Hébron - 23 juin 2008

Jour de travail à la ferme de la famille Jabri, à Hébron

Par ISM

Le 20 juin, près de 15 palestiniens et internationaux sont allés chez la famille Jabri, à Hébron, pour une matinée de travail sur la terre familiale. La terre des Jabri est inconfortablement située entre deux colonies juives tristement célèbres, Kiryat Arba et Givat Ha'avot. L'expansion de ces colonies sur la propriété des Jabri – ce qui veut dire vol et colonisation de la terre palestinienne – continue sans arrêt. La famille Jabri, avec le soutien des militants internationaux et israéliens, poursuit sa résistance non violente contre le processus d'expropriation.

La violation de propriété est la première démarche dans l'annexion/colonisation d'une terre. Les colons commencent par revendiquer la terre palestinienne en l'occupant illégalement ; dans le cas des Jabri, des colons de Kiryat Arba et de Givat Ha'avot ont construit une route en briques au milieu de la terre des Jabri, qui relie les deux colonies. Ils ont aussi monté, sur cette terre, une structure semblable à une tente de 3 à 4 mètres de hauteur qu'ils utilisent comme synagogue. Selon la loi israélienne, si la structure reste en place pendant 10 ans, la propriété de la terre sera transférée aux colons. Cela fait 8 ans maintenant qu'elle est là.

Jusqu'à maintenant, la famille Jabri est toujours en possession de sa terre. Pour interrompre le processus d'expropriation, la famille Jabri est allée devant le tribunal, et, de façon surprenante, a obtenu une décision de justice qui lui autorise un accès continu à sa terre, même si les colons ont déjà lancé une procédure pour s'en emparer.

Depuis plusieurs mois, chaque vendredi, des militants palestiniens et internationaux pour les droits de l'homme viennent soutenir la famille Jabri en l'aidant à travailler sa terre. Cette présence régulière de la famille Jabri et des supporters travaillant sur les terres rencontre souvent la violence et le harcèlement des colons de Kiryat Arba et de Givat Ha'avot. Au cours du mois dernier, il y a eu une rupture dans le soutien aux Jabri, jusqu'à aujourd'hui, 20 juin. Mais nous reprenons maintenant la présence régulière, le vendredi.

Aujourd'hui fut un jour très calme. Nous avons aidé à la moisson de l'herbe dont les chèvres se nourriront pendant l'hiver. La police nous attendait, elle est donc arrivée dès que nous avons commencé la moisson. Ils nous ont demandé d'arrêter de travailler, le temps qu'ils vérifient si nous pouvions rester. Ils ont vérifié nos passeports et nous pouvions continuer.

Un colon est venu nous filmer, avec quelques commentaires du style : "Merci de nous aider à tout nettoyer, on va pouvoir bâtir de nouvelles maisons ici !". Nous l'avons ignoré. Plusieurs fois pendant notre travail, un ou deux colons ont descendu ou remonté le chemin qui coupe la terre des Jabri en deux, mais pas une pierre n'a volé vers nous, et les colons n'ont pas tenté d'interrompre notre travail aujourd'hui. De fait, nous ne les avons pratiquement pas vus.

Nous étions avec nos amis, nous avions de l'eau et tout le soleil et l'air frais que nous pouvions désirer.

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM