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ISM France - Archives 2001-2021

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Bilin -

1er Mai à Bil'in

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La manifestation du 1er Mai à Bil'in était bien petite par rapport à la manifestation de jeudi dernier, dont la taille était sans précédent pour Bil'in. Cependant, la réponse des Forces de l'Occupation Israélienne a été terrible.
Au moins neuf Palestiniens ont été touchés par des balles en acier recouvert de caoutchouc.
Pour ma part, j'ai été touché, ainsi qu'un jeune Palestinien de 12 ans, par des fragments d'une balle réelle qui a été tirée dans notre direction par un soldat israélien.

Nous étions près d'une centaine : environ 70 travailleurs et fermiers palestiniens (après tout, c'était le 1er Mai), 10 Anarchistes israéliens et 9 Internationaux.
Nous avons commencé à marcher et nous sommes parvenus à arriver assez loin devant la ligne habituelle des soldats qui ont tenté de nous empêcher d'atteindre le chantier de construction du mur de Ségrégation/Annexion.

Environ 10 soldats et policiers des frontières sont venus à notre rencontre et nous ont demandé de quitter le secteur parce que c'était une "Zone Militaire Fermée" (ZMF)

Les argumentations ont commencé, entremêlées de slogans et de chansons en Hébreu et en Arabe. Quand nous avons demandé aux soldats et aux policiers de nous montrer l'ordre de ZMF, ils n'ont pas pu le faire. Légalement, ils n'avaient eu aucun droit de nous arrêter de marcher !

Néanmoins, les soldats ont commencé à employer la force pour nous faire quitter la Zone Militaire Fermée inexistante. Ils ont lâché un nombre énorme de bombes assourdissantes rapidement suivies d'une quantité énorme de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.

A ce moment-là, un soldat a tiré une balle en caoutchouc qui a sifflé près de ma tête. Dans le fond, je ne sais pas qui était vraiment visé : moi ou le shebab (jeune). J'étais énervé parce qu'il était clair que je ne jetais pas des pierres avec mes bras levés au-dessus de ma tête.

Puis, en réponse aux balles en caoutchouc, les jets de pierres ont commencé.

Les soldats israéliens étaient heureux du déclenchement des hostilités et ils étaient particulièrement agressifs aujourd'hui. Evidemment, cela a dégénéré en une confrontation entre eux et les lanceurs de pierres Palestiniens. Les Forces de l'Occupation Israélienne ont pourchassé tout le monde jusqu'à l'entrée du village.

Ils ont réellement augmenté leurs tirs de balles en caoutchouc à un niveau à la limite de l'obscénité. Parfois, c'était très inconfortable (pour ne pas dire plus). Les boums presque constants des balles qui étaient tirées, suivis de leur sifflement caractéristique quand elles fendent l'air près de vous est effrayant.

Beaucoup de Palestiniens ont été rendus aveugle ou tués par des balles en caoutchouc.

Inutile de dire qu'une grande partie de la journée a été passée cachés derrière des murs.

Neuf Palestiniens ont été touchés par des balles en acier recouvert de caoutchouc. J'ai été surpris qu'il n'y ait pas de plus de personnes touchées.

Le gaz lacrymogène employé par les Forces de l'Occupation Israélienne était très puissant comparé aux premières manifestations qui se sont déroulées à Bil'in, commentaient également les Palestiniens.

Habituellement, le gaz lacrymogène est seulement gênant (à moins que vous ne soyez pris dans un nuage), mais aujourd'hui, même des petites bouffées nous faisaient vraiment souffrir, rendaient temporairement aveugle, donnaient la nausée et l'impression d'être désorienté.

De plus, beaucoup de boîtes métalliques de gaz lacrymogène ont été tirés directement sur les gens, en violant les propres règles d'engagement de l'armée israélienne.
Un Palestinien, Hamza, 20 ans a été touché à la tête par une boîte métallique de gaz et il a dû passer la nuit dans un hôpital de Ramallah.

Récemment, Jonathan Pollack des Anarchistes Israéliens a souffert d'une hémorragie après avoir également été touché à la tête par une boîte métallique de gaz qui lui a été tirée directement dessus.

À un moment, au moins cinq séries de balles réelles ont été tirées, une grave escalade de la situation

Les confrontations ont duré pendant presque trois heures avant que les soldats et la police se retirent vers le chantier de construction du mur d'Annexion/Apartheid.

Quelques Palestiniens ont continué à lancer des pierres. Pourtant, la plupart des manifestants étaient partis sauf trois des internationaux.



Ayant pris position à environ deux cent mètres, nous avons observé quelque chose de très surréaliste.

Un des policiers des frontières a jeté à terre son pistolet et son casque et a défié l'un des shebab (ou tous?) à venir se battre aux poings avec lui.
Avant qu'il atteigne l'un des Palestiniens, trois autres policiers des frontières l'ont rattrapé, et il a rapidement repris son équipement.
Les quatre policiers ont alors continué à pourchasser et à tirer des balles en métal recouvert de caoutchouc sur les quelques Palestiniens près d'eux.

Restant à distance d'environ deux cents mètres, je me suis déplacé pour avoir une meilleure vue et j'ai trouvé un vieil olivier comme couverture, juste au cas où.
J'ai été rejoint par Gabe, un autre international, et Ahmad, un garçon du village âgé de 12 ans.

Alors que Gabe et moi discutions au sujet du dernier tir pour savoir si c'était une balle réelle ou une balle en caoutchouc, mes oreilles ont soudain commencé à siffler.
J'ai senti une douleur à l'aine et j'ai hurlé que j'avais été presque touché aux ...
Puis Ahmad a émis un cri de douleur silencieux bien que non effrayant et se tenait la tête. J'ai commence à le porter mais il n'était pas réellement sérieusement blessé. Il avait un petit éclat logé dans la tête.


Au début, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une balle en acier recouvert de caoutchouc, mais les Palestiniens nous ont dit que les soldats nous avaient tiré dessus avec une balle réelle. Aussitôt, Gabe et moi avons compris que c'était en fait avec des balles réelles que le soldat posté à moins de 200 mètres, nous avait tiré dessus.

Le sifflement était probablement le bruit de la balle sur l'arbre et de son ricochet, envoyant des fragments dans la tête d'Ahmad et vers mon aine. C'est seulement avec du recul que je suis ahuri, effrayé et perplexe.

Je ne crois pas sérieusement (ou je ne veux pas croire) qu'on ait pu tirer des balles réelles sur moi comme ça.

Le père d'Ahmad l'a emmené à l'hôpital où il a été examiné et où ils lui ont trouvé un éclat logé dans sa tête.

Gabe et moi sommes allés jusqu'à l'arbre où nous nous étions fait tirer dessus. Nous avons vu où la balle avait ricoché sur l'arbre et nous avons trouvé quelques fragments restés dans les trous récemment faits dans l'écorce.

Plus tard, un de mes amis palestiniens nous a dit à Gabe et à moi que le soldat visait n'importe qui, mais puisque tous les shebab s'étaient cachés, tout ce qu'il pouvait voir, c'était nous trois derrière l'olivier.
Il nous a pris pour cible et a tiré. Il a encore visé pour un deuxième tir, mais ne l'a pas fait quand il nous a vus sortir de derrière l'olivier avec quelqu'un qui était manifestement touché.

Je pense que Gabe et moi avons eu beaucoup de chance et je suis sûr qu'Ahmad aussi.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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