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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Attaque de la marine de guerre sioniste contre les pêcheurs de Gaza - témoignage de Manu

Par

Les accords d'Oslo ont accordé aux pêcheurs de Gaza le droit de pêcher jusqu'à une distance de 20 milles marins et cette distance a été réduite unilatéralement par l'entité sioniste jusqu'à ne leur laisser, dans les semaines précédant l'escalade de l'agression contre la bande de Gaza, que 2 milles et demi. Ce sujet fait partie des accords de cessez-le-feu qui sont entrés en vigueur mercredi dernier 21.11 et qui sont actuellement en cours de négociation au Caire. Pendant ce temps, les navires de guerre de la marine sioniste attaquent les pêcheurs qui vont au-delà de 6 milles.

Attaque de la marine de guerre sioniste contre les pêcheurs de Gaza - témoignage de Manu

Hier matin, mercredi 28.11, Rosa Schiano, Sarah-Claude, Maher Alaa et moi-même sommes sortis avec une flottille de 5 bateaux de pêche de Gaza. Notre objectif était d'atteindre la distance de 8 milles nautiques de la côte. Nous avons essayé et nous y sommes parvenus.

Dès que nous avons atteint les 6 milles et demi, nous avons été « escortés » par un navire de guerre qui ne semblait pas avoir des instructions claires sur ce qu'il fallait faire avec nous. Nous pensons que notre présence visible dans un de ces bateaux a été la seule variante par rapport aux autres situations similaires où ils savent dès le début comment agir.

Nous avons continué à avancer jusqu'à 8 milles - objectif atteint ! - et nous avons commencé à naviguer parallèlement à la côte, en direction du sud.

Une fois arrivés à la hauteur de Nuseirat, relevant les filets pour la première fois, les navires de guerre qui nous "escortaient" sont passés à l'offensive ; nous les avons vus, d'une distance de 800m, lancer une attaque contre un des bateaux de notre flottille. Ils se sont mis à tirer à balles réelles, de façon intensive, continue, ininterrompue... Rafales sur rafales, ça n'arrêtait pas. Ils ont enfin cessé et se sont dirigés sur un autre bateau, celui de notre ami Mahmoud Al-Hessy, avec qui nous sommes sortis plusieurs fois et dont le bateau a été attaqué, lors de la dernière sortie, pendant qu'il relevait ses filets, lui faisant perdre toutes ses prises. Aujourd'hui, ce n'était pas Mahmoud qui pilotait le bateau, mais son frère Mohammed, et nous avons assisté, impuissants et désespérés, au même rituel que celui de l'attaque du premier bateau, la même violence, les tirs, toujours plus de tirs. Deux gros navires de guerre et deux plus petits, très rapides, l'ont encerclé, et les pêcheurs ont été arrêtés et le bateau "confisqué". Quinze familles vivent de la pêche de ce bateau, et elles ont aujourd'hui perdu leur source de revenus.

Les arrêtés (otages ?) lors de cet acte de piraterie sont :
- le capitaine du bateau, Mohammed al-Hessy, 40 ans
et les pêcheurs :
- Ahmed El Hessy, 27 ans,
- Rajab El Hessy, 36 ans,
- Samih El Hessy, 35 ans,
- Morad El Hessy, 20 ans.

Dans cette vidéo, prise lors d'une sortie précédente, nous sommes sur le bateau de Mahmoud et nous nous réjouissons ensemble d'avoir forcé le blocus maritime en chantant "Unadikum".

Nous avons continué vers le sud, et à la hauteur de Khan Younis, nous avons à nouveau entendu le bruit terrible des tirs ; ils étaient en train d'attaquer un autre bateau de notre flottille. La même agressivité, mais un peu moins longtemps, et cette fois sans arrestation.

Nous avons viré vers le nord, et à la hauteur de Sudania, au nord de Gaza-ville, nous les avons vus attaquer une autre petite barque de pêche, à nouveau à balles réelles. Plus au nord, à la hauteur de Beit Lahia, un nouveau navire de guerre s'est approché, avec un projecteur puissant et un son qui ressemblait à celui d'une alarme.

