Hébron - 7 juillet 2010

Un ballet de soldats à Hébron ne fait pas rire l'armée israélienne (et les Palestiniens certainement non plus, ndlr) (vidéo)

Par AFP

JERUSALEM, 6 juil 2010 (AFP) - Une patrouille de l'armée israélienne pourrait écoper de sanctions disciplinaires après la diffusion d'une vidéo sur le site de partage Youtube dans laquelle elle se livre à une chorégraphie rock dans une rue de Hébron en Cisjordanie occupée.

Titre de la vidéo : "C'est facile de rire de l'occupation quand on est l'oppresseur (et un sale con)"



Le clip montre six soldats d'une unité combattante, en tenue et avec leurs armes d'assaut, marcher dans une allée déserte de Hébron, une ville sous tension permanentre entre Palestiniens et colons juifs.

Pendant les 40 premières secondes de la vidéo, on entend un appel à la prière musulmane puis le son est coupé et retentit le refrain du tube "Tik Tok" de la chanteuse américaine Kesha.

Les soldats se positionnent et exécutent une danse plus ou moins bien synchronisée, sautillant de part et d'autre et tournant sur eux-mêmes, avec force dérision.

Quelques secondes plus tard, la patrouille stoppe son ballet et reprend sa ronde normalement dans la partie de la cité biblique contrôlée par Israël.

Plus de 160.000 Palestiniens vivent dans Hébron, une ville presque exclusivement sous le contrôle de l'Autorité palestinienne, mais quelque 600 colons israéliens vivent dans le secteur occupé par Israël.

La vidéo d'origine, intitulé "Le 50e Bataillon fait bouger Hébron", a rencontré un grand buzz sur internet pendant le week-end avant d'être retirée lundi par le soldat qui l'avait mise en ligne. Mais d'autres utilisateurs ont pu la republier entretemps.

Elle a notamment réapparu sous le titre critique: "C'est facile de rire de l'occupation (israélienne) quand on est soi-même l'oppresseur".

Si elle suscite des commentaires plutôt amusés de la part des internautes israéliens, la vidéo n'a pas été du goût de l'armée qui envisage de sanctionner les soldats, selon le quotidien Haaretz.

"C'était une blague d'un petit nombre de soldats et l'affaire est désormais examinée par leurs supérieurs", a déclaré un porte-parole de l'armée.


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AFP 061746 JUL 10