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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Le Ramadan sous occupation

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Deux soldats étaient littéralement en train de brailler, les veines leur sortant de leur tête, sur un groupe d’homme qui criaient tous entre eux.
Je ne comprenais pas pourquoi mais un des soldats a armé son fusil et a visé le groupe en continuant de hurler.
Le troisième soldat qui un peu plus tôt avait paru plus calme, a bondi, attrapé le fusil et a éloigné l’homme vers un coin pour faire tomber la tension.

Dans mon précédent bloc-note, j’ai parlé des soldats du quartier musulman de la Vieille Ville qui harcelaient et arrêtaient les hommes pendant le Ramadan. Ils arrêtent les hommes, dont la plupart sont en chemin pour la prière, et les détiennent jusqu’à ce qu’à ce que la rupture du jeûne soit terminée.

Comme j’étais de nouveau à Jérusalem pour la nuit, j’ai décidé d’aller me balader là où avaient lieu les harcèlements pour voir si ça continuait…
Il y avait bien sûr trois soldats.

Je suis arrivée environ vingt minutes avant le coucher du soleil et les soldats étaient assis sur les marches d’un dispensaire et discutaient entre eux. J’ai présumé que le moment n’était pas encore à l’arrestation des gens, puisque la rupture du jeûne était déjà loin.

Je me suis assise sur le bord du trottoir et j’ai attendu.
Environ dix minutes avant le coucher du soleil, les soldats se sont levés et ont commencé à arrêter les gens et à vérifier s’ils avaient « les bons documents administratifs ».

Je me suis mise à prendre des photos.

Ils ont arrêté une dizaine d’hommes avant de me remarquer. Ils en ont parlé un moment et l’un d’eux a sorti un appareil photo et m’a photographiée. Les deux autres ont continué d’arrêter les hommes pendant que le type à l’appareil photo s’approchait de moi et me proposait de me montrer les photos qu’il avait prises de moi si je lui montrais celles que j’avais prises de lui. J’ai répondu « non merci » et j’ai continué à photographier.

Il est reparti vers les deux autres soldats et ils ont tous continué à vérifier les cartes d’identité jusqu’à ce que la rupture du jeûne soit dépassée puis ils ont repris leur place en devant le dispensaire.

Les garçons qui étaient à la boutique d’à côté m’ont offert un cola et des friandises pour la fête, et je suis restée avec eux pendant un moment jusqu’à ce que s’approche le soldat à l’appareil photo.

Il m’a demandé ce que je faisais. « Je parle avec des amis » ai-je dit.

« Non, pourquoi nous avez-vous photographiés ? »

Je lui ai répondu que je voulais montrer aux gens des Etats Unis comment les Palestiniens sont traités à Jérusalem.

Il s’est défendu en disant qu’il ne faisait que son travail et qu’il surveillait les gens dangereux. Il a aussi dit qu’il ne faisait rien de mal en leur demandant gentiment leurs cartes d’identité.

Je lui ai demandé si il arrêtait aussi les citoyens israéliens.

Il a répondu en disant que oui, il les arrêtait mais qu’eux ne posaient pas de problème.

Ensuite il a continué à expliquer que j’étais dans une zone extrêmement dangereuse et que je n’en savais rien parce que je ne suis pas d’Israël.

Je suis restée avec lui quelques instants, quand j’ai senti que je courais tout de même un danger… Tous ces garçons israéliens avec des M.16. ..

Après ça je lui ai parlé de toutes les merveilleuses expériences que j’avais eues ans le quartier Musulman de Damascus Gate, où je me suis fait des amis et où j’ai partagé tant de tasses de thé et de café. Il m’a coupée la parole pour parler d’une femme avec des bombes qu’ils avaient arrêté aujourd’hui.

Je lui ai demandé s’il s’était jamais demandé pourquoi quelqu’un aurait envie de le faire exploser et de se tuer en même temps. Il m’a dit qu’il ne voulait que la paix pour son peuple. Je lui ai alors parlé de ce que j’avais vu en Cisjordanie . Je lui ai montré des photos et lui ai parlée de l’histoire de ces gens qui avaient été tués. Il semblait vraiment attentif. Mais à la fin il a répondu en disant « tout le monde en Israël connaît quelqu’un qui est mort à cause d’un attentat suicide ».

J’ai essayé une fois encore de lui parler de ces innombrables victimes innocentes qui subissent la mort et pire encore tous les jours en Palestine. Là, il n’écoutait plus. Il m’a dit qu’ils - (en fait, il a d’abord dit les Palestiniens et s’est corrigé en disant « je veux dire les arabes ») - voulaient « Nous chasser de notre terre et actuellement Jérusalem est devenue très dangereuse pour les Israéliens ».

Je savais que ça n’aboutirait à rien et j’ai décidé de partir. Je lui ai dit « Jérusalem fait partie de la Palestine, mais j’espère qu’un jour nous aurons tous la paix ». J’ai dit au-revoir à mes amis de la boutique et je suis partie .


…Plus tard dans la soirée pendant que j’allais chercher mon linge à la laverie, en traversant es célébrations du Ramadan, j’ai vu trois soldats hurler contre une grosse foule.

De plus en plus de gens se rassemblaient et j’ai alors décidé d’aller voir ce qui se passait.

Deux soldats étaient littéralement en train de brailler, les veines leur sortant de leur tête, sur un groupe d’homme qui criaient tous entre eux.
Je ne comprenais pas pourquoi mais un des soldats a armé son fusil et a visé le groupe en continuant de hurler.
Le troisième soldat qui un peu plus tôt avait paru plus calme, a bondi, attrapé le fusil et a éloigné l’homme vers un coin pour faire tomber la tension.


Le fusil était par terre, mais lui et l’autre soldat criaient toujours. Ensuite un homme de la foule s’est rué sur le second soldat en colère.

Celui des soldats qui était calme a de nouveau attrapé le fusil et a marché avec les deux hommes dans le coin.

La foule a repoussé l’homme agressif et il reparti en traversant la grille en criant. La foule s’est dispersée graduellement, et les soldats se sont assis sur le mur furieux contre la foule en fête.

J’ai demandé au propriétaire d’une boutique voisine, nous parlions en anglais, quel sujet était le sujet de l’altercation.

Il ne savait pas, mais il a dit que les soldats sont toujours présents pendant le Ramadan… quelques fois les choses vont bien, d’autres fois, ça va mal.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS pour ISM-France

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