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Gaza -

L’injustice des manuels scolaires à Gaza

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L'article original est paru sur New Statesman, le 7 octobre 2009.

Alors que l’année scolaire débute pour les 456.000 écoliers de la Bande de Gaza, ils sont confrontés au manque de tout, du papier, cahiers de classe et cartouches d’encres aux uniformes scolaires, cartables et ordinateurs, conséquence du blocus israélien. En même temps, des salles de classe surpeuplées doivent accueillir les écoliers dont les écoles ont été détruites ou endommagées lors du dernier siège, au début de l’année.

L’injustice des manuels scolaires à Gaza


Les seules fournitures qu’on trouve sur le marché sont entrées par les tunnels depuis l’Egypte. Pourtant, même lorsque le matériel est disponible, beaucoup ne peuvent l’acheter : 80% des 1,5 million de Gazaouis vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Le Ministère de l’Education a averti les enseignants de ne pas s’attendre à ce que les élèves aient « beaucoup de manuels scolaires », mais Ahmed Abdelhameed, qui a 8 enfants en âge scolaire, dit que « les instituteurs vont demander l’ensemble des fournitures scolaires, comme si nous vivions en Suède. »

« Je n’arrive plus à comprendre pourquoi il faut que nous souffrions tant, pourquoi l’entrée des cahiers et des crayons n’est pas autorisée, » dit-il. « Israël les considère-t-il comme des armes menaçantes, eux aussi ? »

Le partage des fournitures scolaires

Le papier à disposition est de pauvre qualité. Abdelhameed dit qu’une de ses filles commence juste l’école et il lui a acheté des cahiers de contrebande. Mais « lorsqu’elle veut gommer, le papier se déchire, » dit-il. « Ce qui gâche aussi la page suivante. » Avec de tels problèmes de qualité, les fournitures s’épuisent vite, ce qui en élève le coût. « Ce qui entre n’est jamais suffisant, » explique-t-il. « Il va falloir que je continue la semaine prochaine à parcourir la Bande de Gaza à la recherche de fournitures scolaires et de cartables pour mes gosses. »

« J’ai la chance de pouvoir acheter quelques cahiers, mais je sais par ma fille qu’il y a dans sa classe des enfants qui se servent de morceaux de feuilles de palme en rouleaux et de sacs poubelle comme cartable. »

Un enseignant en maths de Khan Younis dit que « certains écoliers partage les fournitures scolaires. D’autres se servent de vieux cahiers. »

Le directeur-adjoint de la Chambre de Commerce, Mahmoud al-Yazji, dit que Gaza a beaucoup de mal à se procurer des fournitures pour les étudiants. Il estime que 90% de la population estudiantine est touchée. « Israël fait exprès de ne pas autoriser l’entrée des fournitures scolaires dans la Bande de Gaza, » dit-il. « Les forces d’occupation bloquent 1.750 containers de fournitures et matériels scolaires, pour une valeur de 150.000 dollars US. »

Les commerçants du territoire occupé ont commandé des dizaines de milliers de cartables à des fournisseurs étrangers, mais Israël continue de bloquer toutes les importations. Ouvrir les carrefours contrôlés par les Israéliens, souligne-t-il, est la seule façon d’avoir des fournitures pour les étudiants.

Les effets de l’attaque israélienne

Khalid Radi, porte-parole de l’enseignement supérieur, affirme que son département a donné instruction aux enseignants de ne pas faire pression sur les étudiants, et, simultanément, il est en contact avec des groupes humanitaires du monde arabe et au-delà pour trouver le moyen de faire entrer les fournitures scolaires à Gaza. Mais « toutes les dernières tentatives de ces groupes ont échoué, » dit-il. « J’en arrive à me demander si ces élèves tenant un crayon sont considérés comme plus dangereux que s’ils tenaient une roquette. »

Lors de la dernière attaque sur Gaza, 18 écoles ont été détruites et au moins 280 endommagées. Beaucoup d’entre elles attendent toujours les matériaux de construction pour finir les réparations, disent des sources de l’ONU. Radi précise que les pénuries de matériels affectent gravement les étudiants. « Il commence à faire froid. Nous ne pouvons pas remplacer les fenêtres cassées des écoles, et les étudiants vont continuer à subir les effets de la dernière attaque sur Gaza pendant toute l’année, avec la destruction toujours dans la tête, » dit-il. Le Ministère de l’Education rapporte qu’il y a souvent jusqu’à 55 écoliers entassés dans les classes.

« Le blocus a provoqué des souffrances indicibles aux enfants de Gaza, » dit Philippe Lazzarini, chef du Bureau de l’ONU pour la Coordination des Affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés. Le Docteur Fadel Abu Hie, professeur de psychologie à l’Université Al-Aqsa, dit que beaucoup d’étudiants ont cessé de venir en cours à cause du manque de livres, de stylos et de papier. « Israël se sert du contrôle des frontières de Gaza pour détruire psychologiquement les étudiants qui veulent étudier et apprendre. »

Pas d’aide pour les réfugiés

Les groupes pour les droits de l’homme ont critiqué les restrictions d’Israël sur la Bande de Gaza et les limitations de livraison de fournitures. Seule la nourriture de base et des matériaux rudimentaires sont autorisés à entrer, que les groupes humanitaires décrivent comme « inadéquats pour les besoins de plus de 1,5 million de personnes. » Les responsables du bureau des Nations Unies disent que le matériel et l’équipement pour les laboratoires de science manquent. Le Coordinateur humanitaire de l’Office de secours des Nations Unies dans les territoires occupés (Unwra) et l’Association des Agences de développement international (Aida), représentant au moins 25 ONG, ont demandé un accès total et sans entrave pour entrer et sortir de Gaza, en particulier pour restaurer le système éducatif.

Maxwell Gaylard, coordinateur spécial de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco), reconnaît que Gaza a besoin de davantage de fournitures scolaires, en dépit des efforts de l’Unwra pour faire entrer les fournitures scolaires de base. Gaylard dit que l’Unesco a demandé à maintes reprises au gouvernement d’Israël de faciliter l’entrée des matériaux de construction et des fournitures scolaires.

Il a également demandé que les étudiants, les enseignants et les entraîneurs soient autorisés à circuler librement dans et hors Gaza, de manière à ce que l’enseignement progresse.

A la question si les informations sur la pénurie des matériaux essentiels parvenaient au plus haut niveau du gouvernement israélien et de l’ONU, il dit : « Oui, mais il semble qu’Israël ait une définition des besoins humanitaires différente de celle que nous utilisons aux Nations-Unies. »

La pénurie des fournitures scolaires n’est qu’un autre exemple de la frustration imposée aux Palestiniens sous occupation israélienne.

Source : The Palestine Telegraph

Traduction : MR pour ISM

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