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Liban - 6 avril 2007
Par Brian Harring
L’invasion israélienne du Liban, l’an dernier, a entraîné une défaite militaire retentissante pour l’Etat sioniste.
D’après un rapport confidentiel du ministère français des Affaires étrangères, qu’a pu consulter Brian Harring, loin de ne perdre que de 116 à 120 hommes, comme elle le prétendait, l’armée israélienne a enregistré environ 2.300 morts.
Remarque : En me rendant à Moscou en vue d’une conférence avec mes éditeurs, je me suis arrêté quatre jours à Paris pour affaires, recherches et tourisme.
Durant ces quatre jours, un de mes amis français travaillant au Quai d’Orsay m’a remis copie d’un rapport officiel, ainsi qu’un résumé des causes, du déroulement et du bilan de l’invasion israélienne du Liban, en 2006.
Ce document comporte près de 300 pages. Très complet, il est illustré de tableaux, de graphiques et de nombreuses photographies.
A votre intention, j’ai résumé ici ce rapport.
Brian Harring.
Les causes de l’agression
Tant Israël que les Etats-Unis voyaient dans la Syrie un dangereux ennemi potentiel. Les renseignements militaires conjoints indiquaient que la Syrie était un puissant soutien pour la formation chiite paramilitaire libanaise Hezbollah.
Israël avait planifié une opération militaire punitive à l’intérieur du territoire libanais tant afin de couper les ailes du Hezbollah qu’afin d’envoyer à la Syrie le puissant message de cesser de fournir des armes et de l’argent à cette formation anti-israélienne.
En raison de leur implication en Irak, les Etats-Unis avaient fait savoir qu’ils ne seraient pas en mesure de fournir de quelconques forces terrestres, mais qu’ils assureraient assurément la fourniture de tous les types d’armes, y compris les bombes, les bombes à sous-munition, en vue de cette opération projetée.
Un casus belli fut créé par l’assassinat de Rafiq Hariri, homme politique libanais populaire, par le Mossad, et par une campagne de désinformation lancée et promue à l’instigation tant d’Israël que des Etats-Unis, afin d’y impliquer la Syrie.
L’armée israélienne recevait des renseignements faussés et trompeurs, apparemment d’origine russe, qui la désinformaient au sujet des positions et des forces du Hezbollah ; c’est la raison pour laquelle la planification initiale fut très gravement faussée.
En concertation totale avec le président américain, l’armée israélienne déclencha son agression brutale et meurtrière le 12 juillet 2006, et elle la poursuivit jusqu’à ce que le Hezbollah lui eut infligé de telles pertes, ainsi qu’à la population civile israélienne, que le gouvernement israélien supplia la Maison Blanche d’imposer un cessez-le-feu par l’intermédiaire de l’Onu.
Cela fut accordé à Israël le 14 août 2006, et le dernier acte de cette agression meurtrière et non provoquée consista en la levée du blocus maritime des ports libanais.
L’incident controuvé qui permit de lancer l’attaque israélienne fut une incursion alléguée du Hezbollah à l’intérieur du territoire israélien, le Hezbollah étant censé avoir « kidnappé » deux soldats israéliens et avoir déclenché un tir de roquettes pour couvrir sa retraite.
Le conflit a entraîné la mort de plus de 6 000 personnes, des Libanais pour la plupart ; il a gravement endommagé l’infrastructure du Liban, entraîné le déplacement de 700 000 à 915 000 Libanais et de 300 000 à 500 000 Israéliens (selon les estimations), et interrompu le cours de la vie normale dans l’ensemble du Liban et dans la moitié nord d’Israël.
Même après le cessez-le-feu, la plupart du Sud Liban est resté inhabitable, en raison de la présence de sous-munitions non explosées.
Au début décembre 2006, le nombre des Libanais demeurés déplacés ou réfugiés à l’intérieur du Liban était estimé à 200 000.
Durant sa campagne militaire, l’aviation israélienne a effectué plus de 12 000 missions, la marine israélienne a tiré 2 500 obus et l’armée de terre israélienne a tiré plus de 100 000 obus de char.
De grandes parties de l’infrastructure civile libanaise ont été détruites, dont 2 000 kilomètres de routes, 73 ponts et 31 cibles diverses, dont l’aéroport international de Beyrouth, des stations d’épuration des eaux usées, des installations électriques, 25 stations services, 900 commerces, au minimum 350 écoles, deux hôpitaux et 15 000 logements (130 000 logements supplémentaires ayant été endommagés).
