Palestine - 11 février 2008

Pourquoi ça continue ?

Par un palestinophile sexagénaire

Même si beaucoup de vecteurs d'opinions et de décisions ignorent l'Histoire (hors archives non encore ouvertes évidemment) de la Palestine et de l'idéologie ethno-raciste sioniste appliquée, il suffit de prendre attentivement connaissance de la teneur de la résolution 181 (recommandation - « seulement » - d'un plan de partage non pas en deux, mais en trois parties) et de la résolution 273 (admission d'Israël à l'ONU), et si possible de leur contexte, pour constater que la dite teneur est illogique, ubuesque, kafkaïenne, absurde, irréaliste, et plein d'autres qualificatifs possibles justifiés encore, absolument indigne de l'intelligence et de l'éthique humaine.

Alors que l'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle est approuvée par beaucoup, c'est-à-dire que, malgré le culte absurde et irréfléchi que cette conception très répandue suppose, une décision n'est pas forcément bonne et à appliquer pour l'intérêt général parce qu'elle est votée sans tricherie par une majorité, fut-elle écrasante, de tous les votants potentiels suffisamment informés contradictoirement (conditions minimales rarement rassemblées qui plus est).

Depuis le 29 novembre 1947, et même avant, des centaines de milliers de « crimes d'occupation » (car, en Palestine, ce n'est pas une guerre, l'armement étant trop inégal) ont été décidés et/ou couverts par des gouvernants sionistes criminels, racistes, arrogants, sans foi ni loi, etc., de « gauche » comme de « droite », sous le regard complice de gouvernants d'autres pays lâches et veules de « gauche » comme de « droite » de la « pseudo-communauté internationale », sans prise en considération des règles et décisions de l'ONU, ni de la Convention de Genève, ni de la Déclaration des Droits de l'Homme, ni de tout noble sentiment humain ou humaniste et encore moins religieux, et a fortiori théo-spiritualiste.

Et cette « catastrophique » occupation sexagénaire, au moins en partie désapprouvée par la « communauté internationale » continue, déshumanisant nuit et jour la population palestinienne locale pour le moins, à l'exception de quelques inévitables profiteurs plus ou moins « collaborateurs ».

Pourtant, avec des conceptions (trop ?) diverses de la bonne solution plus ou moins justes, éthiques et réalistes, quelques milliers de femmes et d'hommes non palestiniens ont donné leur vie, ou ont été blessés parfois à vie, ou ont servi de boucliers humains, ou ont offert - là bas ou ailleurs - leur coeur, leur temps, leur argent, leur énergie, pour que, pour le moins, les agressions sionistes cessent. Et pour que cessent, par conséquent, comme plusieurs fois promis par les « Arabes qui ne comprennent que la force », les actes de résistants palestiniens, encore plus regrettables lorsqu'ils touchent des civils, que ces résistants plus ou moins réfléchis invoquent ou non leur conception des droits et devoirs de leur religion.

C'est dû à quoi cette perdurance ? C'est de la « faute » à qui ?

Certes il y a, incontestablement, voire avant tout, dans le contexte stratégique proche-oriental, l'approvisionnement pétrolier durable qui est un réel objectif apparemment premier.
Certes les marchands de canons et de reconstructions de ce que ces mêmes canons ont détruit et les fonds de pensions surtout usaméricains se sont grassement enrichis sur ce drame unique au monde parce que le seul soutenu par des plus ou moins importants et puissants politiciens franco- (mais avant tout) israélien, belgo- (mais avant tout) israélien, étatsuno- (mais avant tout) israélien, canado- (mais avant tout) israélien, etc.

Alors qu'il y a aussi, outre la formidable AIPAC (le lobby politique sioniste usaméricain), des Usaméricains se prétendant « chrétiens », de toutes conditions sociales, qui soutiennent fanatiquement les gouvernants sionistes arrogants, sûrs d'eux-mêmes et dominateurs, athées, laïques ou religieux. Au point de financer toute une « colonie » (si on utilise ce mauvais mot) où vivent 30.000 habitants dans la banlieue de Jérusalem.

Mais, face à eux, qu'ont fait de réellement efficace pour la fin de l'agression sioniste les femmes et les hommes qui prennent faits et causes, même à des degrés divers, avec des propositions de solutions (trop ?) diverses, pour le peuple palestinien, et en particulier ses plus défavorisés ?

Si on est honnête et qu'on regarde les choses en face, force est de répondre, avec clairvoyance, lucidité et courage, rien. Puisque, nuit et jour, non seulement continuent, mais croissent le terrorisme sioniste, les crimes d'occupation et la déshumanisation non seulement des Palestiniens, mais encore la déshumanisation des sionistes criminels et des Israéliens plus généralement, à l'exclusion relative des paradoxaux sionistes pacifistes.

Il est possible, selon certains, que la terre de Palestine, promise ou non, sainte ou non, soit un lieu vraiment exceptionnel et unique d'épreuves à maîtriser sagement pour l'évolution spirituelle de ceux qui y vivent ou s'en préoccupent. Mais quelles que soient les approches métaphysiques de chacun, il convient sans doute de s'auto-critiquer lucidement et courageusement et de réfléchir sur une stratégie internationale enfin efficace.

Celle-ci passe probablement par le souci prioritaire de peser nos mots pour parler de ce drame inhumain.

Mais ensuite, ne s'agirait-il pas, d'abord et prioritairement à tout, d'harceler, plus efficacement que jusqu'ici, les médias et les microcosmes politiques afin qu'au moins ils comprennent, avant d'avoir peut-être le courage de le dire, que les agresseurs sont d'abord et avant tout, depuis plus de 60 ans, les sionistes et leurs électeurs ?

Alors qu'il y a de plus en plus de Juifs, pratiquant ou non le judaïsme, en Israël et ailleurs dans leur diaspora, qui, même s'ils sont encore en nombre restreint et insuffisant, même s'ils sont paradoxalement sionistes pacifistes, désapprouvent plus ou moins fortement les Pérès, Netanyaou, Barak, Sharon, Olmert et autres criminels d'occupation sexagénaire.

Et ce, bien évidemment, avant tout, avec l'outil informatique, mais aussi avec des dialogues face à face. En commençant par démontrer, sur un site Internet, spécifique multi-langue, le caractère illogique, ubuesque, kafkaïen, absurde, irréaliste, et plein d'autres qualificatifs possibles justifiés encore, absolument indigne de l'intelligence et de l'éthique humaine. des résolutions 181 et 273.

Un site qui risque d'être aussi très instructif (sic et re-sic !!!) pour trop de militants pro-palestiniens probablement qui, faute de temps, ne connaissent probablement pas en majorité suffisamment l'Histoire (que des archives encore non révélées ne contrediront pas) de la Palestine « de toujours » et du sionisme depuis 1930 au moins.

Sans renoncer aux actions de soutien là-bas évidemment, harcelons à temps et à contre temps, sans violence au moins physique, mais nuit et jour, comme les sionistes criminels agressent là-bas nuit et jour, les vecteurs d'opinions et de décisions de nos pays respectifs, dans l'espoir réaliste de leur donner l'indispensable mauvaise conscience... pour commencer.