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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Absence de bonnes intentions

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A l’aide d’une seule bougie fournissant une lumière réduite, il cherchait le nouveau numéro de portable d'un officiel égyptien. Il l’a finalement trouvé et a composé le numéro. La femme du responsable lui a dit que son mari était allé se coucher et qu’il devait rappeler dans la matinée.
C'est ainsi que Ghazi Hamad, chargé du maintien de contacts entre le gouvernement Haniyeh dans la bande de Gaza et le gouvernement égyptien, passe ses nuits dans son bureau. Il essaie de mettre ensemble une formule qui permettrait au Hamas et au Fatah d’accepter de reprendre le dialogue.

Absence de bonnes intentions


Photo : le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'un dircours à Ramallah

En plus de contacter les responsables égyptiens, Hamad a également appelé de hauts responsables à Damas, Sanaa, à Doha et dans d'autres capitales arabes. Ce qui lui donne du courage, c’est qu’il a obtenu l’assurance de plusieurs responsables que la Ligue Arabe ne prendra pas partie dans le conflit entre les factions palestiniennes et s'abstiendra de faire porter le blâme au cas où le dialogue échoue à nouveau - contrairement à la volonté du président de l’Autorité Palestinienne, le Président Mahmoud Abbas.

"Malgré l’échec des pays arabes à prendre des mesures sérieuses pour aider à combler le fossé entre nous, il est extrêmement important que les Arabes ne prennent pas partie au conflit, car cela permettrait non seulement de perpétuer le fossé, mais aussi de l'aggraver un degré sans précédent», a déclaré Hamad à Al-Ahram Weekly.

Hamad est le seul dans le gouvernement d’Haniyeh à avoir maintenu des contacts avec des personnes proches d’Abbas et, en particulier, avec le négociateur en chef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Saeb Erikat, avec qui il est en contact presque quotidien. Mais Hamad ne se fait aucune illusion. Si le fossé continue à se creuser, il sait que lui et Erikat devront rompre leur relation.

Le responsable de la Bande de Gaza a également révélé que certains partis indépendants palestiniens avaient proposé aux responsables en Égypte et de la Ligue Arabe que la Ligue Arabe tienne des réunions séparées avec les représentants du Fatah et du Hamas au cours desquelles les représentants proposeraient des formules créatives "pour combler le fossé entre les deux parties.
A son avis, en dépit du fait que les deux parties se soient tourné le dos, il est encore possible de résoudre leurs divergences, "à condition que leurs intentions soient bonnes."

Il s'agit d'une avancée importante. Malgré les tentatives d’Hamad et des partis palestiniens indépendants, la situation reste essentiellement inchangée. Abbas estime que les ministres arabes des affaires étrangères devraient convoquer une réunion d'urgence afin de déterminer quelle faction palestinienne est responsable de l'échec du dialogue national. De son point de vue, ce serait un autre pas vers l'isolement du Hamas.

En effet, il semble qu'il y ait des personnes dans l’entourage d’Abbas qui cherchent à aggraver la confrontation avec le Hamas et, par conséquent, font pression sur lui pour qu’il déclare la bande de Gaza : "zone rebelle".

Des sources dignes de foi ont déclaré à Weekly que Mohammed Dahlan, un membre du Conseil Révolutionnaire du Fatah, et Yasser Abed Rabbo, secrétaire du Comité exécutif de l'OLP, sont parmi ceux qui poussent dans cette direction ce qui conduirait à une suspension de la rémunération de tous les employés du gouvernement dans la bande de Gaza. L'idée est d'intensifier les pressions internes contre le Hamas et d’inciter à une rébellion populaire dans la bande de Gaza

Pendant ce temps, les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne en Cisjordanie continuent à prendre dans des rafles les militants du mouvement Hamas. Presque de tous les dirigeants du Hamas insistent pour que soit mis fin à la détention de membres du Hamas et la libération de ces détenus est une condition avant d’accepter une invitation égyptien d'accueillir les négociations de dialogue inter-palestiniens.

Ayman Taha, un dirigeant du Hamas, déclare avec insistance que le Hamas refuse le dialogue tant que la campagne d'arrestations contre le Hamas continuera. Il dit que les détentions sont un stratagème pour forcer le Hamas à faire des concessions, en particulier en ce qui concerne l'extension du mandant d’Abbas au bureau.