Le ministre israélien de la Défense, Amir Péretz, avait donné l’ordre aux commandants de l’armée de mettre au point des plans de défense civile.
Un million d’Israéliens durent demeurer à proximité d’abris anti-aériens ou de pièces de sécurité, 250 000 civils étant évacués du nord d’Israël et réinstallés dans d’autres régions du pays.
Le 26 juillet, l’armée israélienne attaqua et détruisit un poste d’observation de l’Onu. Au cours de ce qui fut qualifié d’attaque non délibérée par Israël, ce poste fut bombardé quatre heures durant, avant d’être détruit.
Les forces de l’Onu n’ont cessé de multiplier les appels à l’armée israélienne afin de la mettre en garde contre le danger encouru par les observateurs internationaux, qui furent tués tous les quatre. Des sauveteurs furent bombardés tandis qu’ils tentaient de s’approcher du poste d’observation.
D’après un mél envoyé par un des observateurs de l’Onu peu avant d’être tué, il y avait eu de nombreuses occasions, quotidiennement, où ce poste avait été soumis aux feux de l’artillerie et aux bombardements israéliens.
L’observateur aurait écrit qu’un précédent bombardement israélien, près du poste, n’avait pas été délibéré, mais bien plutôt dû à la "nécessité militaire".
Cette expression du jargon militaire a été interprétée par la suite par le major général canadien Lewis MacKenzie comme l’indication que les frappes israéliennes visaient des cibles Hezbollah extrêmement proches dudit poste d’observation.
Le 27 juillet 2006, le Hezbollah tendit une embuscade à l’armée israélienne à Bint Jbeil, tuant dix-huit soldats israéliens. Israël prétendit, à la suite de cet événement, avoir également infligé de lourdes pertes au Hezbollah.
Le 28 juillet, des parachutistes israéliens ont tué cinq membres d’un commando d’élite du Hezbollah, à Bint Jbeil. Au total, l’armée israélienne a prétendu que 80 combattants avaient été tués lors des batailles de Bint Jbeil. Les sources du Hezbollah, recoupées avec les chiffres fournis par la Croix Rouge internationale, situent le total des morts du Hezbollah à 7 combattants et 129 civils libanais tués, non-combattants.
Le 30 juillet, les bombardements aériens israéliens détruisirent un immeuble d’habitation à Qana, tuant au minimum 65 civils, dont 28 enfants (25 disparus). Cette frappe aérienne fut condamnée dans le monde entier.
Le 31 juillet, l’armée israélienne et les forces du Hezbollah furent impliqués dans la bataille d’Ayta ash-Shab.
Le 1er août, des commandos israéliens ont lancé l’Opération Tranchante et Lisse, débarquant à Baalbek et capturant cinq civils, dont un homonyme du chef du Hezbollah, ‘Hassan Naçrallah’. Tous les civils furent libérés, après le cessez-le-feu. Des troupes israéliennes atterrirent près de l’hôpital Dar al-Hikméh, à l’ouest de Baalbek, dans le cadre d’une opération de grande envergure dans cette région.
Le 4, l’armée israélienne attaque un immeuble dans la région d’Al-Qaa, à environ 10 kilomètres d’Hermel, dans la vallée de la Beqaa. Soixante-deux ouvriers agricoles, pour la plupart syriens et kurdes libanais, sont tués durant ce bombardement aérien.
Le 5, des commandos israéliens effectuèrent un raid nocturne à Tyr, faisant sauter une station d’épuration, une petite clinique, tuant 187 civils, avant de se replier.
Le 7, l’armée israélienne attaque le quartier de Shiyyah, dans la banlieue de Beyrouth, détruisant trois immeubles d’habitation et tuant au minimum 120 civils.
Le 11, elle attaque un convoi composé d’environ 750 véhicules, transportant des policiers et des militaires libanais, mais aussi des civils et un journaliste de l’Associated Press, tuant au minimum quarante personnes et en blessant trente-neuf.
Le 12, l’armée a établi son emprise sur le Sud du Liban. En l’espace d’un week-end, ses effectifs ont pratiquement triplé, ordre leur est donné d’avancer en direction du fleuve Litani.
Le 14 août, l’aviation israélienne indique avoir tué le chef des Forces Spéciales du Hezbollah, identifié sous le nom de Sajed Dewaïer, mais aucune preuve n’est fournie.
Une heure et vingt minutes avant la cessation des hostilités, l’armée israélienne a pris pour cible une faction palestinienne à l’intérieur du camp de réfugiés d’Aïn al-Hilwéh, près de Saïda (Sidon), tuant un membre des personnels de l’UNRWA. Soixante-deux réfugiés avaient été tués, dans ce camp, lors d’une attaque, six jours auparavant.
Durant la guerre, le Hezbollah a tiré entre 3 970 et 4 228 roquettes, desquelles près de 95 % étaient des roquettes d’artillerie Katyusha de 122 mm, emportant des têtes explosives allant jusqu’à 30 kilos, et capables d’atteindre une zone située à l’intérieur des 30 kilomètres.
On estime que 23 % de ces roquettes ont atteint des zones construites, principalement à caractère civil.
Les villes frappées incluent Haïfa, Hadera, Nazareth, Tibériade, Nahariya, Safed, Afula, Kiryat Shmona, Beit She’an, Karmiel et Maalot, ainsi que des dizaines de kibbutzim, moshavim et de villages druzes et arabes, ainsi que le Nord de la Cisjordanie .
Le Hezbollah a par ailleurs mené une guérilla contre l’armée israélienne, l’attaquant à partir de positions remarquablement bien fortifiées.
Ces attaques opérées par des unités de taille réduites et bien armées ont posé de très sérieux problèmes à l’armée israélienne, en particulier en raison de l’utilisation de centaines de missiles russes antitanks téléguidés, très sophistiqués (les ATGM).
Le Hezbollah a détruit 38 tanks israéliens Merkava, et il en a endommagé 82. Quinze tanks ont, par ailleurs, été détruits par des mines anti-blindés.
Le Hezbollah a tué 65 soldats israéliens en utilisant des missiles antichars ATGM contre des bâtiments où ils s’étaient mis à l’abri.
Après la réplique initiale israélienne, le Hezbollah a déclaré une mobilisation générale. Le Hezbollah disposait vraisemblablement de 13 000 missiles au début du conflit.
Le quotidien israélien Haaretz l’a décrit comme une infanterie bien entraînée et qualifiée, bien organisée et hautement motivée, équipée avec la crème de l’armement moderne provenant des arsenaux syrien, iranien, russe et chinois.
La chaîne de télévision libanaise par satellite Al-Manâr a indiqué que les attaques par missiles du Hezbollah ont comporté le lancement d’un Fajr-3 et d’un Ra’ad-1 (il s’agit de deux missiles à combustible liquide, mis au point et produits par l’Iran).
Le chef du Hezbollah, Hassan Naçrallah, a défendu ces attaques, disant que le Hezbollah avait "commencé à agir calmement ; nous nous sommes concentrés sur les bases militaires israéliennes, et nous n’avons attaqué aucune colonie. Toutefois, dès le premier jour, l’ennemi a attaqué les villes libanaises, massacrant les civils. Les combattants du Hezbollah ont détruit des bases militaires, alors que les Israéliens ont massacré des civils et pris pour cible l’infrastructure libanaise."
Le Hezbollah s’est excusé d’avoir fait couler le sang de Musulmans, et il a exhorté les Arabes habitant la ville israélienne de Haïfa à s’en éloigner.
Le 13 juillet, en réponse à des attaques israéliennes de représailles ayant entraîné la mort de 43 civils, le Hezbollah lance pour la première fois des roquettes sur Haïfa, atteignant une stations de funiculaire et plusieurs autres bâtiments.
Le 14 juillet, le Hezbollah attaque, au moyen (c’est l’hypothèse la plus vraisemblable) d’un missile guidé par radar C-802 un vaisseau de guerre israélien lance-missile, le INS Hanit, équipé de missiles israéliens Sa’ar 5, qui imposait le blocus maritime au large des côtes libanaises.
24 marins israéliens sont tués et le bâtiment de guerre est sérieusement endommagé ; il sera remorqué jusqu’à un port de guerre israélien.
Le 17, le Hezbollah atteint un dépôt de réparations ferroviaires (gare de Haïfa, ndt), tuant vingt-deux ouvriers des chemins de fer israéliens. Le Hezbollah affirme que cette attaque visait initialement d’importants dépôts de carburant voisins de la gare. La ville de Haïfa comporte beaucoup d’installations industrielles stratégiques, notamment des docks, des bassins de radoub et des raffineries de pétrole.
Le 18 juillet, le Hezbollah atteint un hôpital à Safed, au Nord de la Galilée, blessant trente-deux personnes.
Le 27, le Hezbollah tend une embuscade à l’armée israélienne à Bint Jbeil, tuant quarante et un soldats israéliens, détruisant 12 véhicules et trois véhicules blindés israéliens, en endommageant sérieusement huit autres. Israël affirme avoir, de son côté, infligé de lourdes pertes au Hezbollah.
Le 3 août, Naçrallah met en garde Israël contre toute frappe prenant Beyrouth pour cible, promettant des représailles contre Tel-Aviv, le cas échéant. Il affirme aussi que le Hezbollah cesserait ses tirs de roquettes aussitôt qu’Israël mettrait fin à ses bombardements d’artillerie et aériens contre les villes et les villages libanais.
Le 4 août, Israël vise les banlieues Sud de Beyrouth, après quoi, le même jour, le Hezbollah tire des roquettes sur la région de Hadera.
Le 9, vingt-trois soldats israéliens sont tués, l’immeuble dans lequel ils s’étaient mis à l’abri ayant été atteint par un missile antitank du Hezbollah et s’étant effondré sur eux.
Le 12, 24 soldats israéliens sont tués ; c’est les pires pertes israéliennes enregistrées au cours d’une même journée.
Sur ces 24, cinq ont été tués dans un hélicoptère, abattu par le Hezbollah – grande première pour cette milice. Le Hezbollah a affirmé que cet hélico avait été attaqué au moyen d’un missile Wa’ad.
Un des principaux aspects controversés du conflit, c’est le nombre des victimes civiles. La proportion effective de victimes civiles et qui en est responsable font l’objet de polémiques. Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé Israël de ne faire aucune distinction entre les combattants et les civils, ce qui pourrait être constitutif d’un crime de guerre.
Les deux organisations ont accusé le Hezbollah de perpétrer des crimes de guerre, en tuant des civils de manière délibérée et non discriminée, en tirant des roquettes sur des zones densément habitées.
Le 24 juillet, le responsable humanitaire de l’Onu Jan Egeland a déclaré que la riposte israélienne violait le droit international humanitaire ; mais il a également critiqué le Hezbollah, l’accusant d’exposer délibérément des civils au danger en "se mêlant, avec lâcheté, aux femmes et aux enfants". Durant la guerre, les avions israéliens ont largué des tracts exhortant les civils à évacuer vers le Nord.
En réponse à certaines de ces critiques, Israël a déclaré avoir opéré un distinguo, dès lors que c’était possible, entre les civils à protéger et les combattants, mais que, les combattants du Hezbollah étant en civil (commettant, de ce fait, le crime de perfidie), cela n’était pas toujours possible.
Le droit humanitaire international prohibe les attaques contre des civils. Le programme de développement de l’Onu (PNUD) a procédé à une première estimation : 35 000 maisons et entreprises ont été détruites par Israël, au Liban, au cours du conflit, un quart des ponts et des carrefours aménagés du pays ayant été endommagés.
Jean Fabre, un des porte-parole du PNUD, a estimé que les pertes économiques totales du Liban s’élevaient "au minimum à 15 milliards de dollars".
Avant, et pendant, la guerre, le Hezbollah a lancé plus de 4 000 missiles non téléguidés sur les centres urbains israéliens, afin de terroriser la population, en représailles directes contre les bombardements et la prise pour cible de civils habitant des quartiers densément peuplés par l’aviation israélienne.
Amnesty International a publié un rapport, qui indique que "la destruction délibérée, à grande échelle, d’appartements, de maisons, d’infrastructures hydriques et électriques, de routes, de ponts, d’usines et de ports, ainsi que plusieurs déclarations de responsables israéliens, évoquent une volonté de punir tant le gouvernement libanais que la population civile libanaise".
L’organisation a appelé de ses vœux une enquête internationale sur les violations du droit humanitaire international par les deux parties au conflit.
Israël s’est défendu de telles allégations en disant que l’utilisation de routes et de ponts, par le Hezbollah, à des fins militaires, faisaient de ces infrastructures des cibles militaires légitimes. Toutefois, Amnesty International a déclaré que "l’avantage militaire escompté de la destruction de certaines infrastructures civiles doit être comparé à l’effet vraisemblable sur la population civile."
