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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

La déconstrution du développement, façon israélienne

Par

> sbahour@palnet.com

Sam Bahour est un homme d’affaires palestino-américain qui vit dans la ville palestinienne assiégée de Al-Bireh en Cisjordanie. Sam a participé à la création de PALTEL qui possède aussi JAWWAL. Il a aussi co écrit « Oral Histories of Palestine et Palestinians »

Au moment où les chars israéliens et les hélicoptères de combat continuent leur occupation militaire et écrasent les villages et les villes palestiniennes, il ya une autre facette de l’occupation illégale d’Israël qui n’apparaît pas à l’observateur occasionnel.
Israël refuse de respecter les dispositons des accords de paix d’Oslo qui avait donné aux Palestiniens le contrôle total de leur secteur des télécommunications.
Ce refus israélien n’est pas un phénomène récent, mais un mépris délibéré des accords signés sur les pelouses de la Maison Blanche.

Confrontés aux accords tordus d’Oslo, les Palestiniens ont essayé, ces dernières années, d’en surmonter les énormes obstacles pour semer les germes d’une économie moderne. Mais Israël a d’autres plans, établis pour manœuvrer la balance inégale du pouvoir et éliminer toute possibilité d’auto-suffisance et d’émergence d’un état palestinien.

En mêlant l’âpreté du monde commercial et la puissance de son armée, Israël est bien parti pour saper la réussite palestinienne, et en agissant ainsi, Israël a torpillé la société palestinienne avec des conséquences gigantesques pour de nombreuses années.

Il y a des gagnants et des perdants de nos jours dans le monde sans pitié des affaires. L’Amérique des affaires régne et se déploie chaque jour d’avantage dans le monde des marchés.
Un énorme marché mondial dont la croissance est exponentielle, c’est celui des télécommunications, en particulier, celui des téléphones cellulaires.

Dans le monde, et plus particulièrement au Proche Orient le secteur des télécommunications s’est révélé être un véhicule qui pousse les gouvernements à se moderniser et à devenir plus transparents, plus responsables et plus axés sur le marché. Les pays, et particulièrement les plus petits et les moins développés ont bénéficié du boom des télécommunication en libéralisant leurs marchés pour attirer chez eux des investissements étrangers et acquérir une expérience de première main dans la plus dynamique des industries.

Dans l’Israël en conflit et la Palestine encore à naître, ce modèle globalisé de développement ne marche pas et les Palestiniens perdent tandis que ceux qui se sont attelés à maintenir les règles et les lois du village global d’aujourd’hui détournent pudiquement les yeux.



Le marché des télécommunications

On peut caractériser le marché israélien de cette façon : pour une population de 6,5 millions d’individus, Israël possède plus de 5 millions de lignes fixes, plus de 6 millions d’abonnés au téléphone cellulaire et un marché hautement compétitif avec quatre opérateurs pour les cellulaires – trois d’entre eux, avec une majorité de participation de multi-nationales états-uniennes. Israël est en passe d’avoir son régulateur indépendant de télécommunications et assume l’entière responsabilité du secteur des télécommunications.

Le marché palestinien est encore dans l’enfance : pour une population de 3,2 millions d’individus, il ne possède qu’un opérateur de ligne fixe, privé et commercial, la Palestine Securities Exchange (PALTEL) avec 260.000 lignes fixes installées ; et il a financé une compagnie de téléphone cellulaire (JAWWAL ) qui a dépassé les 310.000 abonnés.

Le Ministère des télécommunications et des technologies de l’information de l’Autorité palestinienne joue le rôle de régulateur.
Les revenus du marché total que produisent les souscripteurs de cellulaires est d’environ 770.000, JAWAL possède 40% du marché et a perdu une part du marché en faveur des opérateurs de cellulaires israéliens au cours des deux dernières années.

Aux yeux d’un étranger, ce secteur devrait coexister pacifiquement sur un marché compétitif en dépit de la crise et être vu comme une interaction positive.
Ce n’est absolument pas le cas.



Les Accords

Au moment où les chars israéliens et les hélicoptères de combat continuent leur occupation militaire et écrasent les villages et les villes palestiniennes, il ya une autre facette de l’occupation illégale d’Israël qui n’apparaît pas à l’observateur occasionnel.
Israël refuse de respecter les dispositons des accords de paix d’Oslo qui avait donné aux Palestiniens le contrôle total de leur secteur des télécommunications.

