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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Se retirer des ghettos et des murs

Par

Campagne du peuple Palestinien contre le Mur d’Apartheid

En même temps l’idée d’enfermer les Palestiniens dans diverses prisons éparpillées en Cisjordanie s’accélère et mènera à une nouvelle réalité qui obligera les gens à entrer dans l’intensification d’une Intifada populaire.
Parfaitement consciente de ça, l’Occupation veut s’occuper de la seule Cisjordanie loin la pesante résistance de Gaza.
Elle cherche à forger un scénario dans lequel Gaza sera isolée du combat pour la Palestine, paralysée par de nouvelles chaînes et réduite à n’être qu’un observateur de l’expansion sioniste comme d’autres états arabes l’ont été pendant des années.

Sans aucun doute, l’occupation sioniste de la Palestine n’a pas évacué les colons de Gaza par bon vouloir.

L’Occupation a compris qu’elle ne serait jamais en mesure de vaincre les Palestiniens de Gaza et que, malgré tous les crimes israéliens, les sièges et les massacres, la résistance palestinienne ne pourrait être cassée.

Israël a échoué dans ses tentatives pour créer un conflit palestinien interne à Gaza. C’était devenu un souci coûteux et lourd pour les Sionistes et une source perpétuelle de crainte pour ses soldats et ses colons.



Pourtant au milieu des célébrations de la "victoire" palestinienne – conduites par toutes sortes de forces politiques, avec les fanfares médiatiques, et la couverture en direct par les medias Arabes et internationaux de chaque étape de l’évacuation des colons – le peuple palestinien n’en a pas fini de sa frustration, ne sachant que trop qu’Israël lui fera payer le prix fort pour ce qu’on appelle "le retrait".

Tandis qu’en Cisjordanie la construction de ghettos d’apartheid et leurs murs, l’extension des colonies, l’ouverture de nouvelles routes de contournement s’accélèrent, Gaza devient une prison encore plus grande.

L’image des travailleurs de Gaza faisant la queue au checkpoint d’Erez est inscrite dans notre mémoire, et le futur de la Cisjordanie s’annonce pareil.

En même temps, Jérusalem est considérée comme si on y avait déjà procédé au nettoyage ethnique et toutes les occasions de la sauver ont été anéanties.



Sortir de Gaza était de longue date le rêve d’Israël, qui a grandi avec la première Intifada.

Déjà Yitzhak Rabin voulait que "la mer avale Gaza", mais c’est le mécanisme politique actuel de l’Occupation – avec la complicité internationale accrue qui a convaincu Israël que le "retrait" ne ressemblerait pas à un second "Sud Liban" mais au contraire couperait Gaza avec des murs et des barrières, distrayant l’attention des véritables objectifs de l’Occupation.



Ceci implique d’abord et avant tout de déconnecter Gaza de la Cause Palestinienne tout en renforçant le contrêle exclusif (d’Israël) sur la Cisjordanie .
Gaza, au cours de toutes ces années d’Occupation a été la flamme de la résistance, considérée par Israël comme un effroyable champ de bataille.

La résistance de Gaza s’est renforcée au fil des crimes continuels de l‘occupation, catalysése en outre par la densité de population de la Bande de Gaza et la présence de camps de réfugiés très importants.

Les efforts pour déconnecter Gaza sont une réminiscence de l’accord de Camp David entre l’Egypte et Israël en 1979, dont le résultat a été de neutraliser le rêle de l’Egypte dans la Cause Palestinienne.



L’ensemble des coups portés au mouvement de libération arabe et palestinien a favorisé l’occupation invasive du Liban en 1982, alors qu’Israël a cherché à éradiquer complètement la résistance palestinienne.


En même temps l’idée d’enfermer les Palestiniens dans diverses prisons éparpillées en Cisjordanie s’accélère et mènera à une nouvelle réalité qui obligera les gens à entrer dans l’intensification d’une Intifada populaire.


Parfaitement consciente de ça, l’Occupation veut s’occuper de la seule Cisjordanie loin la pesante résistance de Gaza.

Elle cherche à forger un scénario dans lequel Gaza sera isolée du combat pour la Palestine, paralysée par de nouvelles chaînes et réduite à n’être qu’un observateur de l’expansion sioniste comme d’autres états arabes l’ont été pendant des années.

Dans le cas où une persistance de la résistance palestinienne continuerait, Gaza entrera dans une certaine sorte de conflit interne avec l’Autorité Palestinienne (qui a assumé la responsabilité de "la sécurité") pendant que les missiles aériens d’Israël chercheront à brûler la terre et les gens sous prétexte qu’Israël désapprouve n'importe quelle action.

Dans ce cas, les massacres d’ici pourraient ne pas être considérés comme des crimes par la "communauté internationale" puisque Gaza sera considéré davantage comme un état souverain que comme une prison infernale.


Deuxièmement, autres "systèmes" démographiques dans l’équation de l’Occupation d’un "Etat Juif" raciste.

Ainsi que Mofaz, le ministre de l’occupation, l’a récemment déclaré, le retrait provoquera des changements démographiques fondamentaux en faveur des intérêts israéliens.

