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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Bref hommage à une Palestinienne…

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Je viens de regarder une de mes émissions préférées, appelé "Ziyara Khassa" – une visite privée spéciale, par Sami Klayb sur Al-Jazeera.
Aujourd'hui, l'invitée était une Palestinienne, née en 1951, ancien membre de l'OLP. Son nom est Aida Saad. Elle vit maintenant à Dubai, mais elle est originaire de Gaza.

Bien qu'elle ait une bonne cinquantaine d'années, Aida Saad a un esprit étonnamment jeune qui irradie.

Je pouvais toujours voir en elle la jeune fille de 17 ans, qui pour protester contre les Israéliens, a lancé une grenade sur un convoi militaire, blessant quatre soldats. Elle a dit qu'elle ne pouvait plus tolérer de voir leurs maisons démolies par les bulldozers israéliens. Elle voulait faire quelque chose.

Elle a été condamnée à 20 ans de prison. Elle décrit ses années dans les prisons israéliennes.

Elle a été soumise à ce qu'elle appelle "des techniques d'interrogatoire très brutales", elle a aussi été salement torturée, elle a subi des sévices et des insultes physiques et sexuels…

Les criminels israéliens ne se sont pas contentés de ça, ils ont aussi amené son frère, et l'ont torturé devant elle. Elle a dit qu'elle avait pu le supporter, mais le jour où ils ont amené sa propre mère, pour qu'elle voit ses enfants torturés, ce jour là, Aida s'est effondrée. Elle ne pouvait pas voir sa mère souffrir autant.

Elle décrit la prison. Elle décrit les longs couloirs, les petites pièces, chacune destinée à une méthode spépcifique de torture. Elle dit "Une pour l'eau, l'autre pour l'électricité, une autre avec un petit banc, une avec des crochets…".

Un jour, on l'a sorti de sa cellule pour qu'elle identifie un membre de l'OLP, un aîné, nommé Abu Nabil. Elle dit qu'elle n'a pas pu le reconnaître, "son visage avait perdu toute expression à cause de la torture" et elle confirme : "Franchement, je ne l'ai pas reconnu".

Alors ils ont torturé Abu Nabil davantage, devant elle. Ils l'ont déshabillé, ils avaient un gros bâton déjà couvert de sang, et un autre soldat tenait un morceau de pain. Ils lui ont demandé à nouveau : "Est-ce que tu reconnais cet homme ?", et elle a répondu : "Je ne le reconnais pas, je le jure."

Ils ont obligé Abu Nabil à se mettre à quatre pattes, lui ont enfoncé le bâton dans le rectum et l'ont fait avancé comme un chien pour attraper le morceau de pain que le soldat tenait. Elle ne pouvait toujours pas le reconnaître. Alors ils ont déchiré sa chemise pour la mettre nue devant lui, mais elle ne l'a toujours pas reconnu. "Il était méconnaissable", dit-elle.

Ensuite, elle se souvient de ses années de prison, la complicité et le courage parmi ses compagnes. Elle dit que les années de prison ont développé sa force morale et son sens du défi, qu'elle n'aurait pas acquis autrement.

Au bout de 10 ans et grâce à une aide extérieure, elle a été libérée, avec une douzaine d'autres.

Elles sont restées les yeux bandés pendant plusieurs jours avant leur libération, elles ont été emmenées à un avion spécial et on leur a dit qu'elles ne reviendraient jamais en Palestine.

Avant d'embarquer, les criminels israéliens ont donné à chacune "de l'eau" et ont obligé chaque détenue à la boire. Aida a bu une gorgée et a senti quelque chose de gluant coller à sa langue. Elle a fait semblant de boire cette "eau". Ses compagnes l'ont toute bue.

Elle se souvient que lorsque l'avion a atterri, elles avaient toutes "les lèvres blanches" d'avoir bu "l'eau". Elle ajoute aussi que toutes sont mortes plus tard du cancer, sauf elle. Elle a eu une tumeur au cerveau mais a été rapidement soignée. Elle est persuadée que c'est à cause de "l'eau" qu'ils les ont forcées à boire.

Elle s'est retrouvée en Libye et de là, elle est partie en Syrie où on lui a accordé la nationalité syrienne. Puis, de là, elle est allée au Liban. Mais à cause des rivalités au sein de l'OLP, elle s'est fait quelques ennemis. Elle a décidé de tout quitter lorsqu'un dirigeant de l'OLP lui a dit : "Toutes vos luttes et toi, on peut vous finir avec seulement deux balles…". C'est là qu'elle est partie pour aller finalement à Dubai.

Elle s'est mariée, a donné naissance à une fille qu'elle a appelé Palestine, et peu de temps après, elle a divorcé et elle a élevé sa fille seule. Sa fille est maintenant mariée à une femme qui s'appelle Aida et elle vit au Canada.

Le Sheikh Zayed, d'Abu Dabi, et des associations lui a donnée "de l'argent et de l'or" pour organiser des événements pour la Palestine, mais elle a toujours refusé l'argent et l'or, et a tout donné à la cause – la cause palestinienne et son peuple.

Aujourd'hui, Aida Saad vit dans un appartement minuscule. Elle dit que personne ne peut surmonter les cauchemars de la torture, qu'elle n'a aucun moyen d'aller voir sa seule fille, que sa meilleure amie, la Palestinienne Thérèse Halzon, qui était avec elle en prison et qui elle aussi a résisté à l'occupation, vit maintenant exactement comme elle, sans argent et oubliée…

Il y a trois ans, Aida Saad s'est remariée. Elle a rencontré un artiste irakien qui dit "qu'il est tombé amoureux de sa force et de sa dévotion pour la cause palestinienne". Lui aussi est en exil…

Elle a conclu cette Visite Spéciale par ces mots : "Je ne regrette rien, tout ce que j'ai fait, je l'ai fait par amour pour mon peuple et pour la Palestine".

Source : Arab Woman Blues

Traduction : MR pour ISM

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