Photo

En plus de la compagnie permanente de ces navires de guerre, nous avons eu aussi les visites sporadiques d'hélicoptères Apache et d'un autre type d'avion que je ne connais pas et que nous supposons être la cause du fait que nous avons pratiquement passé la journée sans réseau pour nos téléphones portables.

Parallèlement à ces actions et également à hauteur de Beit Lahia, la marine de guerre sioniste a attaqué 4 autres bateaux de pêche : le premier à 11h du matin, avec des tirs sur le moteur qui l'ont rendu inutilisable ; ils ont obligé l'équipage à se déshabiller, à sauter dans l'eau et à nager jusqu'au navire sioniste, où ils ont été arrêtés. Il s'agit de trois frères :

- Uady Suail Baker, 22 ans,
- Khaled Suail Baker, 20 ans,
- Mohammed Suail Baker, 18 ans.

La deuxième a eu lieu deux heures plus tard, et s'est limitée à des tirs à balles réelles contre l'embarcation de Talaa Baker, 22 ans.

Puis ils ont attaqué un autre bateau, sur lequel travaillaient :

- Khader Jamal Baker, 22 ans, et ses frères
- Ihab Baker, 34 ans
- Metgal Baker, 32 ans
- Khalil Baker, 20 ans.

Comme dans toutes leurs attaques, les militaires sionistes obligent les pêcheurs à se déshabiller, à sauter à l'eau et à nager jusqu'au navire dans lequel ils sont séquestrés, et c'est ce qu'ils ont fait à Khader, mais quand ses trois frères ont sauté, ils ont été entourés par d'autres petits bateaux de pêche qui les ont fait monter à leur bord et les ont ramenés sur la terre ferme. En réaction, les sionistes ont bombardé le bateau de Khader, qui a sombré.

En dernier, ils ont attaqué le bateau de Mohammed Najib Baker, ont tiré sur le moteur et l'ont détruit.

Deux heures après cette dernière attaque, tous les pêcheurs arrêtés, sauf Mohammed Al-Hessy, le capitaine du premier bateau, ont été libérés, mais même ces libérations portent la marque du sadisme sioniste : ils ont fait monter les pêcheurs dans le bateau de Uady Suail Baker, dont ils avaient auparavant détruit le moteur, et les ont laissés en pleine mer, à 5 milles de la côte. Un autre bateau a dû aller les remorquer.

Voilà comment les pêcheurs de Gaza vivent le cessez-le-feu. Pêcheurs et agriculteurs luttent intensivement jour après jour pour faire respecter leurs droits. En ce moment, des négociations sont en cours, au Caire, sur la situation de ces deux groupes dans un avenir immédiat. Tout le monde sait que rien de ce qui est accepté n'est durable dans le temps, tout le monde sait combien il est facile pour Israël de rompre les engagements pris, mais toutes les initiatives prises par ces deux groupes sont destinées à aider le gouvernement palestinien et l'appuyer dans les négociations, ensuite, advienne que pourra, personne ne sera surpris et la "communauté internationale" se réveillera, ou fera, comme toujours, des déclarations vides.

Notre travail ici est de tenter de protéger les pêcheurs et les agriculteurs par notre présence, en nous interposant entre eux et les agresseurs qui leur tirent dessus tous les jours ; c'est un travail efficace mais nous ne sommes en ce moment que trois personnes, et nous n'arrivons pas à être partout où il faudrait.

Nous voudrions profiter de l'arrivée récente d'un groupe d'activistes internationaux pour réaliser des actions plus importantes, mais la majorité de ces compagnons ne vient que pour une période limitée. Il faudrait que nous soyons un groupe stable d'au moins 10 militants, et nous en profitons pour lancer un appel à constituer des brigades d'activistes internationaux dans ce but.



Source : Facebook

Traduction : MR pour ISM

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