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ISM France - Archives 2001-2021

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Liban -

Des Palestiniens reviennent dans leur camp désolé et dangereux de Nahr al-Bared, au Liban

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Les premières familles palestiniennes déplacées par 15 semaines d'affrontements intenses entre l'armée et les militants islamistes, qui ont laissé en ruines une grande partie du camp de réfugiés de Nahr al-Bared, au nord Liban, ont commencé à revenir chez eux pour reconstruire leurs vies.

Des Palestiniens reviennent dans leur camp désolé et dangereux de Nahr al-Bared, au Liban


Les premières familles palestiniennes déplacées par les affrontements entre l'armée libanaise et les militants islamistes reviennent dans leur camp en ruines, le 10 octobre. (photo © Hugh Macleod/IRIN)

"Je n'aurais jamais imaginé que je devrais quitter ma maison encore une fois", dit Mahmoud Nimr Abdou, 80 ans, au moment où il monte dans l'autobus qui ramène les premiers réfugiés chez eux, depuis le camp voisin de Beddawi, où la majorité des 40.000 personnes déplacées de Nahr al-Bared ont vécu à l'étroit. "Je vais embrasser la terre lorsque je serai de retour".

La sécurité est très stricte au checkpoint poussiéreux de Manhamra, sur le flanc oriental de Nahr al-Bared, où l'armée vérifie les papiers et fouille un par un les véhicules qui forment une longue file pour rentrer dans le camp, entre des rouleaux de barbelés à lame de rasoir.

Seuls les personnes âgées, les femmes et les enfants ont été autorisés à revenir le 10 octobre pour des raisons de sécurité, selon les officiels militaires sur place. Les journalistes n'ont pas eu l'autorisation de pénétrer dans Nahr al-Bared, également pour des raisons de sécurité.

Près de 4.000 personnes de retour la semaine prochaine
Hassan Deeb Yehya, sa femme et ses quatre enfants forment l'une des 100 familles qui attendent de revenir dans le camp ce 10 octobre. Au total, ce sont 800 familles qui rentreront au cours des semaines à venir, selon l'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East - Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et les officiels palestiniens.

"Nous savons déjà que notre maison est endommagée, mais nous ne savons jusqu'à quel point", dit Yehya, 28 ans. "Nous avons vécu tout l'été dans une salle de classe, à ne rien faire à part attendre un cessez-le-feu. Je suis heureux de revenir aujourd'hui, mais j'espère que Nahr al-Bared n'est qu'une résidence provisoire avant que je puisse revenir en Palestine."

Des tirs entre l'armée et les militants qui s'inspiraient d'al-Qaeda, Fatah al-Islam, ont éclatés le 20 mai après que les Islamistes aient attaqué les positions de l'armée autour de Nahr al-Bared. Au cours de 15 semaines de bombardement du camp, l'armée a tué ou capturé plus de 400 militants et perdu 168 soldats, pendant qu'au moins 40 civils étaient tués.

Le danger mortel, pour des réfugiés vivant dans un camp lourdement bombardé, a été mis en lumière après qu'une pièce d'artillerie cachée dans le pneu d'une voiture et qui n'avait pas explosé, explose le 10 octobre, blessant 3 personnes.

"Une heure après l'ouverture de notre clinique, nous avions déjà 3 blessés par explosion", dit Yousef Asaad, du Croissant Rouge Palestinien, qui tient une clinique de fortune à l'intérieur de Nahr al-Bared pour le retour des réfugiés. L'armée a déminé le camp et a jugé que la section d'un nouveau camp dans lesquels les réfugiés étaient autorisés à revenir hier est dégagée.

Asaad dit que le camp a été divisé en 6 sections, mais une seule section est accessible pour l'instant. Interrogé sur l'estimation des dommages dans cette section, il dit que la moitié des bâtiments sont complètement détruits, et les autres à moitié. Beaucoup d'immeubles du camp ont été réduits à l'état de gravats, alors que d'autres ont été incendiés ou sont très abîmés. Pratiquement tous les bâtiments visibles depuis la lisière du camp ont reçu des éclats d'obus et sont grêlés de trous de balle.

Certains réfugiés ont dû repartir à Beddawi le 10 octobre, après avoir découvert que leurs maisons étaient inhabitables.

Même si ces 800 familles, environ 4.000 personnes, peuvent rentrer chez elles au cours de la semaine, ce chiffre représente une petite fraction des 40.000 déplacés de Nahr al-Bared.

Unités d'habitations controversées

Hoda al-Turk, porte parole de l'UNWRA, dit que l'agence terminera la construction de 32 unités résidentielles temporaires sur un morceau de terrain à Bhanine, juste au sud de Nahr al-Bared, en dépit de la contestation de la population locale, dont beaucoup disent qu'ils ne veulent plus jamais avoir les Palestiniens comme voisins. 122 unités supplémentaires devraient suivre rapidement.

Les tensions entre les Palestiniens, les Libanais locaux et l'armée se sont développées en même temps que la crise se déroulait et était visible le 10 octobre au checkpoint Mahamra.

"Laisse venir le jour du Jugement dernier, que nous soyons tous jugés", jure Asaad Haj Asaad, mécanicien de 22 ans de Nahr al-Bared, regardant les soldats libanais qui disputent un vieil homme au sujet des papiers nécessaires au retour dans le camp.
"Je voudrais avoir un fusil et tuer ces soldats qui ont détruit notre camp. Comment pouvons-nous vivre sous la loi libanaise, si elle nous détruit ? "

Des accusations de pillage

Asaad accuse l'armée d'avoir pillé les maisons de Nahr al-Bared, une accusation appuyée par les volontaires internationaux de l'ONG Nabaa, qui a raccompagné les réfugiés chez eux hier.

"J'ai vu des frigos qui portaient des marques d'éclats d'obus en vente au marché de Tripoli", dit Asaad. "Cela fait des années que je vais dans ce marché, et je n'ai jamais vu autant de frigos ou de cuisinières à vendre. Ma voisine m'a dit qu'elle y avait vu ses meubles en vente."

L'armée nie qu'elle a autorisé les soldats ou des gens de l'extérieur à piller le camp.

Hoda al-Turk, de l'Unrwa, dit que l'agence à jusqu'à maintenant reçu 45% des promesses de dons d'un premier appel, fait le mois dernier, pour 55 millions de dollars US pour commencer la reconstruction du camp. Comme pour approvisionner les réfugiés de retour en eau, en nourriture et en produits ménagers, al-Turk dit que l'agence voit la reconstruction du camp comme une occasion d'améliorer les conditions de vie globales.

"Nous voulons améliorer l'infrastructure et fournir plus d'espace de loisirs. Nous reconstruirons davantage dans une perspective de planification urbaine."

Lire l'état des lieux, par Salah Salah, le 25.9.2007.

Source : BBSnews

Traduction : MR pour ISM

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