Bethléem - 25 décembre 2003

Répression et terreur continues contre les prisonniers de Haddarim

Par Nadi al-Asir

Rapport de Nadi al-Asir al-filistini (Club du prisonnier palestinien) du 25 décembre 2003

Menaces d'agressions sexuelles contre les prisonniers du centre de détention de Ofer pour arracher des aveux
Arrestation du fils de Marwan Barghouty lors de son retour au pays

Les prisonniers de Haddarim : une terreur interminable à leur encontre
Dans une lettre parvenue à Nadi al-asir al-filistini écrite par des prisonniers de Haddarim, la section 4 (la section de l'isolement), où se trouvent 64 prisonniers, les prisonniers ont décrit leurs dures conditions de vie, les séances de coups et les privations des droits humains les plus élémentaires qu'ils subissent.

Dans cette lettre, ils déclarent : "les prisonniers de la section 4 vivent dans un isolement total du monde, ils ne peuvent avoir aucun contact avec le monde extérieur, ils subissent quotidiennement des fouilles, tout crayon, toute feuille ou toute lettre sont confisqués, et tous ceux qui contrarient ces règles doivent payer des amendes punitives de 400 NIS.

Dans la lettre, les prisonniers précisent : les prisonniers sont privés des visites familiales à cause de la mise en place du verre de séparation dans les pièces des visites, et à cause des mauvais comportements envers les familles qui doivent attendre de longs moments, qui sont fouillés de façon humiliante avant la visite.
Les prisonniers se plaignent aussi des cellules qui sont très étroites, qui ne peuvent normalement contenir que trois prisonniers et qui reçoivent quatre ou cinq dans chaque cellule.


L'administration ne permet pas de faire entrer des couvertures pour l'hiver, et les couvertures utilisées sont en très mauvais état.

Les prisonniers écrivent aussi que l'administration pénitentiaire n'autorise pas les prisonniers à se rendre des visites les uns aux autres, dans les cellules.

Ils ajoutent : la nourriture est mauvaise, elle est préparée par les prisonniers juifs de droit commun et les prisonniers sont obligés à prendre leurs repas dans les cellules alors qu'il manque les moyens de les nettoyer, et elles sont étroites.
A cause de la mauvaise nourriture, les prisonniers sont obligés d'acheter des boites de conserve par leurs propres moyens.

La cour de récréation est extrêmement réduite en surface, elle ne peut contenir les prisonniers au moment de la prière, ils sont tassés les uns sur les autres, et ils ne peuvent sortir que deux heures par jour. Il n'y a pas de possibilité de pratiquer le sport à cause du manque de matériel.

Les prisonniers ajoutent : la souffrance la plus terrible à Haddarim vient du comportement des surveillants druzes, qui est raciste et humiliant, ils obligent les prisonniers à se devêtir au cours des fouilles, et celui qui proteste est frappé et mis en isolement.

Pour les prisonniers, ces surveillants druzes sont un outil de répression et de soumission des prisonniers aux mains de l'occupation.

La lettre spécifie également qu'il est interdit d'introduire des livres, que la direction pénitentiaire a diminué la quantité de sucre et de thé à un niveau très bas, et que les prisonniers ne reçoivent plus de cigarettes ni de produits d'entretien, les prisonniers doivent de plus en plus acheter tout cela à la cantine.

Les prisonniers ont lancé un appel au ministère des prisonniers pour augmenter leurs droits financiers car ce qu'ils reçoivent ne suffit plus aux achats de la cantine, dans ces dures conditions.


Dans le centre de Ofer, des menaces d'agressions sexuelles sur les enfants

L'avocat de Nadi al-asir, Karim Hammouda, qui a visité les prisonniers dans le centre de détention de Ofer (Benyamin) a rapporté que la situation des prisonniers (35) est extrêmement pénible et dure, à cause du manque de nourriture, de la mauvaise qualité de la nourriture présentée aux prisonniers, la prison manque de médecin spécialisé, il n'y a pas de produits d'entretien, ni de produits de toilette (rasage) ni d'eau chaude.

L'avocat indique qu'il y a 11 enfants âgés de moins de dix-huit ans, la gravité de leur situation est apparue par les plaintes qu'ils ont déposés contre les interrogateurs qui les menacent de les violer, ce qui les oblige à faire des aveux sur des actes qu'ils n'ont pas commis.

L'avocat ajoute que les nouveaux moyens utilisés par les interrogateurs à Ofer est de profiter du temps très froid et de laisser les enfants sous la pluie pour les obliger à signer des aveux.

L'avocat décrit la situation de ces enfants comme étant pitoyable et qu'une intervention nécessaire des institutions des droits de l'homme et de la croix-rouge devient urgente.


L'arrestation du fils de Marwan Barghouty

Nadi al-asir al-filistini (club du prisonnier palestinien) a appris que les autorités de l'occupation israélienne ont arrêté ce 24 décembre.

Qassam Barghouty, âgé de 18 ans, lors de son retour du Caire à partir de la Jordanie, et qu'elles l'ont emmené au centre d'interrogatoire de Ofer.

Qassam est le fils de Marwan Barghouty, il était l'économie à l'université du Caire.