Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 3006 fois

Palestine -

Solana montre de nouveau la partialité de l'Europe envers Israel

Par

Arjan El Fassed est co-fondateur de Electronic Intifada

Au lieu de rompre ses liens avec Israel, comme l'exige la conduite d'Israel en termes de droits de l'homme et de droit international, l'Union Européenne préfère améliorer ses liens avec Israel de la façon la plus significative depuis une décennie.
La diplomatie de l'Union Européenne a échoué à satisfaire l'obligation de s'abstenir à faciliter les violations d'Israel envers le droit international par déférence ou consentement.

L'Union Européenne a menacé aujourd'hui de limiter l'aide à l'Autorité Palestinienne si le Hamas gagne le mois prochain les élections du Conseil Législatif Palestinien.

Le responsable de la politique étrangère de l'Union Européenne, Javier Solana, suite à sa mise au placard récente d'un rapport critique de la politique israélienne à Jérusalem, a déclaré pendant une visite en Israël et dans les Territoires Palestiniens Occupés que si le Hamas gagnait les élections, il serait "très difficile que l'aide et l'argent qui vont... à l'Autorité Palestinienne se poursuivent".

L'Union Européenne a des droits acquis sur l'Autorité Palestinienne, qui a reçu plus de 340 millions de dollars en aide en 2005.

Cependant, l'Union Européenne a également des droits acquis dans de bonnes relations avec Israël.

Les relations entre Israël et l'Union Européenne se sont améliorées récemment, avec l'acceptation par Israël que des représentants de l'Union Européenne soient autorisés à surveiller le passage crucial de Rafah entre l'Egypte et la Bande de Gaza.

Les remarques de Solana viennent au moment où l'Union Européenne fait machine arrière dans son projet de publier un rapport très critique de la politique israélienne envers les Palestiniens à Jérusalem-Est.

Les parties divulguées du rapport accusent lsrael de fermer l'accès à Jérusalem Est aux Palestiniens de Cisjordanie dans un effort global d'annexion de la ville.

Le rapport a été rédigé par des diplomates en poste à Jérusalem-Est et à Ramallah pour encourager les ministres des Affaires Etrangères du groupe des 25 membres à avoir une politique plus agressive envers les violations israéliennes des droits des Palestiniens à Jérusalem.

Le rapport accuse Israël d'agrandir ses colonies autour et à l'intérieur de Jérusalem-Est, et également d'utiliser le tracé de son mur pour empêcher le libre accès de la plupart des habitants palestiniens de Jérusalem-Est à la Cisjordanie .

Ce fût Javier Solana qui a persuadé les ministres de l'Union Européenne le 12 décembre de ne pas approuver le rapport, avertissant que sa publication pourrait miner l'influence de l'Union Européenne dans la région.

Nous avons appris que l'Allemagne et l'Italie avaient soutenu l'opinion de Solana sur le rapport comme étant "partial", alors que les pays nordiques plaidaient en faveur de la transparence.

"Il y a une élection générale qui aura lieu dans quelques mois," a déclaré Jack Straw, le ministre des Affaires Etrangères britannique, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l'Union Européenne.
"Nous avons donc pensé qu'il était approprié de ne pas approuver ou ne pas publier le document, mais au lieu de cela de continuer à faire des représentations au sujet de nos inquiétudes de façon normale."

Cependant, les remarques de Solana soulignent aujourd'hui la contradiction de l'Union Européenne dans ses relations à l'égard des Palestiniens et des Israéliens.

En citant les élections palestiniennes et israéliennes comme raison pour enterrer le rapport de l'Union Européenne sur Jérusalem, Solana montre l'irrespect du processus politique palestinien en menaçant de retirer les financements au cas où l'opposition gagnerait les élections.

Avec cela, l'Union Européenne continue à s'arranger des nombreuses politiques illégales d'Israël.

Une récente évaluation des droits de l'homme par le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme (REMDH) a exposé un remarquable manque de cohérence entre la diplomatie déclarative légalement correcte de l'Union Européenne et sa diplomatie effective dans ses relations avec Israël.

L'Union Européenne tend vers l'élaboration de nouvelles "compréhensions" et "des arrangements pratiques" avec Israël et l'Autorité Palestinienne aux dépens du droit international et des droits de l'homme et facilite le mépris de ces Lois par Israël.

Le rapport du REMDH concluait que "l'échelon politique de l'Union Européenne ignore la nécessité de garantir le respect des règles de la loi humanitaire internationale pour la construction d'un état palestinien viable et réussi, et la mise en oeuvre du respect des droits de l'homme fondamentaux dans toute la région."

Comme l'avait indiqué Electronic Intifada en mars 2005, l'Union Européenne a facilité les violations des droits de l'homme internationaux et de la loi humanitaire par Israël en prorogeant ses propres relations d'affaires avec Israël.

REMDH a conclu que le climat existant d'irrespect général envers la loi par certains Etats a aidé à engendrer les problèmes croissants d'insécurité humaine, d'anarchie et de violence politique non réglée observés dans les territoires palestiniens occupés, et pourrait rendre bientêt impossible l'établissement d'un état palestinien entièrement souverain et viable.



