Bethléem - 7 février 2004

Rapport de Nadi al-Asir al-Filistini du 7 février 2004

Par Nadi al-Asir

Des prisonniers témoignent sur les tortures subies
Un prisonnier tente de se suicider à cause des pressions psychologiques
Une prisonnière durement traitée et négligence médicale
Chantage et pressions sur un prisonnier
Insultes et menaces d'arrestation contre des membres de la famille d'un prisonnier
La position du shabeh et la musique assourdissante comme moyens de torture

Plusieurs prisonniers palestiniens se sont plaints des moyens de torture et des pressions psychologiques subis lors de leur interrogatoire par les officiers israéliens dans les prisons de Moskobiyya et Petak Tikva.

Ils ont témoigné de leurs conditions d'interrogatoire aux avocats de Nadi al-asir, Hussam Younis et Ma'moun al-Hushaym, et Fahmi Awiwi, qui ont visité les prisonniers.


Un prisonnier tente de se suicider

Le prisonnier Yousef Raja Jabir Dik, habitant de Kafr al-Dik, a tenté de se suicider dans la prison et le centre d'interrogatoire de Petak Tikva, parce qu'il se trouve en cellule depuis plus de 60 jours.

Il a déclaré à l'avocat de Nadi al-asir, Hussam Younis, que l'état de la cellule où il se trouve est très difficile à supoprter, et il a subi des pressions psychologiques importantes l'obligeant à avouer sur des actes qu'il n'a pas commis.


Chantage et négligence médicale

Le prisonnier Hamdullah Subhi Khalil alèHage, âgé de 21 ans, de la ville de Naplouse et arrêté depuis le 5 janvier 2004, qui se trouve actuellement dans la prison de Petah Tikva, est en très mauvais état de santé.
Sa santé s'est détériorée, il souffre d'allergie sur le corps et l'humidité de la cellule augmente son mal. Il n'a été soigné qu'une seule fois bien que son cas nécessite des soins réguliers.

Le prisonnier Jamil Abu Asab, de Naplouse, qui est soumis à l'interrogatoire dans la prison de Petah Tikva, a vu sa santé se détériorer, étant donné qu'il souffre d'une maladie de peau, sur tout le corps, et aucun remède ne lui a été donné, par pression et chantage pour le faire avouer.


Ils ont annoncé au prisonnier : ta soeur est décédé du Sida.

Le prisonnier palestinien Fayçal Abdel Qader Husanydi, habitant à Qalqylia, et arrêté depuis le 10 décembre 2003 a déclaré avoir subi des séances d'interrogatoire très dures dans la prison de Petah Tikva, et qu'il n'a pas été autorisé à se laver pendant 14 jours.

Les officiers chargés de l'interrogatoire lui ont annoncé que sa sœur est décédée du Sida, comme moyen de pression sur lui pour l'obliger à avouer, ils l'ont menacé d'arrêter son épouse et lui ont annoncé qu'ils dérangeraient continuellement sa famille (fouilles de la maison) au cas où il n'avouerait pas.

Les officiers l'obligeaient à enlever sa veste tout en faisant fonctionner le souffleur d'air froid à l'intérieur de sa cellule, de 8 à 10 heures par jour, pendant dix jours de suite.

Il rapporte avoir également subi le shabeh sur la chaise (position attachée) pendant de longues heures, jusqu'à 7 heures d'affilée. Il souffre d'ulcère à l'estomac et n'a pas reçu de remèdes.


La prisonnière palestinienne Rawan Hassan Abdallah Thawabita, 18 ans, habitant Abu Dis, et arrêtée depuis le 22 janvier 2004, subit un interrogatoire dans la prison de Moskobiyya.

Elle rapporte avoir été contrainte à avouer sous la pression, elle a été empêchée de dormir pendant un long moment, et l'interrogatoire était poussé, elle a été insultée.

La prisonnière souffre de maux de tête, elle a de fortes douleurs aux dents, et elle n'a pas du tout été soignée.

Rawan avait été arrêtée dans sa maison avec son père et sa petite sœur Hadil, 15 ans, ils ont été emmenés à la prison de Moskobiyya, le père et la soeur ont été libérés par la suite.


Des coups, des bruits et des menaces

Le prisonnier Arafat Yousef Mohammad al-Afandi, 21 ans, du camp de Dhayshe arrêté le 1 janvier 2004 a déclaré avoir été durement traité au cours de l'interrogatoire dans la prison al-Moskobiyya, les officiers chargés des interrogatoires le menaçaient de détruire sa maison, d'arrêter sa mère et de disperser toute la famille.

Il a été soumis au shabeh, l'officier lui criait au visage et l'insultait, et l'un d'eux le tirait par sa veste et le frappait, et pendant qu'il se trouvait dans la position du shabeh, il lui faisait écouter des sons désagréables et des cris perçants.

Le prisonnier a de fortes douleurs dans le dos et à la tête, et la seule réponse des geôliers est : bois de l'eau.

Les prisonniers Munjed Ahid Younis, de Naplouse, et Ahmad Ibrahim Basisi, de Tulkarm, qui sont soumis aux interrogatoires dans la prison de Petah Tikva ont déclaré avoir subi le shabeh sur la chaise, les mains et les pieds liés, et les yeux bandés pendant une longue période, ils ont été menacés d'arrestation des membres de leurs familles, de démolition de leurs maisons afin d'arracher des aveux.

Source : www.ppsmo.org

Traduction : Palestine en Marche