Ce refus israélien n’est pas un phénomène récent, mais un mépris délibéré des accords signés sur les pelouses de la Maison Blanche.

L’accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et Gaza ( dit “Accords d’Oslo”) a été signé le 28 septembre 1995. L’article 36 était très clair en ce qui concerne le secteur des télécommunications.
Il établissait : “Les opérateurs et les fournisseurs de service, actuellement et dans le futur, en Cisjordanie et à Gaza devront se porter candidats pour obtenir les autorisations nécessaires de la part des Palestiniens” (Article 36, section B, nombre 4).

Le problème c’est qu’ Israël autorise ses opérateurs de cellullaires à opérer dans les villes et villages palestiniens en violation flagrante des Accord d’Oslo et dans le plus parfait mépris des accords internationaux, y compris les traités de l’Organisation Mondiale du Commerce dont Israël est l’un des signataires.



Les violations

Les conditions des Accords d’Oslo pour le secteur des télécoms sont très claires. Chaque opérateur doit posséder une licence de l’Autorité Palestinienne s’il veut vendre ses services aux Palestiniens de Cisjordanie et à Gaza.
Non seulement toutes les compagnies israéliennes de télécommunications cellulaires dans les territoires palestiniens opèrent sans licence, mais le gouvernement israélien les encourage à casser la capacité des Palestiniens à développer leurs propres réseaux de télécommunications et refuse d’engager des poursuites contre ces opérateurs israéliens qui violent les accords.

Résultat : les intérêts commerciaux israéliens sont pleinement alignés sur les considérations politiques israéliennes et les travaux de l’occupation militaire et avec les politiques orientées vers la déconstruction de l’économie palestinienne.

Au cours de ces quatre dernières années de l’agression militaire israélienne, Israël a refusé d’autoriser l’opérateur de cellulaire palestinien à importer l’équipement dont il a désespérément besoin.

Comme tout ce qui est importé doit passer par les ports israéliens, Israël n’a eu de cesse que d’utiliser l’infâme excuse qui recouvre tout de (l’étiquette) “problèmes de sécurité” pour retarder ou interdire les importations palestiniennes.

Tandis que le même équipement qui est destiné à la Palestine est détenu dans les ports israéliens pour “vérifications de sécurité’, Israël permet qu’il soit importé librement par les opérateurs israéliens.

De plus, les opérateurs israéliens de cellulaires ont installé tout un réseau couvrant la totalité des régions palestiniennes. Ces firmes installent leur équipement à l’intérieur des colonies israéliennes illégales sous prétexte de desservir les colons, mais en réalité positionnent leur équipement et les dotent de capacité démesurée pour couvrir toute la communauté palestinienne.

C’est d’autant plus facile que les colonies se situent habituellement au sommet des collines proches des centres de population palestinienne et sont bien protégées par les forces d’occupation militaire d’Israêl.

En outre, non contentes d’avoir installé des tours et des équipements dans les colonies et récemment sur les terres palestiniennes contingües - ces compagnies israéliennes ont inondé les marchés palestiniens de leurs cartes pré-payées pour commercialiser leurs services.

En capitalisant sur l’incapacité de l’Autorité Palestinienne à réguler son marché, les compagnies israéliennes continuent de vendre leurs services en Cisjordanie et à Gaza.

Les systèmes pour fixer le prix de ces services illégaux ont pour objectif de menacer directement la capacité des opérateurs palestiniens dans leur survie. Affrontant quatre opérateurs illégaux travaillant sans licence et sans aucune sorte de régulation - commerciale, environemmentale ou autre - l’opérateur palestinien se bat contre un terrible adversaire.



Les responsables

Les motivations du gouvernement israélien sont claires. Pour lui, dénier aux Palestiniens la capacité de développer leur marché des télécommunications est en cohérence avec l’occupation militaire et le sabotage des efforts palestiniens pour développer une économie indépendante.
En plus, bien des indices indiquent que la corruption à l’intérieur d’Israël éclaire la politique du gouvernement israélien d’entraver l’importation de l’équipement en Paelstine.


