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Gaza - 14 avril 2008
Par Mohammed Omer
"Je ne peux pas arrêter mon hémorragie, j'ai besoin d'une ambulance." Ce n'était pas un appel aux services d'urgence, c’était un appel en direct à la radio dans la ville de Gaza.
On ne sait pas si l’on pourra ou non avoir une ambulance. Mais de cette manière, les services d'ambulance peuvent encore entendre l'appel diffusé sur la radio Al-Iman, l'une des rares radios indépendantes de Gaza. Et si les services d'urgence ne peuvent pas aider, alors quelqu'un d'autre entendra peut-être l'appel.
Photo Mohammed Omer : Khaled al-Sharqawi prend les appels en direct à la radio.
Le responsable des services d’ambulances annonce qu'il ne peut pas envoyer d’ambulance pour aider l'homme. Un bulldozer israélien bloque la route, et un char israélien positionné sur une colline est en train de tirer sur l'ambulance, dit-il. Personne ne peut dire si quelqu'un d'autre pourra aider l'homme. Mais au moins, son SOS aura été entendu.
A nouveau, d’autres appels ont été diffusés après l’attaque de vendredi contre le camp de réfugiés de Bureij, où le nombre de morts s’élevait à 16 à la fin de semaine.
Vendredi, sur les 9 morts, il y avait 6 enfants.
Encore une fois, les équipes d'ambulance ont confirmé qu'elles ne pourraient pas venir en aide à une grande partie des blessés. Mais les appels ont été lancés à la radio pour que tout le monde puisse les entendre.
Un homme vivant à l’est du camp de réfugiés de Jabaliya a appelé pour demander une ambulance alors que son épouse était sur le point d’accoucher. L'animateur de radio lui a demandé où il se trouvait et s’il y avait des chars israéliens.
"Je ne peux pas regarder par la fenêtre pour voir, sinon ils vont tirer sur moi si je le fais."
Une dame a appelé pour demander une ambulance afin d’enlever les restes d'un corps gisant devant sa porte. IPS a confirmé plus tard que c'était le corps d'Abdelrazek Nofal, un jeune de 19 ans. Il avait été tué et déchiqueté par un obus de char israélien.
Quelqu'un d'autre a appelé d’Al Bureij pour demander une ambulance, et de la nourriture et de l'eau. «Ma mère a besoin d'être hospitalisée d'urgence", a-t’il demandé à la radio. Une autre mission difficile avec les troupes israéliennes qui patrouillent dans le secteur.
Les appels sont entendus à la radio, jour après jour. Personne ne sait ce qui arrive ensuite dans chaque cas. Mais les émissions en direct à la radio peuvent être une bouée de sauvetage - ou au moins, un espoir. Lorsque les services d'urgence et les agences d'aide n’écoutent pas, alors la radio les appelle.
"J'en ai les larmes aux yeux», déclare l’animateur de radio, Khaled al-Sharqawi. "Parfois, j’entends des coups de feu et des cris des femmes et d’enfants qui demandent des ambulances, et les ambulances ne peuvent pas les atteindre."
Les services d'urgence restent branchés sur la radio, ne serait-ce que pour aller récupérer les corps quand c’est sans danger.
Lors d'une récente mission, dit Ahmed Abou Sall, qui travaille comme secouriste bénévole, «un tank israélien nous a tiré dessus. Deux balles dans les roues."
Cette mission a été un succès, comme plusieurs autres. Mais ça peut être long d'appeler et d'attendre. Souvent, les batteries des portables se déchargent avec les appels à l’aide incessants des gens.
La Compagnie palestinienne des Télécommunications a offert à la station de radio un numéro gratuit. C’est plus facile d'appeler, mais la radio doit également faire attention aux mauvais plaisants. Les animateurs font ce qu’ils peuvent pour vérifier la crédibilité des sources avant de diffuser les appels en direct sur les ondes.
Tous les appels ne sont pas des urgences médicales. "Dans de tels cas, nous appelons les organisations des droits de l’homme," dit Sharqawi à l’IPS. "Mais en général, ils nous disent qu'ils ne peuvent pas aider les gens sur le terrain."
La plupart des gens qui travaillent à la radio sont de jeunes bénévoles. Et Al-Iman n'est pas la seule, plusieurs autres stations de radio locales ont maintenant commencé à recevoir et à diffuser en direct des appels à l'aide.
Source : http://www.freegaza.ps/english/
Traduction : MG pour ISM
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