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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Refus d'entrer en Israel/Palestine

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Pour être précis, l'entrée dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO) par la seule voie possible disponible, via Israel, est une aventure pénible pour les nerfs, fatigante et extrêmement embarrassante.
Si l'étranger interrogé répond honnêtement au déluge des questions lancées par la police des frontières israélienne, il ou elle peut se retrouver dans une procédure d'entrée très stressante et désagréable.

Des retards incroyablement longs, des interrogatoires exténuants, des fouilles au corps et une humiliation basique sont les meilleurs scénarios, avec la menace toujours croissante de l'expulsion.

En conséquence, on est forcé de mentir avec l'aplomb d'un criminel professionnel et de se préparer à soutenir notre histoire, la faire corroborer par des témoins, des noms de contact et des numéros de téléphone afin d'entrer dans les TPO.

Puisque cette politique n'a jamais été remise en cause, Israël a récemment lancé une véritable campagne systématique de maintien des ressortissants étrangers à l'extérieur de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie , contrairement au droit international.

En évitant des négociations avec les Palestiniens et en imposant des décisions unilatérales, Israël pousse de plus en plus pour mettre en application son agenda, sans aucune résistance de la communauté internationale, ou de l'ONU.

C'est un fait relativement connu que beaucoup de Palestino-Américains et d'autres ressortissants étrangers aimeraient "être autorisés" à vivre dans les territoires palestiniens. Cependant, Israël interdit aux étrangers de résider dans les TPO.

Donc, la meilleure façon pour que les étrangers y restent pendant une période prolongée, c'est de renouveller tous les 3 mois leur visa israélien de visiteur. Cependant, il semble que (l'Etat Israélien) ait surpris ces pratiques. Al-Jazeera a récemment estimé "qu'au moins 13.000 personnes (des Non-Juifs) ont été arbitrairement refusés d'entrer en Israël/Palestine."

Ils ont été empêchés d'entrer en Israël, sur leur chemin pour la Palestine, ou lorsqu'ils ré-entraient après avoir quitté le pays pour leur renouvellement de visa de trois mois.

Israël décide finalement, selon son bon vouloir, qui entre et qui n'entre pas dans les TPO. Ceux qui sont refusés d'entrer sont en général ceux qui ont un historique palestinien, des enfants et/ou qui sont mariés à quelqu'un avec une identité palestinienne, les activistes des droits de l'homme et les employés d'ONG.

Pour résumer : ceux qui ne sont à aucun moment un risque pour la sécurité, mais qui s'avèrent justement être en désaccord avec la politique d'Israël dans les TPO et agissent en tant que témoins, ont le plus gros risque d'expulsion.

En consultant les avocats israéliens sur cette politique de discrimination illégale, il semble qu'il n'existe actuellement aucune législation ou politique officielle écrite qui soutienne cette pratique de plus en plus répandue.

La longue pratique des mesures unilatérales d'Israël se fait souvent par la publication des déclarations publiques, en sachant que ses critères sont loin de cacher une perspective légale.

La base de l'illégalité réside dans le droit international, à savoir la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui exige qu'Israël se retire des territoires occupés. Ainsi, fondamentalement, l'Etat israélien, n'a aucune base juridique dans le droit international pour contrôler toutes les frontières, ni pour refuser la permission aux Palestiniens de construire un aéroport à Gaza et en Cisjordanie .


Le principe de non-discrimination dans l'article 5 de l'ICERD oblige "Les États parties à la Convention de garantir à chacun, sans distinction de race, de couleur ou d'origine nationale ou ethnique, l'égalité devant la loi, notamment dans la jouissance de certains droits civils, politiques, économiques et sociaux.."

Si c'est seulement une raison de sécurité, ceux en question ont le droit de savoir quels sont les critères d'entrée ; au moins pour s'assurer que ces critères ne sont pas discriminatoires et illégaux.

En outre, " Le principe de non discrimination ne peut faire l'objet de dérogations ; même en cas de guerre ou sous l'état d'urgence, un Etat ne peut se livrer à des actes qui équivalent à de la discrimination raciale."

Le refus d'entrée par Israël aux ressortissants étrangers sur le territoire palestinien est encore un autre moyen de refuser aux Palestiniens leurs droits fondamentaux et leur souveraineté. Pourquoi ne serait-ce pas aux Palestiniens eux-mêmes de décider qui ils veulent admettre ou non sur leur territoire ?

