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ISM France - Archives 2001-2021

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Beit Furik -

Saisies de terres à Beit Furik

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En 2 mots, Itamar est une pieuvre dont les tentacules prennent encore plus de terres. En fait, cela veut dire qu'environ 800 à 1 000 dunams de terres agricoles palestiniennes, presque toutes plantées d'oliviers, sont incultivables et si elles sont laissées incultivées, elles deviendront des terres israéliennes selon les Lois tordues utilisées par Israël pour acquérir la terre. En raison du grand nombre d'avant-postes et des routes, les terres qui deviennent actuellement inaccessibles sont de plus en plus importantes.

Aujourd'hui nous sommes retournés à Beit Furik, pour aider les fermiers à cueillir leurs récoltes dans les oliveraies. La cueillette semble démarrer de plus en plus tôt, certains partent dès 5h du matin, pour éviter le harcèlement et les dangers potentiels des habitants de la colonie d'Itamar où beaucoup d'entre eux pensent que c'est leur droit de prendre toute la terre de la Cisjordanie , par tous les moyens.

Nous sommes arrivés plus tard, rejoignant d'autres internationaux qui étaient déjà là. Les colons étaient déjà postés sur une crête au-dessus des bosquets, équipés comme d'habitude de leur fusil M16 ainsi que de jumelles et téléphone portable. Ensuite l'armée est arrivée par une porte installée dans la clôture de la colonie, à environ ½ kilomètre de leurs positions. Avec leur véhicule, ils sont passés par le petit bois et s'arrêtèrent en dessous-nous et nous demandèrent de descendre vers eux. Alors que nous descendions, ils tentèrent de nous prendre nos caméras et nos appareils photos. Nous avons résisté. Ils nous ont dit ensuite de partir parce que nous étions dans une zone militaire fermée. C'était une nouvelle pour nous tous puisque c'est une oliveraie. J'ai reconnu au moins l'un des soldats qui nous avait expulsé ou arrêté la semaine dernière à Awarta.

Nous étions en fait sur une autre côté de la colonie illégale d'Itamar dont les nombreux avant-postes marquent l'horizon. Nous avons demandé des clarifications sur la zone militaire fermée, le soldat nous a expliqué que la zone militaire fermée était sur un rayon de 2 Kms autour de la colonie d'Itamar. Cependant, ils ne nous ont présenté aucun ordre militaire ou carte comme exigé. Je pense que cela signifie que les Forces d'Occupation Israélienne prétendent avoir fermé une zone d'au moins 12,5 kms2, moins la terre déjà volée par la colonie et la clôture actuelle qui représentent à peu près 3 à 5 kms2.

En 2 mots, Itamar est une pieuvre dont les tentacules prennent encore plus de terres. En fait, cela veut dire qu'environ 800 à 1 000 dunams de terres agricoles palestiniennes, presque toutes plantées d'oliviers, sont incultivables et si elles sont laissées incultivées, elles deviendront des terres israéliennes selon les Lois tordues utilisées par Israël pour acquérir la terre. En raison du grand nombre d'avant-postes et des routes, les terres qui deviennent actuellement inaccessibles sont de plus en plus importantes. De plus, il n'est pas clair si les soldats veulent dire que le rayon est à partir du point central d'Itamar ou à partir de la cloture entourant Itamar ce qui signifierait que la surface des terres inaccessibles serait doublée.

Toutefois, si l'on imagine que le rayon de 2 Kms part des maisons de la colonie visibles des oliveraies, la zone militaire fermée devrait d'étendre jusqu'à la ville de Beit Furik où habitent 12 000 personnes. Cela veut dire que les fermiers ne sont pas autorisés à récolter leurs olives sur la majorité de leurs terres. Cela explique pourquoi les soldats harcèlent et tirent sur les fermiers qui tentent désespérément de cueillir leurs olives et nourrir leurs familles. Les colons également intimident, battent et tirent sur les fermiers régulièrement, sans faire attention à la proximité de la colonie, souvent seulement si les fermiers sont visibles des routes d'accès qui serpentent le haut des collines, à des kilomètres de la colonie. Ils savent qu'ils sont exempts de toute suite judiciaire.

La DCO a donné à chaque village des dates d'autorisation de cueillette pour une partie de leurs terres. Chaque village a obtenu 2 ou 3 jours pour la cueillette de dizaine de milliers d'oliviers ce qui est complètement impossible. J'ai parlé avec un soldat qui naïvement ou aveuglément pensait qu'il était possible d'effectuer la récolte de cette zone en 2 jours. J'ai tenté de lui expliquer qu'il fallait plus d'un mois dans la région mais il n'a pas reconnu qu'il avait tort, ni dans le fond, ni dans la forme. Il suit purement et simplement les ordres. Ils ont également mis ces dates de façon délibérée pendant le Ramadan quand les Musulmans ne mangent ni ne boivent le jour jusqu'à la tombée de la nuit, rendant le travail sous le soleil virtuellement impossible.

Alors que nous quittions le secteur, nous pouvions voir le colon qui nous regardait d'un air satisfait du haut de sa colline, il avait fourni une route d'accès pour un nouvel avant-poste illégal. En rentrant à Balata, je me suis renseigné pour découvrir qu'il y avait eu 6 nouveaux blessés par l'armée la nuit dernière autour du camp de réfugiés de Balata.

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