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Israël - 5 septembre 2008
Par Saed Bannoura
La Cour d’Assises israélienne de Jérusalem a condamné, Yanai Lazla, un garde frontière israélien, à 6 ans et demi de prison pour le meurtre d’Omran Abu Hamdiyya, un habitant palestinien de la ville d’Hébron, au sud de la Cisjordanie.
Lazla et trois autres policiers ont enlevé Abou Hamdiyya en l'obligeant à monter dans leur jeep de l’armée et quand ils ont accéléré, ils l’ont jeté de la jeep.
Vers 20h le 30 Décembre 2002, Abu Hamdiyya se trouvait près de son domicile avec ses amis quand une jeep de la police des frontières s’est arrêtée près d'eux. Des policiers sont sortis et ont forcé Abu Hamdiyya à monter dans la jeep et se sont éloignés.
Moins de quarante minutes plus tard, les amis d'Abu Hamdiyya ont retrouvé son corps sur le bord de la route près de la Zone Industrielle.
Le Centre d'Information israélien pour les Droits de l'Homme dans les Territoires Occupés (B'Tselem) a indiqué qu’Abu Hamdiyya a d'abord été frappé et maltraité par les soldats, et quand il a été jeté dehors alors que la jeep filait à toute vitesse, sa tête a heurté lourdement le trottoir et il a été tué sur le coup.
La plainte contre les soldats a été déposée par B'Tselem et le groupe des Droits de l’Homme palestinien, Al Haq.
B'Tselem a déclaré que les policiers avaient également abusé de plusieurs autres Palestiniens à Hébron. Le Centre a demandé si une peine de 6 ans et demi de prison était suffisante pour un crime aussi grave qu’un homicide.
"On peut se demander si une peine de 6 ans et demi est compatible avec un délit aussi grave qu’un homicide. Mais présenter le policier devant la justice, même seulement en partie, est un rare exemple dans lequel le système de justice israélien répond à ses obligations de tenir les forces de sécurité responsables pour avoir fait du mal illégalement à des Palestiniens. En règle générale, les autorités s'abstiennent d’appliquer la loi aux soldats et aux policiers qui commettent des crimes de violence. Vraisemblablement, les résultats tragiques de cette affaire, ainsi qu’une importante couverture médiatique, ont conduit les autorités à s'écarter de leurs habitudes et à poursuivre les policiers ", a indiqué B'Tselem.
B'Tselem a également déclaré que plusieurs actes de violence des soldats israéliens dans les Territoires Occupés restaient impunis puisque ces actes de violence et d'abus ne sont pas correctement examinés et que de nombreux cas ne permettaient pas d’aller jusqu’au procès.
"Depuis le début de l'Intifada, en 2000, B'Tselem a indiqué au Département d'Enquête de la Police (DEP) 130 cas de violences policières à l’égard des Palestiniens (sans parler des cas de tirs)", a déclaré B'Tselem «Parmi ces cas, le DEP a ouvert 100 enquêtes, ce qui a conduit à la poursuite de seulement neuf agents de police et des procédures disciplinaires contre seulement quatre officiers de police".
Le site d'informations Arabs48 a indiqué que les quatre policiers ont été arrêtés et que des charges ont été portées contre eux le 1er Mai 2003.
Les charges retenues contre eux incluent le meurtre d’Abu Hamdiyya et une entrave à l'enquête. La Commission d’Enquête qui a été chargée d'enquêter sur l'incident a déclaré que les quatre policiers ont abusé de leur autorité et commis des actes qui portaient atteinte à des civils et des propriétés à Hébron.
"L'acte d'accusation contre les quatre policiers a déclaré, en partie, que ceux-ci "ont mené une campagne de violence et de cruauté contre les habitants de la ville, en abusant de leur autorité, en se livrant à des actions violentes visant à blesser physiquement et à causer des dégâts aux propriétés, leur objectif étant de blesser, d’humilier et de harceler… Au cours de leurs virées dans les rues de la ville. . . les accusés ont fait monter dans leur jeep des habitants sur lesquels ils tombaient par hasard et ils leur ordonnaient de sauter de la jeep en marche.
L'une des personnes qui a refusé de le faire alors que la jeep roulait à très grande vitesse a été poussée de la jeep par les accusés, est tombée sur la route en se cognant la tête et est morte…
De plus, les accusés ont pris d'autres personnes pour les frapper, en utilisant une matraque et une crosse de fusil, ils ont volé des biens et ont jeté du gaz lacrymogène et des grenades incapacitantes sur la population locale sans aucune raison." a signalé B'Tselem.
La Commission a ajouté que les soldats ont enlevé plusieurs personnes au hasard et les ont obligées à sauter de leur jeep alors qu’ils roulaient à toute vitesse. Omran a reçu l'ordre de sauter de la jeep et quand il a refusé, les soldats l’ont jeté à l’extérieur du véhicule.
Les soldats ont également enlevé plusieurs civils qu’ils ont frappé à coups de matraque et avec leurs armes, mais ils ont aussi volé des biens et jeté des bombes de gaz et des grenades assourdissantes sur un certain nombre d’habitants sans aucune raison.
Le 16 Mai 2003, le journal israélien Yedioth Ahronoth a publié une interview du chauffeur de la jeep, Basim Wahbi, l’un des quatre policiers qui a révélé les détails de l'incident.
Wahbi a déclaré qu’alors qu’il conduisait la jeep à toute vitesse (70-80 kilomètres/heure), il a entendu l’un des soldats qu’il a appelé Shahar ordonner à Omran "de sauter de la jeep".
Omran se tenait au milieu de la jeep et se cramponnait à une ceinture attachée au toit de la jeep quand Shahar et un autre soldat qu’il a identifié sous le nom de Yenai, l’ont poussé.
"Il est tombé au sol, j'ai entendu sa tête frappe le sol, j'ai entendu sa tête éclater", a dit Wahbi, «Je voulais ralentir mais ils m’ont crié dessus et m’’ont dit de retourner à la base, en disant : "il est mort, il est mort".
Wahbi a ajouté qu’à leur arrivée à la base, ils ont tous accepté de faire une fausse déclaration et de s’y tenir.
Quand l'armée a enquêté sur l'incident, les quatre soldats ont été arrêtés et inculpés le 1er Mai 2003 pour le meurtre d’Omran, pour mauvais traitements contre trois autres Palestiniens et entrave à l'enquête.
Le 6 Mai 2003, des accusations de sévices sur des civils palestiniens ont été déposées contre onze autres policiers qui servaient dans la même unité.
Le 22 Septembre 2005, Wahbi a été condamné à 4 ans et demi de prison après avoir été reconnu coupable d'avoir aidé des soldats à commettre le crime.
Le 28 avril 2008, Yanai Lazla, qui a jeté Abu Hamdiyya de la jeep, a été reconnu coupable d'homicide et autres délits et a été condamné à 6 ans et demi d'emprisonnement. La procédure engagée contre les deux autres accusés continue.
Source : http://www.imemc.org/
Traduction : MG pour ISM
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