Les firmes israéliennes en causes sont :

Israëli Cellular Operator, et participations en pourcentage des actionnaires et des propriétaires :

Partner (Orange) www.partner.co.il
Huchinson Whampoa, 43,10%
www.hutchinso-whampoa.com

Pelephone, www.Pelphone.co.il
Shamrock Holdings investment, branche du groupe Disney 5O%
www.shamrock.com

Cellcom, www.cellcom.co.il
Bell South Corporation USA - 34,75%
www.bellsouth.com

MIRS, www. mirs.co.il;
Motorola - 66%
www.motorola.com

Ces compagnies, avec leurs opérations israélienens, sont responsables d’activités illégales dans les territoires occupés. Quand la question de la responsabilité commerciale arrivera à la Chambre du Congrès, il sera flagrant que ces firmes contribuent à la reconnaissance internationale de l’occupation de la Palestine au plus total mépris de leurs obligations sociales et commerciales.

Les firmes étrangères derriière les compagnies israéliennes qui opèrent illégalement en Palestine, sans licence et dans le plus parfait mépris des accords internationaux, sont non seulement une partie du problème mais font courir à leurs actionnaires le risque de poursuites judiciaires qui pourraient se chiffrer par milliards de dollars.



Les Dommages

L’économie palestinienne a été détruite au cours de la seconde Intifada par des mesures draconiennes et des destructions délibérées.
Les opérateurs israéliens illégaux aggravent les mesures de destruction et sont devenus partie intégrante de l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza.

D’abord le gouvernement palestinien ne collecte pas d’impôt sur ces opérateurs illégaux.. On estime que plus de 40 millions de dollars de revenus ont été perdus jusqu’à présent.

Pendant que la communauté donnatrice internationale conduite par l’Union Européenne et les Etats-Unis, continue de perfuser des fonds de développement à la Palestine, elle ignore le fait que ces taxes perdues auraient pu réduire la dépendance palestiniennes à leurs donateurs internationaux. Les opérateurs israéliens illégaux privent les Palestiniens des moyens de développer leur propre économie et leur propre état.

Ensuite, un fonds palestinien estimé à 500 millions de dollars a été retiré de l’économie palestinienne par ces opérations. Cette fuite des revenus aurait dû aller aux opérateurs palestiniens détenteurs de licence et les taxes associées auraient dû aller au trésor palestinien. Ce sont des fonds qui auraient dû permettre de renforcer le marché palestinien et lui permettre de développer l’emploi pour un plus grand nombre de Palestiniens..

De surcroît, aggravant les problèmes auxquels sont confrontés les opérateurs palestiniens, il y a les pratiques de dumping pratiquées par ces fournisseurs illégaux de services.

Les consommateurs palestiniens peuvent choisir des services de télécommunications à au moins un tiers du coût de ce que paient les consommateurs vivants en Israël.
Cette discrimination par le prix et le dumping est dommageable aux opérateurs palestiniens qui sont mis en difficulté.
C’est tout le marché palestinien des communications qui est mis à mal par de tels développements, tandis qu’ailleurs dans le monde, les télécommunications ont fourni une immense stimulation économique.

Les Palestiniens sont empêchés de se développer dans ce secteur et d’avoir la chance de créer une alternative à l’économie naufragée par 37 ans d’occupation militaire.


La pratique israélienne du dumping sur les produits et services dans les territoires occupés n’est pas neuve. Largement couverte par les médias, a été la grande roue actuellement en service à Ramallah, vendue aux Palestiniens après avoir été jugée non conforme aux standards de sécurité israéliens.

Des produits alimentaires périmés ou près de l’être sont régulièrement vendus avec de larges ristournes sur le marché palestinien au mépris de la sécurité alimentaire et de la réglementation.

Toutes ces pratiques commerciales prennent place en pleine connaissance de cause et avec le plein agrément des administrations du gouvernement israélien.

On ne peut sous estimer les dommages causés par l’armée israélienne sur l’économie palestinienne. L’armée israélienne a détruit les bureaux des opérateurs palestiniens et a confisqué les équipements des réseaux, les mémoires et les portables.

Sans compter les dizaines d’ingénieurs palestiniens détenus arbitrairement dans les prisons militaires israéliennes. Beaucoup d’équipes palestiniennes risquent quotidiennement leur vie en essayant de répondre aux besoins du consommateur palestinien.
Plusieurs d’entre eux ont été blessés et l’un est paralysé à vie.

Etant donné qu’il n’y a pas de régulation pour les opérateurs israéliens dans les territoires palestiniens, la vie privée et les données des consommateurs palestiniens ne sont couvertes par aucune garantie. Il est reconnu que l’armée israélienne et les opérateurs israéliens exploitent à l’infini la popularité des téléphones portables auprès des Palestiniens pour suivre les déplacements de personnes « recherchées » .