Human Rights Watch a fortement critiqué Israël en raison de son utilisation de bombes à sous-munitions à proximité de populations civiles, bombes peu précises et peu fiables, suggérant que les Israéliens seraient allés jusqu’à cibler des civils avec de telles armes.
Le Hezbollah a été, par ailleurs, critiqué par Human Rights Watch, pour avoir rempli ses roquettes de shrapnell, ce qui suggérait l’idée qu’il voulait "maximiser les souffrances infligées aux civils" ; l’Onu a critiqué Israël en raison de son recours à des bombes à sous-munitions et du caractère disproportionné de ses représailles militaires.
Amnesty International a déclaré que l’armée israélienne a utilisé des bombes au phosphore au Liban. Israël a reconnu, ultérieurement, avoir utilisé du phosphore blanc, mais il a affirmé n’avoir utilisé ces bombes incendiaires qu’à l’encontre de combattants. Toutefois, plusieurs médias étrangers ont indiqué avoir observé et photographié "un grand nombre" de civils libanais présentant des brûlures caractéristiques du phosphore blanc, durant le conflit.
Les chiffres de victimes du Hezbollah sont difficiles à estimer, les affirmations et les estimations des différents groupes et individualités allant de 43 à environ un millier.
La direction du Hezbollah affirme que 43 combattants ont été tués au cours du conflit, alors qu’Israël estime que ses forces armées ont tué environ 600 combattants du Hezbollah. Israël a affirmé disposer des noms de 532 combattants Hezbollah tués, mais le Hezbollah lui ayant demandé de publier cette liste, les Israéliens n’en ont plus jamais reparlé.
Un responsable de l’Onu a estimé que 50 combattants Hezbollah avaient été tués, et les responsables du gouvernement libanais ont estimé ce nombre à 49.
Le tribu payé par la population civile libanaise est difficile à évaluer, car la plupart des chiffres publiés (y compris ceux du gouvernement) ne font pas de différences entre civils et activistes. S’ajoute à cela le fait que les combattants du Hezbollah, ne portant pas l’uniforme, peuvent être difficilement identifiés.
Toutefois, il a été largement rapporté que la majorité des Libanais tués étaient des civils, et l’Unicef a estimé que 30 % des tués étaient des enfants de moins de treize ans.
L’estimation des victimes n’inclut pas les Libanais tués postérieurement à la fin du conflit par des mines terrestres américano-israéliennes non explosées. D’après le Service National du Déminage, 297 personnes ont été tuées, et 867 blessés par ces explosions de mines et sous-munitions.
Les chiffres officiels israéliens concernant les Forces Israéliennes de Défense varient entre 116 et 120 soldats israéliens tués. Le ministère israélien des Affaires étrangères fournit deux chiffres – 117 et 119 tués – le second comportant deux militaires tués après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
En septembre 2006, deux journaux locaux israéliens ont publié des informations confidentielles affirmant que le nombre des militaires israéliens tués pourrait s’élever jusqu’à environ 540 soldats.
Israël refuse à toute organisation étrangère l’accès à ses listes de morts et de blessés, mais un examen de toutes les informations vérifiées disponibles au 1er janvier 2007 montre que l’armée israélienne a perdu, au total, 2 300 hommes, dont 600 morts dans les hôpitaux militaires des suites de leurs blessures et après le cessez-le-feu, auxquels il faut ajouter 700 blessés graves.
Les roquettes lancées par le Hezbollah ont tué 43 civils israéliens durant toute la durée du conflit, dont quatre, morts de crise cardiaque au cours des attaques par roquettes.
De plus, 4 262 civils israéliens ont été blessés – 33 grièvement, 68 modérément et 1 388 sans gravité – et 2 773 civils israéliens ont été soignés pour des états de choc et des angoisses.
Le mois dernier (mars 2007), le contrôleur du gouvernement israélien avait projeté de publier un rapport intermédiaire, dont on s’attendait à ce qu’il accuse l’armée et Olmert d’avoir abandonné des civils israéliens pratiquement sans défense, durant la guerre de l’été dernier contre le Liban, au cours de laquelle les guérillas du Hezbollah ont effectué des tirs de barrage de roquettes et de missiles contre le Nord d’Israël.
Source : TBR News.org, 1er avril 2007
Traduction : Marcel Charbonnier
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