Avec le consentement des États-Unis et des Nations-Unies pour l'expansion de la colonisation, du vol de la terre et de l'eau, le contrôle total des déplacements dans les TPO, le refus d'entrée systématique semble être le moyen qu'Israël a trouvé pour fermer la porte à clef et jeter la clef de prison, afin d'accomplir son objectif politique de Bantustans palestiniens, contrôlés par l'Etat, au lieu d'un état viable souverain.

L'éloignement des ressortissants étrangers comme les observateurs des droits de l'homme agissant en tant que témoins extérieurs et comme force de dissuasion aux crimes de guerre israéliens récurrents aide ce "système" de travail - E..


Un exemple, le Programme des Nations Unies pour le Développement (le PNUD) offre un programme appelé le programme TOKTEN (Transfert de Connaissance par des Ressortissants Expatriés).

Le Programme TOKTEN de l'ONU a pour but de renverser les exemples d'exode des compétences en encourageant les ressortissants expatriés, qui ont une expertise dans un certain domaine à vivre et à travailler dans leur pays d'origine.

Dans le passé, les employés de TOKTEN recevaient des visas par l'ONU pour travailler pour une organisation palestinienne. Le programme a fourni à beaucoup d'individus un enrichissement mutuel en transférant une connaissance basée sur une compétence spécifique et en aidant à la reconstruction leur pays d'origine, tout en vivant dans leur patrie.

Cependant, lors d'une réunion organisée récemment par le PNUD, il est apparu que ceux qui détenaient actuellement un visa TOKTEN auraient un délai de grâceintérimaire et sont peu susceptibles d'obtenir de futurs visas, parce qu'Israël n'accorde plus à l'ONU l'autorisation de le faire. Ceci apparaît comme un premier signe évident de la politique officielle pour isoler, marginaliser, et emprisonner encore plus les Palestiniens du reste du monde.

Cette annonce du PNUD empêche également les ressortissants étrangers qui vivent et travaillent actuellement en Cisjordanie d'être autorisés à y vivre plus longtemps. Ils doivent maintenant se déplacer à Jérusalem, bien que la corvée quotidienne des checkpoints rende cela incroyablement fatiguant et peu réaliste de faire les aller-retours tous les jours, sur une base de long terme.

En outre, ils devront obtenir tous les jours l'autorisation d'entrer en Cisjordanie par Israël. Ceux qui vivront en Cisjordanie et seront "pris" seront sortis de force non seulement des Territoires Palestiniens Occupés mais leur visa leur sera retiré et ils seront expulsés immédiatement. C'est ce qui s'est déjà produit dans au moins un cas.


Quels sont les pays des ressortissants en question qui font quelque chose pour s'assurer que le traitement et les droits de leurs citoyens sont respectés ? Aucun à ce qu'on peut voir.

En fait, il n'y a pas que les Etats-Unis et l'ONU qui respectent le contrôle de l'Etat sur les territoires palestiniens, même la Suède a récemment publié un rapport indiquant que : "Il est interdit d'entrer dans les territoires sous contrôle de l'Autorité Palestinienne., dans la Bande de Gaza, la Judée et la Samarie (secteur A) sans l'obtention d'une autorisation écrite préalable. L'entrée dans les territoires mentionnés ci-dessus, sans autorisation préalable, peut avoir comme conséquence des mesures judiciaires prises contre vous, y compris l'expulsion et le refus de toute future entrée dans l'Etat d'Israël."

Ce statut implique que l'institution autonome auto-gouvernée appelée l'Autorité Palestinienne puisse déterminer qui entre sur son propre territoire. Cependant, "le dépôt d'une demande d'autorisation d'entrée dans les secteurs mentionnés ci-dessus ne constitue pas la permission de le faire, avant la réception de l'autorisation écrite."

Cela pourrait donner la fausse impression que l'Autorité Palestinienne délivre "l'autorisation écrite"; et ironiquement, ce n'est pas le cas.

Pour récapituler, vous devez solliciter un visa séparé pour entrer dans les secteurs `sous contrôle de l'Autorité Palestinienne,' cependant Israël est le seul à vous donner la permission d'entrer.

