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ISM France - Archives 2001-2021

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Création des Éditions Palestine

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Les Éditions Palestine, c'est un projet visant à publier des ouvrages permettant de jeter la lumière sur le conflit israélo-palestinien dans un premier temps, conflit dans lequel la recherche de la justice doit être primordiale.

Les Éditions Palestine travaillent actuellement sur la traduction et la publication du dernier ouvrage de Norman G. Finkelstein, spécialiste du conflit israélo-palestinien : "Cette fois nous sommes allés trop loin", Réalité et conséquences de l'invasion de Gaza (extrait ci-dessous).

Intéressés par le projet, parlez-en autour de vous ! Ce site web nous permet de jauger l'intérêt que le public y porte.

Extrait (traduction Ahmed Mahdi)

Pendant la guerre du Liban, Israël écrasa le quartier sud de Beyrouth connu sous le nom de Dahiya, qui abritait de nombreux partisans shiites pauvres du Hezbollah. A la suite de la guerre, des officiers militaires israéliens commencèrent à parler de la “stratégie de Dahiya”. « Nous exercerons une force disproportionnée contre tout village d’où des tirs sont tirés sur Israël et causerons d’immenses dommages et destructions, expliqua le commandant en chef du front nord des FDI Gadi Eisenkot. Ceci n’est pas une suggestion. Ceci est un plan qui a déjà été autorisé. » En cas d’hostilités, Israël avait besoin « d’agir immédiatement, résolument, et avec une force qui est disproportionnée, déclara le colonel de réserve de l’Institut israélien pour les études de sécurité nationale Gabriel Siboni. Une telle réponse a pour but d’infliger des dommages et de donner une punition si sévères qu’elle exigera de longs et coûteux processus de reconstruction ». « La prochaine guerre… conduira à l’élimination de l’armée libanaise, à la destruction de l’infrastructure nationale et à d’intenses souffrances au sein de la population, menaça l’ancien chef du Conseil de sécurité nationale israélien Giora Eiland. De graves dommages à la république du Liban, la destruction de maisons et de l’infrastructure et la souffrance de centaines de milliers de gens sont des conséquences qui peuvent mieux que toute autre chose influencer le comportement du Hezbollah. »[1]

Il mérite d’être noté que sous le droit international, utiliser la force de manière disproportionnée et prendre l’infrastructure en cible constituent des crimes de guerre. Bien que la nouvelle stratégie fût à employer contre tous ceux d’entre les rivaux régionaux d’Israël qui l’avaient défié, Gaza était souvent repérée comme la cible parfaite pour cette approche. « Il est bien dommage qu’elle ne fut pas adoptée immédiatement après le “désengagement” de Gaza [de 2005] et le premier déluge de roquettes, déplora un expert israélien de renom. Si nous avions immédiatement adopté la stratégie de Dahiya, nous nous serions probablement épargné beaucoup d’ennuis. » Si les Palestiniens lançaient une autre attaque à la roquette, exhorta le ministre de l’intérieur israélien Meir Sheetrit fin septembre 2008, à ce moment-là, « les FDI devraient… choisir une région de Gaza et la raser ».[2]

Le plan israélien en vigueur pour l’attaque de Gaza pouvait être glané des déclarations officielles présentées après qu’il fut mis en route : « Ce que nous devons faire, c’est d’agir systématiquement, avec pour objectif de punir toutes les organisations qui tirent les roquettes et les obus de mortier, ainsi que les civils qui leur permettent de tirer et de se cacher » (Général de division de réserve Amiram Levin) ; « Après cette opération, il n’y aura plus un seul bâtiment du Hamas en place à Gaza » (Chef d’Etat-major adjoint des FDI Dan Harel) ; « Tout ce qui est affilié au Hamas est une cible légitime » (Porte-parole et Commandant des FDI Avital Leibowitz) ; « Il [devrait être] possible de détruire Gaza, afin qu’il comprenne qu’on ne se frotte pas à nous… C’est vraiment le moment de démolir des milliers de maisons de tous les terroristes, afin qu’il réfléchisse à deux fois avant de lancer des roquettes… J’espère que l’opération se terminera avec de grands accomplissements et avec la destruction totale du terrorisme et du Hamas. A mon avis, ils devraient être rasés au sol, pour que des milliers de maisons, de tunnels et d’industries soient démolis » (Vice-premier ministre Eli Yishai). Le correspondant militaire pour la chaîne israélienne Channel 10 News commenta : « Israël n’essaye pas de cacher le fait qu’il réagit disproportionnellement ».[3]