Des estimations actuelles montrent que le nombre de Palestiniens sous le Mandat de la Palestine est égal à la présence juive.
Mais en se séparant de Gaza, l’Occupation peut faire sortir 1.3 millions de Palestiniens de son équation.

Sharon au cours de sa récente visite en France a déclaré qu’il prévoyait de faire venir en Palestine un million de Juifs du monde entier qui pourront aider quelques milliers de colons réengagés dans la colonisation d’autres régions de notre pays.

Si ces projets se réalisent une encore plus grande "capacité démographique" juive de colonisation et d'expulsion sera créée pour assurer les objectifs du Mur d’Apartheid.

Déjà ghettoïsées dans des zones résidentielles surpeuplées, les futures générations palestiniennes se verront refusées le droit à des espaces pour y vivre et devront affronter l’expulsion "volontaire" tandis que les réfugiés de 1967 n’auront nulle part où revenir en Cisjordanie .



Troisièmement, contrêler la direction politique.

Aussi impossible et coûteux que le contrêle intérieur de Gaza ait été pour l’Occupation, la décision unilatérale d’évacuer les colons a été présentée comme la seule initiative politique mise sur la table pour le maximum de profit de l’occupant.

Ca a été décidé après des négociations israéliennes internes, au mépris des Américains ou de la position internationale, en niant toute présence d’une Autorité Palestinienne (PA), en détournant simultanément même la rhétorique de la "Feuille de route" initiée par les Américains.

Israël a déterminé le comment, le quand, les conditions et le rêle de l’Autorité Palestinienne dans le "retrait" et ainsi a établi les règles qui détermineront de futures "négociations". Ces règles ont été acceptées en totalité par l’Autorité Palestinienne et ont été applaudies par les USA et l’Europe.



C’est une petite surprise étant donné l’influence des accords d’Oslo sur le climat politique actuel parce c’est Oslo qui a cherché à supprimer le cêté libérateur de la révolution palestinienne pour transformer la cause palestinienne en un projet d’état illusoire.

Le combat palestinien pour la liberté et l’indépendance s’est transformé en un soi disant conflit pour la terre et les frontières, sans même que le mot Occupation apparaisse dans les cercles politiques et les conférences récentes comme celles de Sharm Al-Sheikh et de Londres.



Et la prochaine fois ?

D’ici quelques semaines, les larmes seront séchées et la poussière se sera installée sur les célébrations de "libération". Nous nous réveillerons au milieu d’une nouvelle réalité avec un scénario qui nous est familier .

Gaza est une énorme prison entourée de Murs, aux infrastructures détruites, au chêmage élevé, à l’économie dévastée, dépendante de l’économie israélienne, aux problèmes sociaux et à la sévère polarisation des forces politiques qui s’ajouteront à l’angoisse et aux craintes pour le futur de notre peuple.

La mer est toujours assiégée, les frontières, l’eau et l’électricité sont sous le contrêle absolu de l’Occupation. Parallèlement, la Cisjordanie est découpée en séries de misérables bantoustans entourés de murs et de barrières avec des colonies en expansion qui avalent ce qui reste des terres.

Des prisons à ciel ouvert et des ghettos façonnent une réalité dans laquelle la vie sera impossible.



A Jérusalem, le projet de nettoyage ethnique qui a débuté avec l’occupation de la ville continue avec le Mur qui expulse la présence palestinienne de sa capitale. Le mois prochain plus de 120 000 Jérusalémites seront coupés et de Jérusalem et de la population de Cisjordanie .

Ils perdront tout droit à résidence dans cette ville (les lois racistes de l’Occupation les ont déclarés "résidents temporaires" depuis le début de l’occupation de la ville).

En même temps des milliers de logements israéliens s’ajouteront aux colonies existantes pendant que de nouvelles colonies sont en construction pour la judaïsation massive de Jérusalem.



La phase actuelle du Projet Sioniste dans le plan de déracinement systématique du peuple palestinien – une politique qui a commencé au cours du siècle dernier et persiste encore aujourd’hui – va déclencher un nouveau désastre sur la Palestine avec la ghettoïsation et le retour de la colonisation.


Se recentrer sur notre combat dans ces conditions nous conduit à nous demander ceci :
Comment l’Autorité Palestinienne relèvera-t-elle le pari des réalités qui sont déterminées par l’Occupation ?
Qu’est-ce que les partis et les factions politiques palestiniens vont faire ?
Y a-t-il un programme national pour faire face à ce plan et renforcer la résistance ?

Y a –t-il un programme national pour mobiliser le peuple palestinien dans le monde entier ?
Ou attendons-nous seulement une nouvelle décision d’Israël pour évacuer quelques colonies ici et là accompagnée de nouvelles conditions ?



Dans ce moment critique, ce que nous demandons à nos supporters de par le monde n’est pas de trouver des façons pour rendre le projet israélien "moins douloureux" mais de trouver une ligne conductrice pour la résistance populaire quotidienne dans la lutte pour notre liberté, pour une véritable libération et une véritable justice.

Source : http://stopthewall.org/

Traduction : CS pour ISM

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