Missions de l'Union Européenne

Montrant clairement leurs étroites relations, Israël a donné son accord pour que l'Union Européenne surveille le passage des frontières entre Gaza et l'Egypte, qui a ouvert le mois dernier.

Pendant sa visite en Israël cette semaine, Solana visitera le passage des frontières de Rafah. Il visitera également le quartier général de la police de Gaza, en raison du lancement en 2006 d'une autre mission -- EUPOL COPPS -- qui surveillera la police palestinienne.

Sous le nom de code "EU BAM Rafah", la mission a été établie sur la base de "l'Accord sur le Déplacement et l'Accès" qui a été signé entre Israël et l'Autorité Palestinienne le 15 novembre.

L'objectif de l'"EU BAM Rafah" est de soutenir le contrêle de la sécurité israélienne des personnes entrant et quittant la bande de Gaza.
Il surveille activement, vérifie et évalue la performance et les actes de l'Autorité Palestinienne pour s'assurer que l'Autorité Palestinienne est conforme avec toutes les règles et règlements applicables au sujet du point de passage de Rafah.
La phase opérationnelle de l'"EU BAM Rafah" a commencé le 25 novembre 2005 et inclut 70 membres du personnel des Etats membres de l'Union Européenne.


L'Union Européenne prépare "une mission de police de l'UE pour les Territoires Palestiniens" qui est prévue commencer le 1 janvier 2006.

Sous le nom de code EUPOL-COPPS, cette mission soutiendra l'Autorité Palestinienne dans la mise en place d'arrangements de maintien de l'ordre convenant à Israël.

La mission surveillera étroitement la police palestinienne.
La mission se coordonnera avec d'autres acteurs internationaux, tels que les renseignements égyptiens et la CIA, ainsi qu'avec ceux qui fournissent un soutien au Ministère de l'Intérieur Palestinien. EUPOL-COPPS inclura environ 33 employés principalement secondés par des Etats membres de l'UE.

La phase opérationnelle de la mission commencera le 1er janvier 2006. EUPOL-COPPS aura une durée initiale de 3 ans.



Le role de l'Italie

Des diplomates disent que l'Italie fait partie des Etats membres de l'UE qui ont argumenté contre la publication du rapport critiquant les actions israéliennes à Jérusalem.

Le ministre des Affaires Etrangères italien, Gianfranco Fini, avait déclaré le 12 décembre : "Sur mon initiative, nous avons discuté de l'opportunité politique de publier le document sur la situation à Jérusalem Est."

"A la fin de la discussion," a-t'il ajouté, "Nous avons décidé de ne pas le publier parce que nous avons pensé qu'il n'était pas politiquement opportun de rendre officiel un document qui apparaîtrait très différent de ce qu'il était à l'origine."

Non seulement, l'Italie est dirigée par un gouvernement pro-Israélien mais Récemment, l'ancien Ministre des Finances, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'il aavait reçu l'offre du poste de Ministre des Finances en Italie, mais qu'il l'avait rejetée.
Netanyahu a indiqué que Carlo de Benedetti, un des principaux industriels d'Italie lui avait offert le poste, mais qu'il avait refusé et opté de rester en Israël.

De façon intéressante, la mission des frontières de l'Union Européenne à Rafah est dirigée par un Italien, le Général Pietro Pistolese.


La Voix Européenne, un hebdomadaire basé à Bruxelles et spécialisé dans les affaires de l'Union Européenne, a rapporté que "les diplomates israéliens ont averti que les relations pourraient s'envenimer si le rapport était publié."

Selon le Guardian, un diplomate l'Union Européenne a déclaré que le rapport était " a little much" (ndt : "un peu trop fort"). "Javier Solana a fait clairement savoir qu'il le trouvait très partial et inutile," a ajouté le diplomate.

"Comme chacun le sait, Israël et les Territoires Palestiniens [ sic ] sont à la veille de campagnes électorales qui, dans les deux cas, auront un énorme impact sur la consolidation du processus de paix... Pour cette raison il s'est avéré pour mes collègues (de l'Union Européenne) que la publication du document pourrait être exploitée par ceux… qui ont des objectifs différents de ceux de la Feuille de Route (processus de paix)", a déclaré Fini.


Au lieu de rompre ses liens avec Israël, comme l'exige la conduite d'Israël en termes de droits de l'homme et de droit international, l'Union Européenne préfère améliorer ses liens avec Israël de la façon la plus significative depuis une décennie.

La diplomatie de l'Union Européenne a échoué à satisfaire l'obligation de s'abstenir à faciliter les violations d'Israël envers le droit international par la déférence ou le consentement.

Dans l'intérêt de préserver et d'augmenter ses relations privilégiées avec Israël, dans plusieurs exemples notables, l'Union Européenne a violé cet engagement avec une intention remarquable.

L'Union Européenne ne peut pas sciemment se permettre de continuer de cette manière ses relations contractuelles avec un pays tiers sans violer elle-même la loi de l'Union Européenne et la loi humanitaire internationale.

Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : MG pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Palestine

Même sujet

Réformes

Même auteur

Arjan El Fassed

Même date

18 décembre 2005