Cependant, les juifs du monde entier ou ceux qui feignent d'être juifs sont encouragés et ont d'une certaine façon plus qu'un droit à ne pas faire que visiter, mais à venir y vivre sans réserve en tant que colonialistes de la population palestinienne autochtone.

Par exemple, selon le site internet de l'université de Tel Aviv, "Israël a des accords de visa avec 65 pays. Les ressortissants de ces pays n'ont pas besoin d'obtenir d'autorisation ou de visa d'entrée avant leur arrivée en Israël ; ils reçoivent automatiquement un visa de touristes B2, valable trois mois, lors de leur entrée dans le pays."

En plus, "le visa d'Etudiant de Famille A4" : Les Facutés et les étudiants peuvent solliciter ce visa pour les membres de leurs familles. Il est valable jusqu'à un an et doit être renouvellé tous les ans."

Cependant, un professeur à l'université de Birzeit du programme TOKTEN de l'ONU n'est même pas autorisé à demander un visa de trois mois pour terminer son semestre parce qu'Israël refuse de lui accorder le visa.

Le raisonnement israélien est pour "notre propre sécurité", naturellement, la " situation sur le terrain" en Cisjordanie entre le Fateh et le Hamas fournit une raison pour des règlementations d'entrée bien plus rigides.

Cependant, selon le droit international, "le principe de non-discrimination est non-dérogeable ; même lorsque la guerre ou un état d'urgence existe, un état ne peut pas s'engager dans des actions qui équivalent à de la discrimination raciale :


(4) En conséquence, quand un Etat fait face à une menace pour sa sécurité, par exemple, il peut ne pas viser des membres d'un groupe racial particulier pour un traitement moins favorable que les personnes qui n'appartiennent pas à ce groupe.

En plus, n'est-ce pas le droit inaliénable de ceux qui se sont engagés à vivre et à travailler pendant des années sous des conditions d'occupation pas vraiment sûres de prendre cette décision pour eux-mêmes ?

C'est un principe de base du droit international que les traités des droits de l'homme s'appliquent à toutes les régions où l'Etat partie exerce un contrôle réel.

Il est bien connu et bien documenté qu'Israël en tant que puissance d'occupation se considère au-dessus du droit international.
Cependant cela ne l'affranchit pas de ses responsabilités légales. Une puissance d'occupation a une responsabilité de respecter la Quatrième Convention de Genève et de protéger la population civile qu'elle occupe.

En l'absence d'une solution négociée ou de restitution du contrôle, comme convenu dans les Accords d'Oslo, Israël n'a aucun droit légal pour refuser l'entrée dans les Territoires Palestiniens Occupés, en particulier en entrant par la frontière jordanienne.

Alors que 3.5 millions des Palestiniens souffrent, isolés et affamés seulement pour leur choix d'un gouvernement démocratiquement élu, le mur et les colonies empiètent sur leur territoire en volant de plus en plus de terre et d'eau ; tandis qu'Israël tue les Palestiniens en toute impunité.

N'est-ce pas un moment plus critique que jamais pour que les observateurs de droits de l'homme palestiniens et internationaux soient témoins et documentent la situation sur le terrain ?

Il y a quelque chose que nous pouvons faire pour résister à cette politique injuste et discriminatoire.

Nous pouvons faire pression sur le gouvernement de notre pays pour qu'il excerce un traitement juste et nous pouvons exiger une action auprès des Nations Unies pour forcer Israël à se conformer aux normes internationales.


Que pouvez-vous faire ?


Commencez une campagne dans votre pays pour contacter votre gouvernement afin qu'il fasse pression sur Israël et l'ONU et mette fin à l'isolement des Palestiniens maintenant.

• Venez visiter, ou encore mieux, venez vous installer en Palestine et restez-y aussi longtemps que vous le pouvez.

• Boycottez et Désinvestissez d'Israël!

• Ecrivez-nous à : palsolidarity@palnet.com et faites-nous savoir si vous connaissez quelqu'un qui a été refusé d'entrer dans les Territoires Palestiniens Occupés.

• Ou écrivez à l'adresse ci-dessus si vous êtes intéressé pour faire partie d'une campagne commencée par les militants des Droits de l'Homme palestiniens d'Al Haq et de l'université de Birzeit pour aider à arrêter ces pratiques illégales !


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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Noura Khouri

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20 juin 2006