Le jour où l’armée israélienne sera reconnue responsable des violations des droits de l’homme des Palestiniens, il est plus que probable que ces opérateurs illégaux de cellulaires risqueront eux aussi d’être tenus pour responsables pour complicité.


Comme le Dr. Khali Nakhleh le dit dans son livre qui vient de paraître, « Mythe du développement palestinien », : « C’est la représentation exacte du processus de déconstruction du développement de la société palestinienne, du sabotage, et du démantèlement de toute institution palestinienne potentiellement viable ».

Le sous développement de la société palestinienne entrepris par les Israéliens se fait à une vitesse incroyable à tous les échelons, économique, social, et politique.

Il est maintenant clair que la politique d’Israël a pour but de vider volontairement la Palestine de ses citoyens, et de faire ainsi le ménager pour une « solution finale » caractérisée de la « question » palestinienne.



L’œil aveugle

Ce qui se passe dans le marché des télécommunications en Palestine n’est pas nouveau ni inconnu. Ca n’a pas arrêté depuis les Accords d’Oslo signés en 1993.

Parmi d’autres, le gouvernement des Etats-Unis est formellement et informellement conscient de ces violations flagrantes par Israël des accords ; Il est conscient aussi du fait que plusieurs firmes états-uniennes importantes sont partie prenantes de ces pratiques illégales.

Le Président Bush et le Secrétaire d’Etat Colin Powell répètent continuellement que le besoin de développement économique doit se faire dans les territoires palestiniens pour que l’économie palestinienne ruinée commence à trouver un chemin pour sortir de la pauvreté et du désespoir créés par Israël. Mais le président Bush et le Secrétaire Powell refusent d’aller au-delà des slogans.

S’ils étaient véritablement concernés par le développement économique palestinien, alors Bush et Powel informeraient ces firmes états-uniennes de leurs obligations à l’égard de la loi internationale et leur demanderaient de cesser d’être complices de ces pratiques illégales avec leurs partenaires israéliens.

Le soi disant plan de désengagement unilatéral d’Ariel Sharon est malheureusement vu par la communauté internationale comme la fin de l’occupation de Gaza. Pourtant, il est manifeste que l’intention n’est pas celle là, et quand on en revient aux télécommunications, on ne peut que s’attendre à la poursuite de ces relations préjudiciables.
Ils ont déclaré: « Les infrastructures de l’eau, l’électricité, des eaux usées et des communications resteront en place ».
Si Israël voulait vraiment se retirer de son occupation illégale pourquoi aurait-il besoin de conserver le contrôle de l’infrastructure des communications supposées desservir les colons seulement ?



Un Œil sur le Futur

Les destructions délibérées et systématique d’Israël de nos réalisations passées et leur refus de permettre aux secteurs économiques palestiniens de se développer n’entamera pas la détermination palestinienne de construire un lendemain meilleur, un futur libéré de l’occupation militaire étrangère.

Sur le plan commercial, un rapport publié ce mois –ci par l’Arab Advisors Group a rangé JAWAL comme une firme opérant au plus haut niveau de compétition au Proche Orient et en Afrique du nord. Les Palestiniens continueront à faire ce qui est humainement possible pour développer leur économie sur les ruines de l’occupation militaire et le feront même contre le comportement déloyal de la compétition israélienne illégale.

Comme M. Hakam Kanafani, le Directeur général l’a récemment déclaré « Les compagnies israéliennes ne font pas ce qu’elles font pour la sécurité d’Israël, elles le font pour obtenir des profits rapides. Cette situation est unique au monde. Aucune loi, aucune règle, aucun principe éthique au monde ne permettraient qu’Orange, MIRS, Cellcom et Pelephone fassent ce qu’ils font ».

On doit exiger des directeurs de ces firmes qu’ils cessent leur implication dans les activités illégales en Palestine et arrêtent de violer les accords internationaux.

JAWWAL a déjà lancé une action en justice devant les tribunaux palestiniens contre deux firmes israéliennes .

Suivant la décision de la Cour internationale de Justice du mois dernier qui a fait apparaître le fait que l’occupation israélienne est une violation patente de la loi internationale et humanitaire, les Palestiniens sont décidés plus que jamais à entreprendre des procès contre les violations de la loi internationale et des traités signés.

Ces opérateurs de télécommunications violent clairement les règles acceptées de conduite des affaires, ils violent la loi internationale et ils violent la lettre et l’esprit des traités signés.

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