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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Les Palestiniens privés d’aide médicale

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La mère de Fuad Ahmed Jabo avait 70 ans quand elle est morte d’une attaque cardiaque dans le village de Tantour à Beit Jala, entre Jérusalem (sous contrôle israélien) et Bethléem (sous contrôle palestinien). Son fils a appelé une ambulance palestinienne mais des retards au checkpoint entre Bethléem et Tantour l’ont retenue. Les services ambulanciers israéliens ont informé Jabo que du fait que sa maison était dans une zone militarisée, ils n’étaient pas en mesure de l’aider. Le temps passant, Jabo et son neveu ont donc décidé de l’emmener à l’hôpital. Ils avaient à peine parcouru 200 mètres qu'elle est morte.

Les Palestiniens privés d’aide médicale

Fuad Ahmed Jabo devant sa maison à Tantour, Jérusalem est, où 80 habitants sont coupés des hôpitaux de Cisjordanie par le mur (photo Phoebe Greenwood/IRIN)
« Cela aurait pris 2 minutes pour qu'une ambulance emmène depuis Jérusalem. Avant, il m’aurait fallu 3 minutes pour aller à Bethléem mais depuis que le mur est terminé, cela prend au moins une demie-heure, » dit Jabo, 50 ans, à IRIN.

La famille Jabo fait partie des 80 villageois vivant à Tantour et, comme pour des dizaines de milliers de familles de Cisjordanie et de Gaza dont l'accès aux soins est restreint par les mesures de sécurité d’Israël, comme le mur et le système strict des permis.

Les travaux de construction du mur ont débuté à environ 100 mètres derrière la maison de la famille Jabo en 2001. En 2005, lorsqu’il a été terminé, la famille a été complètement coupée de la Cisjordanie . Possédant une carte d’identité cisjordanienne, ils ne sont pas couverts par l’assurance nationale israélienne et ne peuvent donc pas aller dans un hôpital de Jérusalem Est sous contrôle israélien. Ils doivent passer un checkpoint en Cisjordanie pour recevoir une aide médicale. Ils n’ont pas non plus le droit de conduire un véhicule du côté israélien.

Selon l’Office de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA), environ 1500 détenteurs de carte d’identité cisjordanienne ont été déplacés du fait de la construction du mur du côté de Jérusalem et font maintenant face à des retards menaçant potentiellement leur vie lorsqu’ils ont besoin d’aide médicale.

Les patients palestiniens et le staff médical possédant des cartes d’identité palestinienne sont seulement autorisés à entrer dans Jérusalem par 3 checkpoints, Qalandiya, Az-Zaytoun et Gilo. Mais ils sont souvent bondés car le passage se fait seulement à pied.

"Choix de vie"

Les officiels israéliens déclarent que le mur est justifié. « La municipalité de Jérusalem regrette que le terrorisme palestinienne et les meurtres incessant de jeunes innocents requièrent la construction (du mur), qui peut en effet causer une diminution de la qualité de vie de quelques habitants de Jérusalem, » rapporte à IRIN Stephan Miller, porte-parole de la mairie de Jérusalem. « Mais entre une diminution de la qualité de vie et la vie, la population de Jérusalem choisi la vie, » a-t-il ajouté.

Photo

Le mur construit à travers Tantour, en 2005, sépare le village de Beit Jala et de Bethléem


Les habitants palestiniens en payent les frais. Ala Zawahri, 8 ans, souffre de handicap mental et physique qui requiert des traitements médicaux réguliers. La maison familiale est située à Um Al-Asafir, un village palestinien coincé entre la colonie israélienne Ha Homa et le mur Israélien.

« Quand elle était petite, nous pouvions aller à Bethléem ou Beit Sahour en moins de 15 minutes, » a déclaré sa mère. « Maintenant nous devons contacter un taxi qui vient ici pour nous conduire au checkpoint de Gilo. Puis nous traversons à pied avec Ala dans nos bras. Enfin nous prenons un autre taxi pour rejoindre la clinique ou l’hôpital. Tout compris, cela coûte 45 shekels (9 euros). Le plus souvent cela prend entre 1h et 1h30. »

Le système des permis installé par Israël signifie que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ne peuvent entrer à Jérusalem qu’avec des autorisations. En cas d’urgence, il est possible d’obtenir un permis le jour même de la demande, mais il faut alors une coordination au niveau sécuritaire et les patients doivent quand même être transférés d’une ambulance palestinienne à une ambulance israélienne. Et elles peuvent être retardées au checkpoint. Selon la Croissant rouge palestinien, 440 ambulances ont été retardées ou refusées d’entrer dans les territoires palestiniens occupés en 2009, les deux tiers aux checkpoints de Jérusalem.

Le blocus de Gaza, imposé depuis 2007 quand le Hamas a pris le contrôle de la région, a eu des effets dévastateurs sur le système de santé. En 2008, le ministère palestinien de la Santé a envoyé 3118 patients à Jérusalem Est pour une prise en charge, contre 382 en 2006.

Selon OCHA, entre janvier et décembre 2010, environ 11600 patients ont demandé une autorisation de prise en charge en dehors de la Bande de Gaza, 78,1% ont été acceptés, 16,3% ont été retardés et 5,6% ont été refusés.

Pour Fuad, qui a lui aussi souffert de trois attaques cardiaques, la seule solution est de changer le trajet du mur : « Qu’est-ce que je fais si je tombe malade ? » demande-t-il.

« Ou je deviens un citoyen israélien à part entière avec un droit à une assurance-maladie et un accès à Jérusalem, ou on retrace le mur et je suis en Cisjordanie . Je ne bougerai pas. »

Source : IRIN

Traduction : BL pour ISM

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