les produits confisqués comme le savon, les produits de nettoyage, etc

33 - Non fermeture des sections avant la prière du soir.

34 - Mise à disposition d'une salle d'enseignement dans toutes les sections.

35 - Examen médical régulier pour tout prisonnier et amélioration des soins.

36 - Régler le problème de la surpopulation dans toutes les prisons.

37 - Une salle de prière pour chaque section.

38 - Suppression des punitions collectives.

39 - Traitement avec humanité du prisonnier lors de son transfert d'une prison à l'autre. Mise en place de conditions humaines dans les centres de regroupement et de transfert.

40 - Concernant les jeunes détenus et les femmes, permettre aux prisonniers de les visiter et régler leurs problèmes.

41 - Mise en place de réfectoires pour les prisonniers.

42 - Suppression des cartes sur les prisonniers qui sont responsables de leurs traitements inhumains et humiliants par les geôliers. Lors du transfert d'un prisonnier ou lors de son arrivée dans une prison, le prisonnier est privé de beaucoup de droits, comme le fait de travailler en bibliothèque par exemple, par le simple fait qu'il transporte une carte précise, où sont écrites certaines phrases comme "Faites attention", ou "Haute probabilité de fuite". Certains détenus sont distingués des autres par le fait que les cartes qui les accompagnent sont rouges, ce qui les met en position difficile.

43 - Assurer du matériel sportif et autoriser que les prisonniers en fassent rentrer.


Dès à présent, pour être au courant du mouvement de grève que les prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes entament à partir du 15 août, nous pouvons consulter le site
De Nadi al-asir al-filistini : http://www.ppsmo.org

de Samir Qintar : http://www.kuntar.homestead.co



Diffuser l'information, sensibiliser l'opinion, organiser des rassemblements avec des pancartes, en reprenant les revendications des prisonniers. Envoyer des messages de soutien aux prisonniers en lutte par l'intermédiaire de Nadi al-asir, du comité des parents, du ministère palestinien pour les affaires des prisonniers, etc. Chaque geste, chaque message de sympathie sont bénéfiques pour les prisonniers.

Pour soutenir le mouvement de lutte des prisonniers, l'association Palestine en marche propose une brochure sur les prisonniers palestiniens, que vous pouvez demander en écrivant à
palmar@tiscali.fr

D'autres actions sont prévues, comme la préparation d'une exposition, des délégations et des sit-in, etc. Quiconque est intéressé, individuellement ou collectivement, pour mettre en place des actions communes, peut nous écrire ou nous appeler au
06 17 17 37 42.



7500 prisonniers dont 430 enfants, 800 malades et blessés, réclament la dignité. Soyons à leurs côtés, dans leur lutte. La cause de ces 7500 prisonniers est portée par un large secteur de la population palestinienne, car si nous comptons les familles, les amis, les voisins des prisonniers actuels et des anciens prisonniers libérés, nous comprenons que la situation dans les prisons israéliennes touche la majeure partie de la population palestinienne. C'est une des principales causes nationales pour laquelle les Palestiniens se battent. Soutenons leur combat.

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