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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Nulle part où s’abriter

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Une ambulance traverse à toute vitesse le camp de réfugiés de Jabalyia pour évacuer les blessés graves - et les restes de corps éparpillés dans toute la rue. Une journée normale de travail ces temps-ci.

Ci-dessus, photos "troublantes" prises par Mohamed Omer dans le camp de Jabalyia

Les familles sont entassées dans des abris de fortune autour des postes de radios, pour savoir quand prendra fin leur agonie. Il n'y a pas de l'électricité, l'eau potable est précieuse.

Aucun signe encore d’un terme à l’«hiver chaud» qu'Israël a mis en place pour les habitants de Gaza. Israël est déterminé à mettre un terme au gouvernement élu du Hamas et à sa direction.

S'il y a une quelconque activité dans les environs du camp de Jabaliya, c’est à l'hôpital Kamal Adwan. Les blessés sont amenés les uns après les autres. Les familles affolées tentent d’attirer l'attention des aides-infirmiers, des médecins et des infirmières épuisés des Urgences.

Une ambulance arrive, mais sans blessés à l’intérieur. Le personnel sort des parties de corps enveloppés dans des couvertures - les restes d'une dizaine d'enfants et de trois femmes.

Quelques minutes plus tard, une autre ambulance arrive. Un homme est porté et il a perdu une bonne partie de sa peau. Heureusement, il est inconscient.

Avec seulement deux salles d'opération, les chirurgiens de Kamal Adwan luttent pour aider tous ceux qui leur sont amenés. Leurs uniformes sont tâchés de sang, et des morceaux de chair et de cervelle sont collés à leurs cols et à leurs manches. Les médecins sont déterminés à sauver ceux qu'ils peuvent.

Un aide-infirmier pousse une autre victime. Le jeune homme est dans le coma, il saigne abondamment de ses multiples blessures après avoir été touché par des éclats d'obus provenant d'un missile air-sol.

Soudain, tous les yeux sont levés vers le plafond. Le bruit d'un hélicoptère de combat s’approche. Quelques instants plus tard, on entend une explosion. Les Israéliens bombardent à nouveau, et c’est assez proche. Certains de ceux qui attendent à l'hôpital hurlent. D'autres restent assis, le regard dans le vide.

Un jeune homme est allongé et soigné dans une chambre commune. Il n’a plus de jambes et il lui manque un bras. Il essaie de dire quelque chose mais il ne peut pas.

"Il faisait paître les moutons quand un F-16 israélien a bombardé notre maison", dit son père à ses côtés. "Ses jambes ont explosé sous lui."

"Réveille-toi ... Samah s’il te plaît ! ", hurle une fille. La fille à qui elle s’adresse a le torse brûlé. C’est aussi ce qui reste du corps d'une autre jeune femme dans la chambre d'hôpital. C’étaient ses soeurs, Samah, 17 ans et Salwa Asalyia, 23 ans.

Sa famille se souvient du moment où l'ambulance est arrivée. "Où est le reste du corps ?" a demandé le conducteur de l'ambulance. Dans la rue, les massacres continuent.

Un correspondant de l’IPS a vu une fille, d'environ 17 ans, hurler. Un jeune garçon gisait immobile dans la rue. Elle s’est dirigée vers lui.
Alors qu’elle approchait du corps, un tireur embusqué israélien l’a tuée. Elle s’appelait Jaclyn Abou Shbak, 17 ans, et son frère dans la rue s’appelait Eyad, 14 ans.

Le carnage se poursuit, dans ce que les Israéliens appellent de la légitime défense.

Le 29 Février, le vice-ministre de la Défense israélien, Matan Vilnaï, a menacé la Bande de Gaza d’une "Shoah" (holocauste) en réponse aux tirs de roquettes Qassam sur la colonie israélienne de Sderot, qui ont causé la mort de trois Israéliens.

Le siège israélien de la Bande de Gaza imposé par la fermeture des frontières et la privation de nourriture, d'eau et d’équipements médicaux est entré dans son 25e mois au mois de mars. Mais maintenant, les attaques en plus du siège sont de plus en plus meurtrières chaque jour.

Pendant les huit premiers mois après le retrait israélien de ses colonies illégales de Gaza en septembre 2005, le Hamas et la résistance palestinienne avaient observé une hudna (cessez-le-feu) de huit mois malgré la poursuite des bombardements israéliens, l’enlèvement de responsables et les assassinats ciblés.

Cela a pris fin en juin 2006 quand un navire israélien a bombardé une plage de Gaza, tuant 13 personnes, dont 11 personnes d'une même famille. Le Hamas et l'Autorité Palestinienne à Ramallah avaient à plusieurs reprises pris contact avec Israël pour négocier un cessez-le-feu. Israël a rejeté chaque tentative et a intensifié ses attaques.

L'Organisation des Nations Unies a utilisé le terme de «massacre» pour la mort de plus de 50 civils. L’opération ‘Hiver Chaud" a ôté la vie à 60 personnes le premier jour, et a fait à ce jour au moins 126 morts, dont 39 enfants et bébés, 12 femmes et 380 blessées. Des centaines de maisons ont été détruites.

Source : http://rafah.virtualactivism.net/news/todaymain.htm

Traduction : MG pour ISM

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