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ISM France - Archives 2001-2021

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Syrie -

Syrie : 7 experts israéliens participeront au travail de démantèlement chimique

Par

L’Organisation d’Interdiction d’armes chimiques (OIAC) va demander l’aide de 7 Israéliens pour les enrôler dans le cadre de l’équipe chargée de démanteler l’armement chimique syrien. C’est le site syrien Syria Truth qui a révélé cette information, à la base d’une source proche du Secrétariat Technique de l’OIAC.

« En fonction de l’accord russo-américain lié à cette affaire, et au mode d’action de l’organisation, celle-ci peut demander l’aide d’experts israéliens, bien qu’Israël ne soit pas membre de l’organisation, à condition de détenir d’autres nationalités qu’il est permis d’admettre sur le sol syrien, » a signalé cette source. 7 experts israéliens sur les 9 qui ont été contactés ont exprimé leur disposition à adhérer à l’équipe qui devrait se rendre en Syrie. Ils détiennent respectivement les nationalités allemande, russe, biélorusse, ukrainienne, française et canadienne.

Ils ont été contactés à la demande du canadien Scott Cairns, le vice-président de la commission d’enquête dans « le massacre de Ghouta » et du directeur général de l’organisation l’ambassadeur turc Ahmad Azomjo. Scott Cairns, qui travaille dans l’inspection des armes chimiques depuis une dizaine d’années, est chercheur et entraineur militaire dans le Centre de recherche et de développement pour la défense. Syria Truth dit détenir des informations non confirmées qu’il serait détenteur de la nationalité israélienne.

Quant à Ahmad Azomjo, il avait été consul à Alep au début des années 1980. Entre 1999 et 2002, il a occupé le poste d’ambassadeur de son pays en Israël, puis auprès de l’Otan entre 2002 et 2004. 

Toujours selon la source de l’OIAC, sur les 7 Israéliens, 5 d’entre eux travaillent pour l’Institut Israélien pour les Etudes biologiques (IIEB), chargé d’études chimiques et biologiques défensives et militaires et directement lié au Premier ministre. C’est l’un des instituts les plus tenus au secret dans le monde. Les 2 autres travaillent respectivement en Europe et au Canada.

Comme avec l'Irak

La source a dit s’attendre à ce que le cours des inspections soit entaché de scandales, pire que ce qui s’était passé en Irak, où les agents des services de renseignements américains et israéliens récoltaient des informations pour le compte de leurs pays et non des Nations Unies.

« D’aucuns avaient même pollué des armes irakiennes traditionnelles de produits chimiques interdits qu’ils ont par la suite apportées avec eux pour fabriquer le chef d’accusation contre le gouvernement irakien sous prétexte qu’il occultait des armes chimiques », poursuit-elle.

Selon le site Syria Truth, un certain nombre d’agents israéliens de cet institut en question étaient parvenus l’été dernier à s’infiltrer via la frontière turque vers les usines militaires situées dans la localité de Safira, au nord d’Alep. Et ce grâce à l’aide des services de renseignements turcs et du chef du Conseil militaire d’Alep, le colonel déserteur Abdel Jabbar Akidi. Le site assure que celui qui a été chargé de les accompagner est un ancien officier du service de sécurité de l’usine, le colonel ingénieur Mohammad al-Omar. Originaire de la province d’Alep, il avait fait défection en juillet 2012 pour rejoindre les rangs de la milice de l’Armée syrienne libre. Il a été depuis recruté par le Mossad israélien.
 
Israéliens sceptiques

Par ailleurs, rapporte le Syria Truth, citant sa correspondante en Palestine occupée Léa Abramovitch, un message envoyé la semaine passée au site du ministère israélien des Affaires étrangères a prétendu que « le régime syrien, via le Hezbollah, a caché des armes chimiques dans 4 régions libanaises, dont Oyoune-Arghech, Mechmech, le mont Sannine et al-Yammouné ».

Selon Syria Truth, le message est signé par la coalition de l’opposition syrienne, et l’ASL.

Elles ont demandé au gouvernement israélien d’intervenir auprès des Nations Unies et des États-Unis pour élargir le champ d’action des inspecteurs onusiens vers les régions du Hezbollah au Liban.

Le message a été pris à la légère par les autorités israéliennes qui ne l'ont pas jugé plausible, indique la correspondante du site, et qui croient deviner qu’il a été envoyé par des forces du 14-Mars. Surtout que les régions désignées ne peuvent permettre au Hezbollah d’exercer ce genre d’activités qui ne sont possibles que dans un « environnement social qui lui est totalement dévoué ».

