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Palestine - 28 septembre 2012
Par Noah Browning et Jihan Abdalla
Les Palestiniens, qui étaient galvanisés il y a un an par le lancement de la campagne pour la reconnaissance d'un Etat aux Nations Unies, sont restés froids jeudi devant la demande édulcorée de leur président Mahmoud Abbas.
Mahmoud Abas devant la 67ème assemblée générale des Nations Unies à New-York le 27 septembre 2012 (Reuters/Lucas Jackson)
Lors d'un discours devant l'Assemblée Générale des Nations Unies, Abbas a demandé le statut de soi-disant "Etat non membre" dans l'organisme mondial, un degré inférieur au statut de membre à part entière qui a échappé aux Palestiniens au Conseil de Sécurité de l'ONU l'an dernier en raison d'un soutien insuffisant.
Des affiches d'Abbas brandissant le malheureux formulaire de demande à la tribune de l'ONU couvrent toujours les murs de Ramallah, la capitale de facto des Palestiniens en Cisjordanie sous occupation israélienne.
Des citoyens réticents à placer de l'espoir dans le nouveau plan
"Pour dire la vérité, nous voyons ça comme des discussions sans fin, et nous savons qu'il n'y aura pas de résultats concrets," dit Hussein Izzat, entrepreneur dans le bâtiment, qui allument une cigarette pendant que voitures et piétons se pressent sur les places qui accueillaient l'année dernière des rassemblements enthousiastes et une diffusion en direct du discours d'Abbas.
"La dernière fois, on a réellement prêté attention au discours. Mais depuis, le manque d'action nous fatigue et nous déprime. Je n'ai aucune confiance dans les paroles du président," dit-il.
La proposition, dont Abbas a dit qu'elle serait soumise pour consultation à la Ligue arabe peu avant septembre prochain, a peu de chance de faire décoller la cause palestinienne au point mort.
Le gouvernement d'Abbas est confronté à une crise financière profonde qui a provoqué des manifestations de rue. Sa rupture avec ses rivaux du Hamas dans la Bande de Gaza persiste, et l'occupation israélienne de la Cisjordanie est entrée dans sa 45ème année, sans fin en vue.
Les négociations directes de paix avec Israël sont suspendues depuis près de deux ans suite au refus d'Abbas de les poursuivre tant qu'Israël continue de construire des colonies sur la terre occupée, et au refus d'Israël d'ordonner un gel comme condition préalable aux discussions.
Prendre la voie diplomatique internationale pour la reconnaissance de l'Etat des Palestiniens, à défaut d'un traité de paix qui garantirait l'insaisissable "solution de deux Etats", fut le plan B d'Abbas ces 18 derniers mois.
Outre l'apathie interne, Abbas est confronté aux objections d'Israël, qui a menacé de couper les revenus des droits de douane.
"Nous ne résoudrons pas notre conflit par des déclarations unilatérales de statut d'Etat," a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New-York jeudi. "Nous devons nous asseoir ensemble, négocier ensemble et parvenir à un compromis mutuel par lequel un Etat palestinien démilitarisé reconnaît le seul et unique Etat juif." (sic ! ndt)
Dissensions internes
Le conseiller politique d'Ismail Haniyeh, le principal rival palestinien d'Abbas et Premier ministre du gouvernement Hamas à Gaza, a dit que la dernière initiative du président - qui devrait obtenir une confortable majorité à l'Assemblée Générale - n'améliorera pas la vie des Palestiniens.
"Je ne vois pas de différence entre une Autorité sous occupation et un Etat sous occupation, parce que le fonds du problème dont nous souffrons tous est l'occupation, et non les terminologies," a écrit Yousef Rizqa dans un éditorial.
Attendant un client à côté de son taxi, le discours présidentiel à plein volume sur la radio, Mohammad Hammad se demande si le discours du président colle à la réalité de son peuple.
"Il est éloquent et a l'air bien informé de tous les faits, mais il me semble qu'il a perdu le contact avec ce qui préoccupe réellement les Palestiniens," dit-il.
"Il n'a aucune idée de ce que c'est de vivre, au jour le jour, sous occupation et dans une situation économique étouffante. Et tout ça n'a rien à voir avec des podiums et des slogans politiques," ajoute-t-il.
La permanence de l'occupation et l'incompétence ressentie de leurs dirigeants a détourné de nombreux Palestiniens de la politique. Aujourd'hui, ce sont la hausse des prix et la croissance stagnante qui peuvent suffisamment attiser le mécontentement, disent les analystes, pour déstabiliser l'Autorité palestinienne.
Négligés par un monde plus préoccupé par la reprise financière et les soulèvements arabes, les responsables palestiniens ont eu vite fait d'imputer le désintérêt local aux événements mondiaux.
"Le peuple palestinien voit que toutes les tentatives du passé ont été écrasées par Israël et que la communauté internationale ne l'a pas soutenu," a dit Hanan Ashrawi, haut responsable de l'OLP, à Reuters.
"Les sentiments du peuple sont compréhensibles. Ce n'est pas une position théâtrale ou ostentatoire - c'est une position politique par excellence," a-t-elle dit.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM
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