Jénine - 13 octobre 2003

Ecoles de rue

Par CJ

Le 13 Octobre, les volontaires d’ ISM ont rencontré les éducateurs de Jénine à propos des écoles de rue qui ont débuté aujourd’hui. Jénine est sous couvre-feu depuis le 20 août, celui-ci n’ayant été levé qu’au cours de quelques courtes périodes de 1 à 3 jours. Le directeur a dit que depuis le début de l’année scolaire (début septembre), il n’y a eu seulement que 12 jours d’école. Il a dit que le seul obstacle empêchant l’éducation des enfants était le couvre-feu quasi-constant.

Ainsi, les éducateurs de Jénine ont organisé des écoles de rues dans les maisons. Les parents et les élèves se sentaient plus à même de défier le couvre feu car ainsi, comme l’école se tenait dans une maison proche de leur lieu d’habitation, s’il y avait un problème avec les soldats, les élèves pouvaient facilement rentrer chez eux en courant pour se protéger. L’occupation est devenue tellement oppressante que le simple fait de sortir de chez soi devient une forme d’acte de résistance.

Le fait d’organiser des écoles de rue est un réel défi au couvre-feu et ceci permet de dire au monde entier que rien n’empêchera les palestiniens d’obtenir une éducation – quelque chose qu’ils tiennent vraiment à cœur. Les parents et les éducateurs organisent ces écoles de façon volontaire, sans l’implication d’un quelconque parti politique, de l’Autorité Palestinienne, ou d’une autre organisation établie. Lorsque les élèves ne sont pas à l’école cela crée plusieurs problèmes. Non seulement cela nui à leur éducation, mais il devient très ennuyeux pour les enfants de rester à la maison toute la journée. Tous les parents n’arrivent pas à garder leurs enfants à la maison, et ceux-ci font des bêtises dans les rues, les enfants restant toujours des enfants –mais ceci dans un environnement extrêmement dangereux. Beaucoup de ces enfants nous montrent leurs cicatrices et disant ‘héros’- ceux qui ont été touchés par des tirs de tanks ou de soldats alors qu’ils lançaient des pierres. L’organisation de ces écoles permet aux élèves de poursuivre leur éducation, mais les parents ont aussi l’occasion d’avoir un moment de calme !