Remédier à l'absence de frappe

A noter que depuis le désistement américain à recourir à une action militaire contre la Syrie, des informations à caractère "chimique" ont été propagées, mais dirigées également contre le Hezbollah.

L’ASL s'est mise à accuser le Hezbollah d’avoir déplacé des armements chimiques vers le Liban et l’Irak. En même temps, la chaîne saoudienne pro-insurrection syrienne Al-Arabiyya a prétendu que le Hezbollah détient d’ores et déjà des armes chimiques et est en train de les transporter de ses régions d’influence, en l’occurrence Nabi-Chith et Kousayya vers les montagnes proches.

En parallèle, le coordonnateur politique du commandement de l’ASL, Louaw alMokdad propageait sur les pages du quotidien saoudien Al-Watan que « le régime syrien a commencé à transporter son arsenal militaire vers l’Irak avec la supervision de la brigade de l’armée iranienne al-Quds ».

Ces informations ont été relayées par la plupart des médias des pays du Golfe et des forces du 14-mars au Liban.

Il semble qu’elles ont même été envoyées directement aux Israéliens.

Dans un premier temps, certains responsables israéliens les ont prises au sérieux. Une source haut placée a menacé via le quotidien israélien Haaretz qu’Israël allait frapper unilatéralement si Assad livrait de armes chimiques au Hezbollah.

Mais dans un entretien publié par le Yediot Aharonot, le commandant de la région nord de l’armée israélienne Yai Golan a finalement clos l’affaire, en disant que « le Hezbollah a refusé de prendre des armes chimiques », question d’assurer qu’Israël ne croit pas ce genre d’allégations.

Analysant cette campagne de rumeurs, un observateur de la crise syrienne estime qu’elle vise à remédier au torpillage de la provocation visée par l’attaque chimique de la Ghouta. Ayant échoué à provoquer une intervention américaine contre la Syrie, les différentes forces de l’insurrection en Syrie veulent garder la pression sur le gouvernement syrien et ses alliés en utilisant à fond tout ce qui a trait à l'armement chimique. Ils n'ont toujours pas renoncé à convoiter cette intervention sur laquelle ils comptent pour changer l'équilibre des forces sur le terrain à leur avantage. Surtout que leur situation ne cesse de se dégrader !

ASL : recrutement forcé

Dans le gouvernorat de Damas, la milice de l’ASL qui se trouve dans une mauvaise posture s’est mise au « recrutement obligatoire » dans les rangs des jeunes vivant dans la région de la Ghouta orientale.

Dans un communiqué datant du 20 septembre 2013, et signé par les brigades et les bataillons en action dans la Ghouta orientale, les jeunes nés entre 1983 et 1994 sont appelés sans tarder à rejoindre leurs rangs dans un délai ne devant dépasser les 24 heures qui suivent.

Parmi les signataires figurent Les forces Maghawir de l’ASL, le comité religieux de la Brigade de l’Islam, et 8 autres milices.

« Vu que nos combattants sur les fronts ont un besoin incessant d’aide continue... et pour ne pas laisser aucun front sans garde ou contrôle », explique le texte. « Seront capturés tous ceux qui désistent à leur devoir de jihad », menace-t-il.

Les forces gouvernementales mènent une attaque importante dans cette région où elles ont réalisé des avancées importantes, après avoir été freinées par l’attaque chimique qui leur a été imputées.

Azzaz : accord faute de délogement

Au nord de la Syrie, les deux milices Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) et Bataillon de la Tempête du Nord de l'Armée syrienne libre (ASL) ont conclu un accord de trêve à Azaz, ville du nord de la Syrie, conquise mercredi par la milice extrémiste liée à Al-Qaïda.
  
L'accord a été parrainé par la Brigade Tawhid, branche armée des Frères Musulmans formée de quelques 6 à 7 mille miliciens, et basée à Alep (nord) qui est sous commandement de l'ASL.
 
Selon des médias syriens, cette milice était arrivée dans un premier temps pour soutenir le Bataillon de la Tempête du Nord et déloger l’EIIL. Comme elle n’est pas parvenue à le faire, elle s’est résolue à s’interposer entre les deux protagonistes qui ont accepté son arbitrage. Les deux protagonistes de l'accord s'engagent à cesser immédiatement les hostilités, à libérer les détenus et à restituer les biens saisis de part et d'autre, selon l'OSDH.
  