Taha insiste sur le fait que le Hamas ne pliera pas à ce type de pression. Il rappelle que les forces de sécurité d’Abbas avaient tenté autrefois de faire la même chose dans la bande de Gaza, ce qui s’est retourné contre eux. Il accuse, en outre, le gouvernement de Fayyad basé à Ramallah et ses services de sécurité de connivence avec les forces de sécurité israéliennes contre la résistance palestinienne.
"Quand une agence de sécurité palestinienne arrête un responsable politique qui vient d'être libéré d'une prison israélienne où il était détenu pour menace à la sécurité d'Israël, n’est-ce pas un effort flagrant pour le compte d'Israël?"

Même les plus pessimistes des Palestiniens n'auraient pas imaginé que l'acrimonie entre le Fatah et le Hamas atteindrait un tel point de véhémence. La guerre des mots, des récriminations et des soupçons, et les insultes et les accusations qui pleuvent semblent former un mur infranchissable entre le peuple palestinien et la réconciliation nationale qu'ils attendent depuis longtemps. À plus d'une occasion, Abbas a accusé les dirigeants du Hamas de transformer Gaza en "pied-à-terre d'Al-Qaida".

Pendant ce temps, Said Sayam, le ministre de l'Intérieur du gouvernement déchu d’Haniyeh, a accusé Abbas de faire la guerre contre le peuple palestinien en refusant de payer les salaires des fonctionnaires dans la bande de Gaza, en refusant d'accorder des passeports aux malades de la bande de Gaza qui ont besoin de se rendre à l'étranger pour être soignés, et d'être responsable de la fermeture du poste frontière de Rafah.
Il a en outre accusé Abbas d'avoir plongé la bande de Gaza dans l'obscurité, car c’était à sa demande qu’Israël a arrêté de fournir le combustible nécessaire pour produire de l'électricité
.

Parallèlement, il semble que le gouvernement égyptien est toujours en colère contre le Hamas pour avoir refusé son invitation à participer aux pourparlers de réconciliation palestinienne au Caire. Des actions populaires, telles que des marches de protestation et des sit-in organisés par des parties indépendantes n’ont pas plus réussi à pousser les deux parties à reprendre le dialogue.

Walid Al-Mudalil, professeur de sciences politiques à l'Université islamique de Gaza, estime que les arrestations massives et la guerre des mots indiquent que si le problème se limite aux "bonnes intentions", le Fatah et le Hamas ne commenceront jamais à se parler. Seuls une intervention arabe «forte, sérieuse, juste et objective" a une chance de persuader les deux parties à renouer le dialogue, dit-il.

"Malheureusement, la division du monde arabe en camps opposés a été préjudiciable à la situation palestinienne. Les deux factions palestiniennes rivales sentent qu'elles sont soutenues par un camp arabe ou l'autre, indépendamment de l'objectivité et de l'intégrité de leurs positions», dit Al Mudalil à Weekly.

Les dirigeants du Hamas, dit-il, pensent que la médiation de l'Égypte n’aboutira finalement qu’à ouvrir la voie à la fin du pouvoir de leur mouvement. Le Caire, affirment-ils, ne veut pas qu’un gouvernement des Frères Musulmans réussisse dans la bande de Gaza, de crainte que cela renforce les Frères Musulmans en Egypte. Ils suspectent même de plus en plus que le document du projet de réconciliation rédigé par Le Caire ait été élaboré en coordination avec Abbas.

Selon Al-Mudalil, Abbas sait que l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite le soutiennent tandis que le Hamas estime que la Syrie, le Qatar et le Yémen comprennent ses positions. "Tant que les deux parties ne se désengageront pas de leur dépendance au facteur externe, il sera difficile de mettre fin à l'actuelle scission", a t-il dit.

Il est d'accord avec Hamad qu'il est possible de venir avec beaucoup de "formules créatives" pour combler le fossé entre les deux parties de manière à permettre aux deux de sentir que leurs intérêts seront pris en charge par le dialogue. Malheureusement, beaucoup dépend de la bonne volonté des deux parties à un moment où c'est précisément l'ingrédient qui fait défaut.

Source : http://weekly.ahram.org.eg/

Traduction : MG pour ISM

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