En Israël, les médias exultèrent devant le « choc et l’effroi » (Maariv)[4] causés par sa première campagne aérienne. Tandis qu’Israël tua seulement 55 Libanais au cours des deux premiers jours de la guerre de 2006, il tua pas moins de 300 habitants de Gaza en quatre minutes lors du premier jour de l’invasion. La plupart des cibles étaient situées dans des « secteurs résidentiels densément peuplés », alors que les bombardements commencèrent « à environ 11 h 30, une heure de grande activité, lorsque les rues étaient pleines de civils, dont des écoliers qui quittaient les classes à la fin de la période du matin et ceux qui allaient à l’école pour la deuxième période ».[5] Après plusieurs jours de massacres, un analyste stratégique israélien averti observa : « Les FDI, qui planifièrent d’attaquer des bâtiments et des sites peuplés par des centaines de gens, ne les avertirent pas de partir en avance, mais avaient l’intention de tuer un grand nombre d’entre eux, ce qu’ils firent ».[6] Benny Morris loua « l’attaque aérienne extrêmement efficace d’Israël contre le Hamas ».[7]


[1] Yaron London, “The Dahiya Strategy” (6 octobre 2008 ; www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3605863,00.html).  Gabriel Siboni, “Disproportionate Force: Israël’s concept of response in light of the Second Lebanon War”, Institute for National Security Studies (INSS) (2 octobre 2008). Giora Eiland, “The Third Lebanon War: Target Lebanon”, Strategic Assessment (Novembre 2008). Amos Harel, “Analysis: IDF plans to use disproportionate force in next war”, Haaretz (5 octobre 2007). Joseph Nasr, “Israël Warns Hezbollah War Would Invite Destruction”, Reuters (2 octobre 2008).

[2] London, “Dahiya Strategy”. Attila Somfalvi, “Sheetrit: We should level Gaza neighborhoods” (2 octobre 2008 ; www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3504922,00.html).

[3] “Israëli General Says Hamas Must Not Be the Only Target in Gaza”, Radio des FDI, Tel Aviv, en hébreu à 06:00 GMT (26 décembre 2008), BBC Monitoring Middle East ; Tova Dadon, “Deputy Chief of Staff: Worst still ahead”, ynetnews.com (29 décembre 2008 ; http://tinyurl.com/crwdbw) ; “B’Tselem to Attorney General Mazuz: Concern over Israël targeting civilian objects in the Gaza Strip” (31 décembre 2008 ; http://tinyurl.com/8gxwox) ; Report of the United Nations Fact Finding Mission on the Gaza Conflict (25 décembre 2009), paragr. 1204. Ensuite : Mission Goldstone, Report. J’ai passé une ancienne version du manuscrit de mon livre à des membres de la mission Goldstone pendant sa phase d’enquête. Le rapport final de la mission comporta aussi de nombreuses références à la stratégie de Dahiya. Pour plus d’information sur la stratégie de Dahiya et la citation de Channel 10 News, voir Comité public contre la torture en Israël (PCATI), No Second Thoughts: The changes in the Israëli Defense Forces’ combat doctrine in light of “Operation Cast Lead” (Jérusalem : novembre 2009), pp. 20-28.

[4] Seumas Milne, “Israël’s Onslaught on Gaza is a Crime That Cannot Succeed”, Guardian (30 décembre 2008).

[5] Amnesty International, Operation “Cast Lead”: 22 Days of death and destruction (Londres : juillet 2009), p. 47.

[6] Reuven Pedatzur, “The Mistakes of Cast Lead”, Haaretz (8 janvier 2009).

[7] Morris, “Why Israël Feels Threatened”.



Source : Editions Palestine

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