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Palestine - 4 janvier 2008
Par Mitri I. Musleh
Le 1er janvier 2008, Ma'an a rapporté que le Premier Ministre palestinien déposé Ismail Haniyeh avait demandé à l'ancien président des USA, Jimmy Carter, de servir de médiateur dans les dissensions palestiniennes actuelles entre le Hamas et le Fatah. M. Carter ayant accepté ce rôle de médiateur, M. Haniyeh a ajouté qu'une telle médiation devrait être basée sur la légitimité palestinienne.
C'est là que les choses se compliquent. Qu'entend-on par "légitimité palestinienne" ?
M. Haniyeh considère le parti Hamas déposé comme étant le parti de gouvernement légitime élu par le peuple palestinien pour servir tous les Palestiniens et qu'en conséquence, il doit être le parti qui décide au nom du peuple palestinien.
Dans le contexte actuel, M. Haniyeh a à la fois raison et tort.
Pour ce qui est d'avoir raison, le Hamas a été élu par une majorité de Palestiniens.
Pour ce qui est d'avoir tort, le Hamas a été élu pour trois raisons distinctes :
1. Le vote voulait montrer au monde entier en général et aux Palestiniens en particulier que les Palestiniens exerçaient réellement leur droit démocratique en choisissant le parti qui devait les représenter.
2. Le vote envoyait le message clair aux responsables du parti Fatah que le peuple palestinien n'était pas disposé à accepter les comportements sans scrupule de certains à l'intérieur du parti.
3. Le vote pour le Hamas n'était pas fondé sur la capacité du parti à gouverner, ni n'était une acceptation de sa plate-forme politique ; il était strictement basé sur son honnêteté et son intégrité.
La direction Hamas a soit échoué à analyser correctement les raisons de son imprévisible succès, soit il a peut-être choisi de les ignorer. Les jours qui ont suivi le rejet massif du processus démocratique palestinien par "les pays démocratiques de l'Occident et Israël", les responsables du Hamas, agissant de façon unilatérale, ont gouverné la Palestine et les Palestiniens en accord avec leur propre programme politique, négligeant le fait qu'ils avaient été élus par le peuple pour servir tout le peuple.
Les événements qui ont eu lieu ensuite à Gaza ont vu le Hamas prendre le contrôle de la Bande de Gaza, déclarer son propre gouvernement et laisser le Fatah sans voix au chapitre sur la manière de gérer les affaires du pays. Parce qu'il est plus puissant en Cisjordanie , le Fatah s'est arrangé pour gouverner la Cisjordanie , laissant le Hamas sans voix au chapitre sur la manière de gérer les affaires du pays.
Avec deux entités séparées, l'une à Gaza et l'autre en Cisjordanie , le peuple palestinien est bien plus loin de parvenir à une solution de paix d'ensemble qu'il ne l'a jamais été depuis qu'il a été expulsé de chez lui en 1948.
Ceci nous ramène à l'appel lancé par M. Haniyeh, demandant l'intervention directe de M. Carter. Celui-ci peut-il réussir là où les Saoudiens ont échoué ? Dans son livre Palestine, la paix, pas l'apartheid, il écrit page 189 : "Avec un contrôle accru de Jérusalem Est, avec la sécurité relative du mur qui encercle ce qui reste de la Cisjordanie , et avec des milliers de colons restant à l'est du mur, protégés par une force occupante puissante, il y a chez certains Israéliens la tentation d'éviter tout nouvel effort pour chercher un accord de paix basé sur la Feuille de Route du Quartet ou sur des négociations de bonne volonté, ou sur toute autre base."
Dans le contexte de cette courte citation, M. Carter a réussi là où beaucoup d'autres ont échoué pour résumer l'obstacle réel à la paix dans la région. Si M. Carter est capable de convaincre la direction palestinienne des raisons réelles qui sous-tendent le conflit palestino-israélien, alors, il réussira peut-être à concilier l'inconciliable.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM
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Mitri I. Musleh
4 janvier 2008