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Palestine -

"C’est ma mère, Laila Issawi, qui nous a insufflé la force de combattre pour les droits du peuple palestinien"

Par

Shireen Issawi, militante palestinienne, est la soeur du prisonnier gréviste de la faim Samer Issawi. On peut la suivre sur Twitter @shireenessawi

J’ai grandi aux côtés d’une mère habitée d’une force peu commune et de grands idéaux. Elle a supporté non seulement ses propres souffrances mais aussi celles de ses enfants et celles de la lutte d’un peuple pour sa liberté et sa dignité. Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours admiré ma mère et sa passion pour la dignité, sa résilience. Elle a été élevée dans l’amour pour la Palestine et elle nous a éduqués selon ces idéaux, aimer notre pays, défendre nos droits et lutter jusqu’à ce que ces droits soient reconnus.

'C’est ma mère, Laila Issawi, qui nous a insufflé la force de combattre pour les droits du peuple palestinien'

Laila Issawi montre les photos de quatre de ses enfants, l'un d'entre eux assassiné et les trois autres emprisonnés par l'occupant sioniste
En 1967, Israël a occupé la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Soudain, une force militaire étrangère contrôlait et opprimait la vie du peuple palestinien. Ma mère a été forte depuis le début. Elle était jeune mariée, dans les années 70, quand elle a été arrêtée pour avoir soigné les révolutionnaires blessés, à l’hôpital de Jéricho. Elle a été emprisonnée pendant six mois sans jamais passer devant un tribunal.

Pendant la première Intifada, l’armée israélienne faisait des descentes chez nous et mettait la maison sens dessus dessous. Une fois, ma mère a été frappée dans le dos par les soldats et elle souffre encore d’un mal de dos chronique, en souvenir de ce jour-là. Elle ne s’est pourtant jamais plainte, ni de la douleur physique ni morale. Elle les domine au contraire, avec chaque jour plus de courage, pour ses enfants.

Malgré ses peurs, elles nous a élevés avec beaucoup d’amour, de dignité et de force.

Photo
Shireen, Samer et Shadi Issawi


J’ai six frères et une sœur. L’un de mes frères a été tué un an après avoir été libéré d’une prison israélienne : Fadi est mort sur le coup quand un soldat israélien lui a tiré une balle dans la gorge, en 1994. Il n’avait que 16 ans.

Mes frères Ra'fat, Firas et Shadi ont cumulé à eux trois 25 ans dans les prisons israéliennes. Midhat et Samer sont encore incarcérés, ayant déjà perdu de nombreuses années de leur vie en prison, toujours dans l’attente de sortir.

Moi aussi, j’ai été emprisonnée pendant un an (dans la prison d’Hasharon en 2010). Je crois avoir été la chanceuse de la famille.

Dans les prisons israéliennes, il y a 15 femmes palestiniennes, ainsi que 200 enfants et autour de 4500 hommes. Mon frère Samer est maintenant en grève de la faim depuis 222 jours. Pendant tout ce temps, les forces d’occupation israéliennes ont exercé toutes sortes de pressions pour mettre fin à l’acte de protestation de mon frère, avec entre autres, les persécutions sur ma famille. J’ai été moi-même récemment arrêtée, dans le but de convaincre mon frère d’arrêter sa grève. Lorsqu’ils m’ont mise dans cette cellule froide et sale, je ne pouvais que penser à mon frère et à quel point il était admirable. Non seulement de supporter l’humiliation d’être injustement emprisonné par un pouvoir étranger occupant notre terre, mais aussi de supporter les conditions horribles de la prison et d’avoir cette force de volonté lui permettant de refuser la nourriture pour protester pacifiquement.

Comme ma mère, j’ai été élevée pour lutter contre l’injustice. Pour cette raison j’ai étudié le droit. J’ai étudié le droit pour défendre mes frères, ainsi que nos combattants de la liberté dans les prisons israéliennes, qui résistent à l’occupation, sans faiblir malgré des conditions terribles. Et bien que ma licence d’avocat ait été récemment suspendue, pour six mois, par Israël - qui ne devrait avoir aucune autorité en la matière - je continuerai à faire campagne pour le soutien international de la demande de libération de mon frère Samer et de tous les prisonniers politiques palestiniens.

Je continuerai à être forte jusqu’à ce que tous mes frères soient libérés et jusqu’à ce que mon pays soit libéré.

Nous souffrons d’une monstrueuse occupation militaire de notre terre, nos vies et jusqu’à notre simple existence en Palestine. Mais comme ma mère, j’affronterai les douleurs et les privations pour libérer mon pays natal. Aujourd’hui, alors que nous célébrons les conquêtes de la femme dans le monde entier, je vous demande de vous joindre à moi pour célébrer l’incroyable force que représente ma mère, Laila Issawi. Elle maintient en moi l’espoir qu’un jour, nous vivrons dans la dignité et la liberté. Mon seul désir est que mon frère Samer puisse vivre pour connaître ce jour-là.

Shireen Issawi, 8 mars 2013

Photo
Laila et Tarek Issawi dans la maison familiale, à Issawiyeh, Al-Qods occupée  (photo Maath Musleh)


Source : Al-Monitor.com

Traduction : Chris

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