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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Cela me rappelle le ghetto de Varsovie

Par

Une foule de plus de 100 manifestants palestiniens et internationaux se sont rassemblés aujourd’hui à l’extérieur du checkpoint d’Um al Rihan qui contrôle les entrées et sorties dans Barta, un village sur la Ligne Verte, à l’ouest de Jénine.
A Barta, la situation est terrible. Barta est divisé en deux par la Ligne Verte. Du côté ouest, il y a les Israéliens palestiniens qui ont la citoyenneté israélienne mais qui n’ont pas le droit de parole ou de vote, et à l'Est, il y a les Palestiniens sans aucun droit.

Cela me rappelle le ghetto de Varsovie



Ceux qui vivent à l'est de la ligne verte, en Palestine, se trouvent maintenant presque totalement entourés par le nouveau mur de l’Apartheid qui leur vole leurs terres et l’eau et transforme Barta et les villages voisins en taudis.


Pour atteindre Barta, il faut soit traverser la Ligne Verte de "48" (Israël) ou soit passer par le checkpoint d’ Um al Rihan. C’est presque impossible de faire l'un ou l'autre.

Sans laisser-passez, rarement accordée, un Palestinien ne peut pas entrer en Israël. De même, sans laisser-passez, les résidants de Barta ne peuvent pas passer par le checkpoint pour rendre visite à leur famille ou à leur amis de visite n'importe où en Palestine, et seuls les habitants de Barta peuvent entrer dans Barta.

Ceci est apparemment aussi valable pour les Internationaux. Même ceux qui possèdent des permis obtiennent seulement un accès limité à leur propre village.

La nourriture, les médicaments, les fournitures et autres qui sont achetés d'un côté du mur ne peuvent pas passer de l'autre côté. Les hommes et les femmes qui travaillaient auparavant de l’autre côté du Mur ne sont plus autorisés à y travailler.

On m’a dit que des femmes qui avaient l'habitude d’aller de Barta à Jenine pour prendre des cours de couture et recevoir une formation à l’emploi auprès de l’Union des Travailleurs Palestiniens ne sont pas autorisés maintenant à quitter Barta.

Oubliez les taudis ! Ceci me rappelle le ghetto de Varsovie !


Après une semaine de préparation, l’ISM a envoyé des bus remplis d’Internationaux et de Palestiniens de Jénine à Barta pour manifester au checkpoint. Nous nous sommes d’abord dirigés vers Yabad pour récupérer les villageois qui nous attendaient. Mais à quelques kilomètres à l’extérieur de Jénine, nous avons tourné pour nous retrouver face aux soldats israéliens.


Deux véhicules Humwee fabriqués aux Etats-Unis bloquaient la route derrière une demi douzaine de soldats lourdement armés et qui se tenaient prêts à tirer. Ils visaient de leur M-16 fabriqués aux Etats-Unis notre pare-brise et ont donné l’ordre au conducteur de sortir de l'autobus

Pendant que le chauffeur parlait avec les soldats, nous, les ISMers avons passé le temps à mettre au point notre histoire. Puisque Israël n'apprécie pas vraiment notre présence en Palestine, l’un de nous a suggéré que nous disions aux soldats que nous sommes de l'université Arabe-Américaine de Zebobde et que nous allons déjeuner à Tura avec des amis.

Une Palestinienne assise parmi nous a suggéré – grâce à l’aide d’un traducteur - que nous disions plutôt que nous allons assister à un mariage dans sa famille à Tura.

Nous avons accepté et alors nous avons téléphoné à un ami à Tura qui nous a dit que presque toutes les routes allant à Barta étaient fermées. Apparemment les Israéliens n'apprécient pas non plus les manifestations pacifiques.


Au lieu de nous arrêter ou de nous retenir, ils nous ont dit de faire demi-tour. Nous avons étudié la possibilité de rentrer à Jénine mais nous avons décidé que cette option n’était pas acceptable.
Nous devons aller à Barta même si nous devons y aller à pied, a suggéré quelqu’un. Le conducteur du bus a dit qu’il connaissait un autre route et nous avons quitté la route goudronnée.

En voyageant sur une route poussiéreuse, nous avons traversé la décharge de la colonie illégale israélienne de Shaked qui se trouvait sur notre route en direction de Tura, puis nous sommes passés par Hulgun, Zabda et nous sommes finnalement arrivés à Um al Rihan.

Lorsque nous sommes arrivés, nous avons trouvé des Palestiniens qui s’étaient rassemblés au checkpoint, face aux soldats qui avaient installé du fil barbelé à travers la route pour nous tenir éloignés.


Nous sommes sortis du bus avec, à la main, nos sifflets et nos équipements pour faire du bruit (des bouteilles en plastiques remplies de cailloux).

En nous approchant du checkpoint, nous avons déployé nos banderolles et nos pancartes où l’on pouvait lire : “Pas de Paix, Pas de Justice”, “Libérez la Palestine” et “Le Mur doit tomber” et nous avons soufflé dans nos sifflets.

Quand nous fûmes assez près, environ une dizaine de soldats alignés devant leurs véhicules blindés ont donné un ordre en Hébreu, nous demandant probablement de nous disperser.

En même temps, nos sifflets arrivaient à leur pleine puissanee et atteignaient un cr aigu et fébrile alors que nos bruiteurs crépitaient et tremblaient, et nous avons commencé à crier et à nous encourager.

De l'autre côté du checkpoint, plusieurs habitants de Barta ont essayé de traverser pour nous rejoindre mais ils ont été stoppés. Cependant, 4 ou 5 voitures ont traversé en klaxonnant.

Les journalistes se ruaient pour prendre des photos. Nous nous sommes approchés encore plus près, les cris devenaient plus forts.

Pendant un moment, Barta fut en relation, littéralement, avec la communauté mondiale.

Pendant un moment, ils nous ont réellement entendus. J'aime penser que les habitants de Barta ont eu le sentiment d’avoir été embrassés par le monde aujourd'hui.


Les Israéliens, visiblement nerveux, ont dit qu’ils étaient prêts à tirer et ils ont préparé leurs armes.
Nos amis palestiniens ont décidé qu’il était temps de partir, que nous avions atteint notre but.

Calmement et pacifiquement, nous sommes retournés à nos véhicules et nous sommes rentrés à la maison.


De nombreuses façons, Barta représente toute la Palestine. Il est divisé, encerclé, découpé, démuni, menacé, harcelé et maltraité quotidiennement. Mais son coeur et son esprit demeurent intacts. Une fois encore, les Palestiniens ont manifesté aujourd'hui dans la non-violence face à la violence, juste comme ils l’ont fait en grande partie ces 56 dernières années.

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM-France

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