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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Pas de petite entreprise : le four à pain de la communauté d’Al Faraheen

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Dans une région où le gaz de cuisine est soit inexistant, soit à un prix exorbitant, où le bois est rare et les combustibles de plus en plus rares, où les coupures d'électricité se produisent régulièrement, et où le pain est un aliment de base, les gens s'efforcent de trouver des solutions pratiques à la crise du pain.

Pas de petite entreprise : le four à pain de la communauté d’Al Faraheen


Pendant les 3 semaines d'attaques brutales d’Israël contre des civils de Gaza, la crise du pain a été aggravée par les 16 heures de coupures de courant dans les villes, les pannes totales dans la majorité de la bande de Gaza, et l'épuisement des stocks de blé. Ceux qui avaient de la farine la transportaient dans les quelques endroits où il y avait de l'électricité, comme les hôpitaux, pour cuire le pain sur une petite plaque électrique.

Quand les attaques à grande échelle ont cessé (mais qui continuent quotidiennement par des bombardements sur les tunnels de Rafah, des bombardements des navires israéliens sur les pêcheurs et les zones d'habitation le long de la côte de Gaza, des bombardements sporadiques de tanks postés à la frontière d'Israël, et toujours plus de missiles tirés par des drones s’abattant sur des zones civiles, ainsi que les tirs continuels sur les agriculteurs et les habitants vivant dans la « zone tampon » imposée (bien qu’illégale) qui est actuellement de 1 km de large (et auparavant de 300 m à l’intérieur du territoire palestinien le long de la Ligne Verte), qui ont tué au moins 3 des agriculteurs depuis le 18 janvier, lorsqu’Israël a proclamé un arrêt des bombardements sur Gaza), le siège de Gaza se poursuit.

Une économie et un système de soins de santé ravagés et le refus par Israël d’accorder aux Palestiniens de Gaza tout droit de base – en raison de l’étranglement imposé à Gaza par Israël et soutenu par l’Occident – signifient que même avant les attaques israéliennes, la bande de Gaza était victime d’une catastrophe humanitaire conçue par des politiciens.

Avant le premier jour des attaques, le 27 décembre, il y avait une montée en flèche de la pauvreté, de la malnutrition des enfants, et de la dépendance à l'aide alimentaire (respectivement 80%, 65% et 60%), et plus de 270 malades étaient morts en raison de la fermeture des frontières et du refus à l'accès aux soins. Les Nations Unies, et d'autres groupes d'aide, ont même dû arrêter la distribution de l'aide pendant quelques jours, comme résultat direct de la fermeture des frontières, privant ainsi 1,1 millions de personnes de l'aide alimentaire.

C'est pire maintenant. Les équipements des hôpitaux ne sont toujours pas réparés et sont insuffisants (les machines de dialyse, les scanners), les installations sanitaires et d'eau sont dans un état encore pire, avec de nouveaux dégâts à leurs infrastructures suite à la campagne de bombardements massifs - des parties de la bande de Gaza n'ont toujours pas d'électricité ni d’eau courante, près d’un mois après le "cessez-le-feu" - et avec les fenêtres cassées, les maisons sont froides, car les Palestiniens ont peu de moyens de chauffage et les nuits sont glaciales.

Rien n'a changé avec les frontières, et la situation est redevenue comme avant les attaques israéliennes. Selon des estimations prudentes, Gaza a besoin de 700 camions d'aide par jour (à la mi-décembre, Gaza ne recevait qu’une moyenne de 16 camions par jour), alors que le besoin est beaucoup, beaucoup plus important... et que le nombre de camions qui entrent est beaucoup, beaucoup plus faible. L’Égypte demeure scandaleusement coupable, avec des centaines de camions d’aide qui attendent devant le passage de Rafah fermé à la frontière égyptienne, et où la nourriture pourrit et les couvertures sont inutilisées.

Dans le village d’Al Faraheen, au sud de Gaza, quelques habitants ont pris des mesures positives pour lutter contre l'immoralité du siège imposé à Gaza et améliorer la vie de leur communauté.

En s'appuyant sur la connaissance d'un artisan de 70 ans de la ville voisine de Khan Younis, Mohammed Abu Dagga a construit un four en terre fonctionnant au diesel classique qui est beaucoup plus disponible que le gaz de cuisine. Le four, fait de boue et entouré des quelques briques disponibles, a nécessité une semaine pour sa construction. L’interdiction israélienne imposée aux matériaux de construction n'a pas été un obstacle à ce projet en raison de la technique utilisée de mélange de sable, de paille et de terre.

Des milliers de maisons détruites dans toute la bande de Gaza restent à l’état de décombres, dépendent de la bonne volonté d'Israël à ouvrir les frontières au béton et aux matériaux de construction (une bonne volonté qui ne s'est pas encore concrétisée), des produits faisant depuis longtemps partie de la liste des produits interdits.

Le jour de notre visite, le nouveau four à pain de la commune d’Al Faraheen avait une file d'attente qui allait au-delà de l'entrée. Ce n’était pas l’une de ces files d’attente horribles où les Gazaouis attendaient pendant des heures pour s’entendre dire que le dernier pain avait été vendu.

L'ambiance à Faraheen était joyeuse, un air de soulagement, pour la simple raison d’être reconnaissant.

Pour les nombreux villageois qui ne peuvent pas payer ou ne peuvent pas trouver de gaz de cuisine et qui ont épuisé leur bois de chauffage (bien que les oliviers et les arbres fruitiers écrasés par les bulldozers et les tanks de l'armée israélienne fournissent une source de bois déprimante), ils peuvent acheter pour un shekel 10 galettes de pain.

Étant donné que l'investissement d'Abou Dagga dans le four s’est élevé à 2000 dollars (environ 8000 shekels), le prix est correct, et plus à la portée d'une communauté largement agricole que les près de 400 shekels pour une bombonne de gaz de cuisine.

Avec une grande partie du blé produit localement, le pain semble être un délicieux pain de blé entier.

Pour une région qui a longtemps souffert des invasions des tanks et des bulldozers israéliens, qui a perdu une grande partie de ses terres agricoles sous les lames des bulldozers, dont les batteries de poulet ont été détruites (et avec eux les moyens de subsistance), et dont la plupart des maisons portent des marques des tirs aléatoires des soldats israéliens, il est agréable d'avoir quelques bonnes nouvelles, même si elles ne sont pas nombreuses.

Source : http://palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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