Liban - 4 janvier 2008

Sayyed Nasrallah : La meilleure façon d’empêcher la guerre est d’y être prêt

Par Al Manar

Le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a dit mercredi que la solution pour la crise libanaise repose dans le partenariat qui est réalisé à travers une garantie constitutionnelle, à savoir la garantie d’un tiers des ministres dans un gouvernement d’union nationale.

« Le refus de la coalition au pouvoir de toutes tentatives de poser les bases pour un vrai partenariat s’est prouvé être le principal obstacle empêchant toute solution », a dit Sayyed Nasrallah dans une interview avec la télévision NBN.

Il a ajouté que le Hezbollah et l’opposition combattaient les plans américains pour ce pays plutôt que l’équipe au pouvoir.

Son éminence a aussi accusé le bloc du 14 février de gêner toutes initiatives internationales visant à résoudre la crise au Liban. « La coalition au pouvoir considère que nous accorder une garantie de minorité est un "suicide politique", ceci est étrange. Chaque fois qu’il y a une crise interne dans un pays, ou lorsqu’un pays vient de sortir d’une guerre… il cherche à former un gouvernement d’union nationale, sauf le Liban où un gouvernement d’union nationale est un "suicide politique". Le véritable problème aujourd’hui est le principe de partenariat, qui est la garantie d’un tiers, qui signifierait "aucune installation de réfugiés palestiniens au Liban" si donnée à l’opposition. Nous disons que lorsque l’opposition acquiert une "garantie d’un tiers", cela signifie bloquer les plans américains au Liban », a-t-il dit.

La dernière apparition de Sayyed Nasrallah a eu lieu le 11 novembre 2007, où il a effectué un discours pour commémorer le "jour des martyrs".

Le chef du Hezbollah a souligné que l’opposition travaille pour riposter à l’influence américaine au Liban. « Les Etats-Unis travaillent pour avoir un gouvernement pro-américain au Liban qui remplirait ses objectifs. Donc si les Etats-Unis veulent avoir une base militaire au Liban, le gouvernement libanais lui faciliterait cela… Les Etats-Unis veulent que le Liban mettent un terme à la résistance du Hezbollah et de toute personne qui pense faire face à l’avarice et à l’agression israéliennes… Les Etats-Unis veulent installer les réfugiés palestiniens au Liban non pas pour des raisons humanitaires, mais pour mettre un terme au droit au retour et à l’ensemble de la cause palestinienne. Les Etats-Unis veulent utiliser le Liban pour mettre la pression sur la Syrie, la faire chanter et la forcer à se soumettre au plan américain dans la région (le nouveau Moyen-Orient », a dit Sayyed Nasrallah.

Son éminence a dit que l’opposition ne restera pas silencieuse face aux tentatives de la coalition gouvernante de monopoliser le pouvoir. Il a ajouté que la médiation de la France avec la Syrie sur la crise politique continuera en dépit du fait que les deux pays coupent les contacts sur la question. Il a dit que « la médiation de la France n’est pas terminée, bien que le président Nicolas Sarkozy ait élevé le ton de manière inappropriée » en arrêtant officiellement les contacts avec la Syrie.

« Les Français et les Syriens tentent d’arriver à un compromis… Mais si cette médiation échoue et que ce gouvernement insiste à rester au pouvoir en pratiquant les autorités du président de la république, alors dans une semaine ou dix jours… nous déciderons des mesures à prendre. L’opposition reste calme car il y a des médiations en cours et nous faisons particulièrement attention à ouvrir la voie à ces médiations pour les faire réussir. »

Sayyed Nasrallah a aussi confirmé que le Hezbollah soutenait le commandant des forces armées libanaises, le général Michel Suleiman, pour la présidence. Mais il a averti qu’élire le général Suleiman ne résoudra le problème que s’il y a un gouvernement d’union nationale, dans lequel l’opposition a une garantie d’un tiers des ministres. « Tant qu’il y a une décision américaine pour que l’opposition se voit refuser une garantie d’un tiers, cela signifie qu’il n’y aura pas d’élections présidentielles », a-t-il dit.

Sur la possibilité d’une autre guerre israélienne contre le Liban, Sayyed Nasrallah a dit que tout était possible. « En fait, les Israéliens sont ceux qui parlent de guerre. Lorsque nous entendons Ashkenazi (le chef d’état-major de l’armée israélienne) dire qu’un "triomphe clair et décisif sera de notre côté" dans la prochaine guerre avec le Liban, cela signifie qu’il parle d’une guerre à venir. »

Le chef du Hezbollah a ajouté que la résistance est en alerte totale. « La meilleure façon d’empêcher une guerre est d’y être prêt », a dit Sayyed Nasrallah.

« Je dis aux Israéliens que nous pouvons viser tout point en Palestine occupée. Je ne suis pas seulement dans le processus de guerre psychologique ; je dis aux Israéliens que la guerre sera très coûteuse. »

Source : Al Manar