Gaza - 23 mai 2004

«Gros plan» sur Rafah

Par IPC

«Peu après que nous avions entendu que les chars se soient retirés du centre de Tal Al Sultan, j’ai ouvert un peu la fenêtre, mes yeux étaient aveugles, j’étais choqué de voir toute la zone "mutilée et plusieurs maisons disparues", a déclaré Rami Khalil, 22 ans, qui vive à Tal Al Sultan.
"Pendant trois jours et trois nuits nous avons vécu dans l’obscurité, les Israéliens avaient coupé l’électricité et l’eau, nous ne pouvions pas ouvrir les fenêtres, même pas les rideaux, nous avons passé trois jours allongés par terre", a-t-il continué.

Après trois jours de terreur continue, instaurée par les forces de l’occupation israélienne (FOI), dans la ville de Rafah, leurs chars se sont retirés partiellement du cœur de Tal Al Sultan et se sont positionnés dans ses environs tenant la zone sous son contrôle.

«Peu après que nous avions entendu que les chars se soient retirés du centre de Tal Al Sultan, j’ai ouvert un peu la fenêtre, mes yeux étaient aveugles, j’étais choqué de voir toute la zone « mutilée et plusieurs maisons disparues », a déclaré Rami Khalil, 22 ans, qui vive à Tal Al Sultan.

« Pendant trois jours et trois nuits nous avons vécu dans l’obscurité, les Israéliens avaient coupé l’électricité et l’eau, nous ne pouvions pas ouvrir les fenêtres, même pas les rideaux, nous avons passé trois jours allongés par terre », a-t-il continué.

«Les enfants pleuraient, pas de lait, pas d’eau, ni de batteries pour les portables. Nous n’avons pas mangé pendant trois jours, nous avons vécu dans la peur et l’obscurité, pensant seulement à la mort », a ajouté Khalil.

Les gens sont sortis de leurs maisons en demandant des nouvelles de leurs voisins, des morts, des blessés ou des disparus, un sentiment de désastre accable toute la zone. Les gens ne pouvaient pas croire d’avoir survécu à ce massacre ; des larmes de joie se mêlaient aux larmes de douleur.

Certains inspectaient les rues, pleines de la poussière pour être sûrs qu’ils n’avaient pas de corps.

22 enfants étaient parmi les victimes (au moins 56), qui avaient été assassinées par les forces israéliennes, lors de leur invasion qui a duré quatre jours, depuis le 18 mai, selon des sources médicales palestiniennes.

Ahmed Al Moghayyer, 11 ans, et sa sœur Asma, 13 ans, ont été abattus alors qu’ils essayaient de nourrir leurs colombes sur le toit de leurs maisons à Tal Al Sultan, le premier jour de l’incursion.

Sirrya Al Moghayyer, 42 ans, la mère des enfants a déclaré que ses enfants avaient été abattus par les snipers israéliens.

«Ahmed aimait les colombes, il avait l’habitude de s’occuper d’elles, et dans cette journée misérable, il était allé en haut sur le toit pour nourrir les colombes et sa sœur Asma était allée pour récupérer les vêtements…..quelques minutes plus tard, nous avons entendu les tirs, je me suis précipitée sur le toit et j’ai vu mes enfants couverts de sang », raconte la mère en larmes.

Le jeune Saber Abou Libda, a été tué sur le coup et son frère a été grièvement blessé le 19 mai.

Abou Libda a été trompé par les soldats israéliens qui utilisaient des haut-parleurs en demandant aux citoyens de quitter leurs maisons en levant les mains, mais lorsque lui-même et son frère ont quitté la maison, les soldats israéliens les ont abattus et tués immédiatement, selon des témoins.

Un enfant de onze ans, Hamad Neirab, a perdu sa jambe pendante le bombardement d’Apache sur la manifestation pacifique, le 19 mai.

« J’était dans la manifestation, nous applaudissions et chantions ; soudain des hélicoptères ont tiré une missile sur la manifestation, je me suis allongé par terre », déclare Nairab, «après l’explosion, je me suis mis relevé et j’ai commencé à courir, mais une deuxième roquette a explosée près de moi, le corps d’un homme à proximité a été déchiré, j’ai été blessé à ma jambe ».

Au moins dix citoyens, y compris des enfants, ont été abattus et soixante autres ont été blessés, dont plusieurs grièvement, quand les Apaches israéliens ont tiré plusieurs missiles contre les manifestants.

Des rapports initiaux de Rafah ont indiqué qu’au moins 1 500 familles ont à peine eu la chance de sauver leurs biens, quand les bulldozers ont commencé à démolir les maisons dans le quartier de Tal Al Sultan, sous la couverture des tirs de chars et mitrailleuses israéliens.

Des témoins oculaires ont déclaré que les bulldozers israéliens avaient démoli des maisons sur leurs habitants. Plusieurs maisons ont été détruites par les obus de chars.

Des enfants inspectaient les ruines de leurs maisons détruites, en essayant de trouver leurs livres et leurs jouets dans les gravats de leurs maisons.

L’UNRWA a transformé plusieurs écoles en asiles pour les citoyens de Tal Al Sultan.

Les sauveteurs et les ambulances ont été aussi pris pour cible par les tirs des soldats israéliens. Des sources médicales ont déclaré qu’à plusieurs reprises les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur les ambulances qui essayaient d’évacuer des citoyens.


La mort de quelques victimes a été le résultat de ces situations, et le retard dans leur arrivée à l’hôpital.

Des dizaines de patients, souffrant des maladies chroniques, comme l’angine, le diabète, l’asthme et d’insuffisance rénale, n’avaient pas de médicaments depuis plusieurs jours. Ils étaient incapables d’obtenir leur dose quotidienne.

Mahmoud Abou Adel, 46 ans, souffrant de diabète a déclaré qu’il était en train de mourir à cause du haut niveau de sucre dans le sang.

« Je n’ai pu pas me procurer mes doses d’insuline, parce que je ne pouvais pas sortir de ma maison et les ambulances ont été empêchées d’y arriver » a témoigné Abou Adel.

Même les animaux n’ont été pas ménagés par les attaques atroces des israéliens. Le zoo a été détruit et la plupart d’animaux ont été tués.

Jum’a, le propriétaire, a déclaré que les bulldozers israéliens ont détruit les casges des animaux et les cages des oiseaux.

Les bulldozers israéliens ont pris aussi pour cible le secteur agricole. Des serres, des puits et des terres arables ont été rasés et détruites pendant cette incursion agressive du Rafah.

Source : www.ipc.gov.ps/

Traduction : IPC