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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

C’est vraiment difficile d’écrire d’ici

Par

A Zaytoun, on raconte que les hommes et les femmes d’une famille élargie ont été séparés et enfermés dans deux maisons séparées et les maisons ont été bombardées un jour plus tard (ce matin, vers 11 heures). Les corps sont encore retirés des décombres et ramenés à l'hôpital Shifa.
Beaucoup estiment qu’au moins 20 personnes ont été tuées et que des dizaines ont été blessées.

Pas de greffon vidéo disponible...


A chaque fois que je réussis à retourner à Gaza pour écrire un moment, se produit une nouvelle calamité.

«Ils bombardent l'hôpital Awda à Jabaliya» disent les informations. Nos internationaux sur place disent que deux obus ont été tirés sur un poste de police à côté de l'hôpital. Un employé de l’hôpital a reçu des éclats d'obus dans la tête, mais il est vivant.

Le nombre de morts et de blessés est tellement élevé maintenant - 521 morts et 3000 blessés ce matin, heure de Gaza - qu’être assis à côté d’un mort ou d’un mourant devient normal. La tache de sang sur la civière de l'ambulance est devenue une mare et le secouriste m’a prévenu que mon manteau pourrait être sali. Quelle importance. Les taches ne me révoltent plus comme cela aurait pu être le cas il y a une semaine. La mort est dans l'air, dans les rues de Gaza, et je ne saurais trop insister que ce n'est pas exagéré.

Retour brièvement à Gaza. Après un jour et une nuit avec les secouristes, je vais essayer de résumer, mais il y a trop à dire, trop de nouvelles qui arrivent, et c’est trop difficile d'accéder aux gens, même à ceux qui ne sont qu’à un kilomètre. Avant de me laisser, les secouristes ont fait plusieurs stations-services, à la recherche d’essence pour les ambulances. Deux stations, pas de chance. A la dernière, certaines ont rempli leurs réservoirs. Le manque d’essence est critique. Tout comme le manque de pain, qui rend les files d’attente plus longues que jamais.

Un texto me dit (pour le moment, je dois compter sur les informations que je reçois sur mon téléphone et les textos, lorsque la réception est disponible) que l'ONU déclare que 13.000 personnes ont été déplacées depuis ces attaques, que 20% des morts sont des femmes et des enfants, que 70% sont sans eau potable. Il y a beaucoup d’autres faits qui pourraient dessaouler quelqu’un de totalement indifférent, mais je ne peux pas vous en faire part maintenant.

L'armée israélienne a occupé les zones dans le nord, bombardé et démoli des maisons, fait de nombreux blessés, de morts, rendu de nombreuses zones inaccessibles aux ambulances.

Beit Hanoun est occupée par l'armée israélienne, qui contrôle maintenant les points d'entrée de la région nord, l’isolant totalement. Un petit hôpital sans unité de soins intensifs a du mal à tenir sous l'afflux des blessés des démolitions de maisons, des bombardements, des tirs ... Deux ambulances travaillent dans cette région, je ne dispose d'aucune information sur leur situation, la quantité d'essence qu'ils ont, ou quels sont les secteurs de la région de Beit Hanoun qui sont accessibles ou non.

En entrant en ambulance pour chercher un cas d'urgence et l’emmener à l'hôpital Shifa de Gaza, j’ai vu l'hôpital de Beit Hanoun bourré à craquer, avec une agitation frénétique, les familles désespérées de faire soigner leurs blessés... pour celles qui ont pu se rendre à l'hôpital.

Mohammed Sultan, 19, ans est étourdi par une éraflure de balle à l'arrière de sa tête. De Salateen, au nord-ouest de la bande de Gaza, il a dû marcher pendant 1 km avant qu'une voiture puisse arriver jusqu’à lui et l’amène ici.

L'homme que nous transférons à Shifa a reçu une balle dans le visage. Il a environ 35 ans, c’est un civil qui était dans ou près de sa maison. Son visage a explosé, et nous le transférons aussi vite que possible sur les routes défoncées, l’ambulance secoue alors que nous avançons et que les médecins tentent d'administrer des soins délicats. Tout le monde a à l’esprit que l'armée est présente ici, que nous ne sommes pas en sécurité.

Beit Lahia et au-delà, au nord-ouest, sont pour la plupart inaccessibles aux ambulances, les blessés et les morts restent là où ils sont. Les appels de là-bas, pour obtenir de l'aide, pour une évacuation, n’ont pas arrêté et sont maintenant ignorés.

A Zaytoun, on raconte que les hommes et les femmes d’une famille élargie ont été séparés et enfermés dans deux maisons séparées et les maisons ont été bombardées un jour plus tard (ce matin, vers 11 heures). Les corps sont encore retirés des décombres et ramenés à l'hôpital Shifa. Beaucoup estiment qu’au moins 20 personnes ont été tuées et que des dizaines ont été blessées.

Je vais aller à Shifa après pour essayer de confirmer le nombre, bien qu’encore obtenir une confirmation dans ces conditions prenne du temps (et des lignes téléphoniques qui fonctionnent). La région de Zaytoun est occupée en partie, ce qui rend l’accès aux ambulances presque impossible, si ce n’est totalement, je ne sais pas vraiment pour le moment.

On m’a dit que les zones plus au sud ont été envahies, bombardées, occupées. Tout comme Zahara et Juhadik, dans le centre de la bande de Gaza.

Le journaliste Yusuf al Helo m'a dit ce matin que la raison pour laquelle il n'avait pas répondu à mes appels téléphoniques la nuit dernière (il est l'une des meilleures sources d’informations), c’est parce que son oncle, vivant dans la région de Zaytoun, juste à côté de la principale route Salah El Din, a été tué lorsque les forces israéliennes ont bombardé sa maison.
«Mes cousins étaient aussi dans la maison», me dit-il, beaucoup d'autres ont été blessés. Plus de 15 heures après l'agression, Yusuf me raconte : "Jusqu'à présent, ils n'ont toujours pas été en mesure de récupérer les blessés et les morts de la maison de mon oncle."

La nuit dernière, dans un hôpital de Jabaliya, j’ai parlé avec une infirmière qui nous a dit que son frère Adham, 8 ans, avait reçu une balle dans la nuque et une dans la poitrine à 16h30 le 4 janvier alors qu’il se trouvait sur le toit de sa maison dans le même secteur au nord-ouest et que pour l’instant les ambulances ne pouvaient pas arriver jusqu’à lui.

Mohammed m’a raconté que son village, Khosar, a été bombardé. C’est une zone agricole située à l'est de Khan Younis, l'un des nombreux espaces libres qui doivent être continuellement pilonnés.

Malheureusement, j'ai appris qu’après un enterrement rapide, la tente de deuil d’Arafa a été bombardée hier, avec des proches du défunt à l'intérieur. Au moins cinq ont été blessés et beaucoup d'autres se sont sentis insultés.

à 16h37, Haidar m’a donné des nouvelles : "La maison de la famille El Eiwa, de Shejaiyee, a été attaquée. Beaucoup de victimes, y compris des enfants. "

Il m’a parlé d’un reportage à la BBC: "Les informations de 13h sur la chaine locale de la BBC ont interviewé un médecin norvégien dans la bande de Gaza qui a déclaré que certaines des victimes portaient des traces d'uranium appauvri sur le corps."


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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