Mercredi soir, les combattants de l'EIIL s’étaient emparés d'Azaz, près de la frontière avec la Turquie qui était aux mains de l'ASL et était administrée par un conseil local mis en place par la coalition de l'opposition. Selon le site syrien Sham Times, les miliciens de l'EIIL ont procédé à des décapitations au sein de l'ASL. Depuis deux semaines, trois autres jeunes de l'ASL avaient été également décapités dans le quartier Harbel au nord d'Alep et ses habitants expulsés.  

La coalition soupçonne l’EIIL

Pour sa part, la coalition de l'opposition syrienne, qui regroupe quelques factions de l’opposition syrienne, a accusé le groupe extrémiste d’Al-Qaïda de se détourner du combat contre le régime pour asseoir son influence dans les "zones libérées".

C'est la première fois que cette coalition s'élève aussi fortement contre un groupe extrémiste alors qu'il avait cohabité jusqu'ici avec les islamistes radicaux qui combattent, comme lui, le pouvoir syrien.

La coalition de l'opposition a dénoncé le fait que l'EIIL "serve des projets extérieurs et appelle à instaurer un Etat (islamique) dans les contours de l'Etat syrien, en violation de la souveraineté nationale" syrienne.

Elle s'est également indignée du recours de ce groupe "à la force contre les civils et du bellicisme à l'égard de l'Armée syrienne libre (bras armé de l'opposition) comme cela s'est produit mercredi à Azaz".

"L'EIIL a renoncé à combattre le régime dans différentes zones et s'emploie à renforcer son emprise sur des zones libérées où sa présence constitue une menace pour les civils et reproduit la répression du régime du parti Baas et de ses agents", a souligné l'opposition.

Et l’EIIL appréhende l'ASL

Dans ses communiqués, l’EIIL accuse lui aussi le Bataillon de la Tempête du Nord de collaborer avec l’armée gouvernementale.

Selon un observateur de la crise syrienne, cette milice craint le plus de faire les frais d’un accord tacite entre la coalition et les occidentaux. Elle soupçonne la milice de l’ASL de vouloir la déloger après avoir profité de ses exploits militaires, pour s’accaparer le pouvoir dans les régions conquises ensemble.

Encore un religieux tué

Un nouveau religieux proche du pouvoir a été tué dans la ville d'Alep. Selon le site aleppin Taht-el-Mijhar, cheikh Abdallah Cheyhane a été abattu d'une balle dans la tête dans le quartier Boustan el-Kacer, dans ce qui semble être le travail d'un sniper. Des vidéos ont été postées sur la toile le présentant baignant dans son sang.

Depuis le début de l'insurrection, les miliciens ont tué pas moins de 40 religieux sunnites, chiites et alaouites, connu pour leurs positions hostiles à "la révolution", dont le célèbre religieux cheikh Mohammad Ramadane al-Bouti, tué dans une explosion perpétrée dans la mosquée où il prononce habituellement ses prêches.

Les civils alaouites traqués

Jeudi, 14 civils ont été tués dans un attentat à l'explosif contre un minibus, au nord-ouest de Homs, dans le centre de la Syrie, selon un l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Plusieurs charges explosives ont été actionnées au passage des minibus sur la route reliant Homs à des villages alaouites. Quatorze personnes sont mortes quand l'un des bus a été touché", a précisé l'OSDH. Sans préciser si les victimes sont des alaouites, qui forment la communauté religieuse du président syrien Bachar al-Assad, minoritaire en Syrie.

Le bilan de l’OSDH diffère de celui de l'agence syrienne de presse Sana qui a fait état de neuf morts, en accusant des "terroristes", en allusion aux miliciens rebelles.

Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane a ajouté, dans un appel téléphonique à l'AFP, que l'attentat avait été suivi par des bombardements et des échanges de tirs à Jabbourine, l'un des villages alaouites du nord-ouest de Homs, qui ont fait six morts parmi les membres des Comités populaires (supplétifs de l'armée régulière) et un nombre indéterminé de victimes parmi les rebelles.

Dans le même temps, la localité d'Al-Houla, dans le même secteur, a subi un pilonnage des forces régulières qui a fait quatre morts, plusieurs blessés, selon l'OSDH.

Huit rebelles ont par ailleurs été tués plus au nord dans des affrontements avec les troupes du régime à Kafarnane, un village alaouite, selon l'OSDH.

Source : Al Manar

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