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Jénine - 4 mai 2007
Par Majd presse
Le photographe Turkman raconte : "Je me trouvais avec les autres collègues. Ali, Sayf Dahla, Muhammad Ballas se trouvaient au milieu, et moi j'étais à l'angle en face, et j'ai remarqué la vitesse du bulldozer, mais aussi qu'il tournait de manière non naturelle, non pas pour tourner, mais pour nous heurter. J'ai reculé et j'ai crié "sortez vite de là, il va nous écraser".
En effet, nous avons couru le plus rapidement possible. Nous avons vraiment échappé à la mort."
"D'un coup, le bulldozer s'est dirigé vers nous, nous n'avons pas cru au début qu'il nous visait jusqu'à ce qu'il s'approche de nous, rapidement".
C'est par ces mots que le collègue journaliste et photographe, Ali Samoudi, explique ce qu'il a subi avec ses collègues dans le camp de Jénine, alors qu'ils couvraient l'incursion israélienne dans le camp pendant la journée du mercredi. Ils ont été poursuivis par un bulldozer mais ils ont pu échapper à leur écrasement, tel que l'affirme Muhammad Ballas, photographe.
"Au cours de la journée mondiale pour la liberté de presse", explique Ali Samoudi, l'occupant vient de nous adresser un nouveau message, il nous menace de mort, et nous vise en particulier. L'action du bulldozer n'est pas une erreur, mais programmé dans le cadre de la guerre de l'occupant contre les médias et la liberté d'expression".
Ali Samoudi, qui fut blessé trois fois depuis le début de l'Intifada, par les soldats de l'occupation, poursuit : "Je suis arrivé avec mes collègues là où les forces de l'occupation menaient leurs opérations. Les soldats avaient arrêté plusieurs familles et les avaient laissés en plein air.
Nous nous sommes avancés lentement, nous avions mis les vêtements spéciaux aux journalistes, les vestes de protection et les casquettes où étaient inscrites "press", nous avons vu les soldats et avons commencé à filmer.
Ils nous ont vu, nous nous sommes avancés au milieu des patrouilles israéliennes et avons fait notre travail, sans être inquiétés, mais un quart d'heure plus tard, les soldats d'une patrouille nous demandent de nous en aller.
Et pendant que nous retournions à notre voiture, pour nous en aller, ils ont commencé à nous insulter par haut-parleurs.
Nous n'avons pas prêté attention à leurs insultes, malgré notre colère. Nous sommes partis vers un autre lieu, dans le camp.
Tout à coup, et pendant que nous étions en train de filmer à l'angle d'une rue, devant des soldats, nous avons vu un bulldozer s'avancer rapidement vers une des ruelles.
C'était une vision épouvantable. Il nous dépassa et se mit à poursuivre les enfants qui lançaient des pierres, de face. Puis, le bulldozer se mit à reculer, et là aussi, très rapidement. Nous l'avons vu venir, mais n'avons pas pensé qu'il avancerait jusqu'à nous.
C'est le cri d'un collègue, Muhammad Turkman, photographe de Reuters, qui nous a sauvés car il nous fit prendre conscience que nous allions être écrasés."
Le photographe Turkman fut le premier à réaliser ce qui se passait. Il dit : "Je me trouvais avec les autres collègues. Ali, Sayf Dahla, Muhammad Ballas se trouvaient au milieu, et moi j'étais à l'angle en face, et j'ai remarqué la vitesse du bulldozer, mais aussi qu'il tournait de manière non naturelle, non pas pour tourner, mais pour nous heurter. J'ai reculé et j'ai crié "sortez vite de là, il va nous écraser.
En effet, nous avons couru le plus rapidement possible. Nous avons vraiment échappé à la mort."
Ali Samoudi reprend : "Le bulldozer s'est arrêté, et je me suis avancé vers le chauffeur et lui ai crié dessus. Il semblait troublé car il n'avait apparemment pas réussi son coup. Il reprit de nouveau sa poursuite contre les enfants, et nous sommes revenus à notre poste, restant sur nos gardes.
Mais une fois encore, il est revenu vers nous avec son bulldozer. Il nous a poursuivis, pendant que les soldats de l'occupation regardaient sans rien dire, ce qui prouve que les manoeuvres du chauffeur du bulldozer étaient prévues et décidées, qu'ils avaient l'intention de viser les journalistes pour les empêcher de témoigner et de faire leur travail".
"Nous avons quitté les lieux", poursuit Muhammad Ballas, photographe pour une agence américaine, "après avoir réalisé que ce qui se passait était étrange, et qu'il y avait une décision de nous viser directement.
Nous sommes allés vers une autre partie du camp, et alors que nous étions en train de filmer, debout près de la route, nous voyons le bulldozer nous foncer dessus. Il réussit à nous coincer dans une impasse, mais nous avons réussi à nous enfuir.
Tout ceci indique une volonté de nous empêcher de faire notre travail de journalistes. Cela fait partie d'une campagne contre les journalistes. En tant que journalistes à Jénine, nous sommes vraiment visés par l'occupation."
La journée de la liberté de la presse
C'est au cours de la journée internationale pour la liberté de la presse que l'armée d'occupation agit de la sorte contre des journalistes.
Ali Samoudi commente : "L'occupation ne respecte ni les traités, ni les lois internationales. Le journaliste palestinien est généralement visé et réprimé. Ils parlent de démocratie, de leur respect des droits de l'homme, mais ce ne sont que des slogans creux, qui sont contredits tous les jours car nous sommes visés : ils nous poursuivent, nous arrêtent, nous empêchent de filmer, ils tirent des coups de feu sur nous.
Moi-même, j'ai été visé trois fois, la première fois était le 11/9/2001, et en avril 2004, j'ai été blessé par un soldat qui a tiré sur l'équipe qui filmait".
Il poursuit : "Ils ont assassiné le collègue 'Imad Abu Zahra, de sang-froid. Nous n'avons entendu parler d'aucune mobilisation, cela n'a suscité la colère de personne, personne ne pense à défendre nos droits, et même le syndicat des journalistes dort profondément. Aujourd'hui, c'est l'occasion de crier au monde qu'il est temps qu'il se préoccupe de ce qui nous arrive, et qu'il s'oppose aux crimes qui sont en train d'être commis contre nous, en tant que journalistes".
Quant au photographe Dahla, il raconte : "j'ai été blessé deux fois, et il y a une semaine, alors que je me trouvais à Kfardan, pour couvrir les incursions de l'occupation, un officier israélien m'a frappé au ventre avec une pierre, mais malheureusement, personne ne réagit lorsque nous sommes visés, nous n'entendons personne parler de nos conditions.
Nous réclamons un mobilisation pour mettre fin au terrorisme de l'occupation."
Le photographe Turkman a ajouté : "A tout moment, nous nous sentons en danger, car l'occupant nous traite avec sauvagerie, et nos vies sont constamment menacées".
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