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ISM France - Archives 2001-2021

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Bethléem -

Destructions à Al Walaja

Par

Juste à une demi-heure de l'activité de la ville de Jérusalem, et juste de l'autre côté de la profonde vallée vert foncé, se trouve le petit village palestinien d'Al Walaja.
C'est un jour ensoleillé et paisible.
C'est tellement dégagé que vous pouvez voir la grande colonie israélienne de Gilo juste sur le somme de la colline voisine, et c'est tellement tranquille que vous pourriez entendre tomber une aiguille dans les rangs de citronniers.

Cependant, ce matin, cette paix et cette sérénité ont été rompues.
Notre équipe d'activistes internationaux a reçu l'information que les forces de l'Occupation Israélienne avaient des autorisations pour démolir des dizaines de maisons à Al Walaja, et qu'elles vont commencer rapidement.


Il semble que les Autorités israéliennes aiment agir de façon Kafkaienne en Cisjordanie .
Tout ici vous sidère une fois que c’est devant vos yeux.

Par exemple, sur notre chemin vers Al Walaja, nous entendons que l'armée a déclaré officiellement le secteur : "zone militaire fermée".

Alors que ce terme peut faire penser à une zone de guerre interdite avec des mines qui pourraient exploser à droite ou à gauche, il s'agit tout simplement d'un appellation militaire pour tout secteur que l'armée désire raser et où il y a de fortes chances que les locaux résistent.



Bien sûr, nous arrivons à l'une des entrées du village et l'armée nous fait immédiatement rebrousser chemin. En persistant pour entrer, nous faisons le tour jusqu'à une autre entrée, nous prenons une route bloquée et nous entrons dans le village.


Sur la route principale menant à Al Walaja, un objet jaune menaçant apparaît au loin. C'est un imposant bulldozer Caterpillar fabriqué aux Etats-Unis, - un des symboles omniprésents de l'occupation en Palestine.

Alors qu'il avance lourdement en notre direction, il tracte deux autres véhicules de démolition dans un grondement assourdissant. Ce bruit horrible brise non seulement la paix d'une belle matinée, mais brise la paix d'un village entier littéralement menacé d’aplanissement.



En vagabondant sur les pentes d'Al Walaja, on doit se creuser pour trouver la raison d’un intérêt de sécurité que pourraient avoir les Israéliens ici.

Mais on pourrait trouver une excuse créatrice quant au pourquoi les ânes sont attachés aux arbres.
Les enfants qui font paître les troupeaux de moutons dans les collines ou les succulents arbres fruitiers pourraient être une menace à l'Etat d'Israël.


Aussi ridicule que cela peut l’être, ce qui s'est produit dans ce village ne fait pas rire.

Le travail de l'armée israélienne ces derniers jours et même ce matin, est évident.
Des piles de roches, des chaises et des baignoires se trouvent maintenant là où les humbles maisons de ferme se dressaient auparavant. Les conduites d'eau ont été cassées, permettant à l'eau de se répandre et d'irriguer les champs de manière très fâcheuse.

C’est effrayant, mais les champs d'Al Walaja sont lentement nettoyés de leurs habitants palestiniens, et il est imaginable que, dans un proche avenir, une colonie israélienne comme Gilo pourrait s’étendre dans la profonde vallée et creuser son chemin sur ces belles et fertiles terres.

Il s’avère que nous sommes arrivés une petite journée – petite signifie qu'aujourd'hui l'armée a seulement démoli 5 maisons et 7 hangars et étables.


Nous visitons une maison sur les périphéries du village, la maison de Mohammed et de 21 autres membres de sa grande famille.
La maison est grande et accueillante.

L'intérieur est comme celui d’une maison en Occident : des pièces grandes et confortables -, la TV dans la salle à manger, des tapis, et une machine à laver.

Malheureusement, tout cela va être mis en pièces par ordre du gouvernement israélien.


Malheureusement, Mohammed n'est pas étranger à ce désastre. L'année dernière, l'armée a détruit la moitié arrière de sa maison, et les constructeurs travaillent toujours aujourd'hui pour la consolider.
Ce matin, les soldats sont venus abattre le hangar à l'avant de sa maison.
Après, ils sont venus à l’arrière et ont ordonné que sa volière à colombes soit détruite.

Après que Mohammed ait rapidement déplacé les colombes d'un cage à une autre, l'armée a ordonné qu'il détruise lui-même la seconde volière.



Ce fut pour lui la dernière goutte qui a fait débordé le vase.
Mohammed a tout simplement refusé, en disant il ne détruirait jamais sa propre propriété : un symbole de sa vie.
Par la suite, les soldats et leurs Caterpillars sont partis, mais pour combien de temps ?

Mohammed a l’air inquiet.

Ils pourraient revenir demain, ou n'importe quel autre jour. Personne ne sait.
Al Walaja est maintenu dans l'obscurité.


De retour devant la maison, la moitié du village semble s’être réunie dans une grande cour.
Les hommes âgés avec leurs kefiyehs sont assis sur des chaises en plastique, à boire du thé et à fumer sous le soleil de midi.
Alors que les décombres du hangar de Mohammed sont enlevés, les gens sourient et discutent.

Il s’agit une forte démonstration de soutien de la Communauté, dans une communauté qui pourrait ne plus en être une.


Voir les photos prises par Aaron à Al Walaja

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM-France

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