Gaza - 28 octobre 2008

Les participants à la Conférence sur la Santé Mentale de Gaza refusés d'entrée dans Gaza protestent au point de passage d'Erez

Par ISM

Environ 80 manifestants internationaux, israéliens et palestiniens se sont rassemblés dimanche au point de passage d'Erez, l’entrée dans la Bande de Gaza, pour protester contre le refus du gouvernement israélien d’autoriser l’entrée des professionnels de la santé qui envisageaient de participer à la Conférence Internationale sur la Santé Mentale à Gaza.

De nombreux policiers des frontières armés ont repoussé les manifestants alors qu’ils demandaient l’autorisation d’entrée au cours d'une manifestation d’une heure et demi qui avait, par ailleurs, été autorisée avec peu d'intervention de la part des autorités.

La conférence, qui devait avoir lieu les 27 et 28 Octobre dans la ville de Gaza a été forcé de se tenir à Ramallah où les conférences ont été réalisées par vidéo-conférence avec les participants de la bande de Gaza. La conférence, axée sur la santé mentale résultant de la vie sous le siège était intitulée «Siège et Santé Mentale, des Murs contre des Ponts".

Des professionnels de la santé mentale du monde entier devaient présenter des conférences mettant l'accent sur les nombreuses façons dont l'occupation militaire à Gaza et dans le monde affecte la santé mentale et tenir des débats professionnels et universitaires sur les solutions à ces questions.

Dimanche, les manifestants ont non seulement exprimé leur rejet des actions d'Israël en ce qui concerne la conférence, mais également au sujet du traitement médical des habitants de Gaza. Immédiatement après le début du siège en 2007, le gouvernement israélien a diminué de plus de 20% les laissez-passer pour des cas médicaux, ne laissant entrer en Israël que 69% des demandeurs d'autorisations.

Même quand un malade obtient un laissez-passer, il est souvent soumis à de longues vérifications de sécurité au passage où l'on sait que les autorités israéliennes essaient, par la pression, d’obtenir des informations en échange de leur sortie.

En outre, le système de santé dans la bande de Gaza a besoin de nombreux produits de base qui, en raison du blocus, sont souvent impossibles à obtenir. Plusieurs organisations internationales de médecins et des droits de l'homme, dont Médecins pour les Droits de l’Homme ont déposé des plaintes contre les actions d'Israël en tant que force d'occupation, qui se posent en violation directe de la Convention de Genève.

Alors que plusieurs représentants de la conférence prenaient la parole à la fin de la manifestation, ils ont souligné le fait que leur travail dans le cadre de la conférence n’avait aucune affiliation politique et ont rejeté l’affirmation faite par certaines sources israéliennes qu’elle était parrainée par le Hamas.

Ceux qui ont pris la parole ont plutôt insisté sur le fait qu'ils avaient été invités par les Palestiniens afin d’utiliser leur liberté d’enseignement sur une question importante et que le refus du gouvernement israélien de les laisser entrer soulignait l’importance de ce qu’il tentait de cacher aux participants internationaux.

D’ailleurs, nombre d'entre eux portaient des pancartes demandant "Qu'est-ce qui vous fait peur?".

Les représentants ont enfin demandé aux personnes présentes de continuer à faire pression dans leurs pays d'origine pour un changement de politique à l'égard des violations des droits de l’homme concernant la médecine dans la bande de Gaza, une question qui ne peut plus être ignorée.

Source : http://www.palsolidarity.org/