Palestine - 12 février 2012

Cette semaine 16 personnes blessées par balles tirées par les forces israéliens et 4 arrestations lors de manifestations de solidarité avec le détenu administratif Khader Adnan

Par AIC

Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi 11 à l’entrée de la prison et Tribunal militaire d’Ofer où Israël juge et emprisonne les Palestiniens. La manifestation avait lieu en soutien du prisonnier palestinien Khader Adnan, qui est en grève de la faim depuis 57 jours pour dénoncer la détention et les mauvais traitements infligés par les autorités israéliennes.

Manifestation de soutien devant la prison d’Ofer le 11 février (photo: Keren Manor/Activestills)

Adnan, arrêté le 17 décembre 2011 a été placée sous ce que les autorités israéliennes désignent par l’euphémisme "détention administrative" et qui est en fait une détention sans limite, sans procès et sans accusation.

Peu après le début du rassemblement devant la grille qui mène à la prison, la police des frontières israéliennes a commencé à tirer des volées de lacrymogènes et de balles caoutchoutées sur les manifestants. 16 personnes ont été blessées par les balles lors des affrontements qui ont suivi, dont 3 journalistes et un ambulancier.


Manifestation de soutien à Beit Omar le 11 février (photo PSP)

De plus, deux Palestiniens et deux militants israéliens ont été interpellés lors d’une manifestation dans le village de Beit Omar, organisée par le Comité populaire local en solidarité avec Adnan. Les deux Palestiniens, Sager et Youssed Abu Maria, ont été brutalement battus lors de leur arrestation. Agenouillé sur le sol, les mains menottées dans le dos, Youssef Abu Maria a été poussé par un officier de la police des frontières contre le sol, sa tête heurtant un rocher, ce qui a provoqué une importante perte de sang.

Khader Adnan, 33 ans, est père de deux enfants. Il vit dans le village de Arraba dans le district de Jenine. Sa femme est actuellement enceinte de leur 3ème enfant. Avant son arrestation, Adnan était boulanger tout en terminant un master en économie à l’Université de Bir Zeit.

Le 17 décembre 2011, avant l’aube, les soldats israéliens ont attaqué la maison d’Adnan vers 3h30. Pour y pénétrer, les soldats ont utilisé Mohammad Mustafa, un chauffeur local, comme bouclier humain, l’obligeant à frapper à la porte et à appeler Adnan. Celui-ci a alors été violemment sorti de son domicile, devant ses deux jeunes filles et sa mère. Yeux bandés, menotté, il a été jeté dans une jeep militaire où les soldats l’ont battu.

En protestation contre les humiliations imposées lors de l’interrogatoire, et plus tard contre la détention administrative prononcée contre lui le 8 janvier 2012, Adnan a entamé une grève de la faim qui dure aujourd’hui depuis 57 jours.

Il est actuellement détenu dans un hôpital israélien à Safed, où il est enchainé à son lit bien qu’il soit à l’article de la mort. En dépit de son état, un juge militaire a « omis » de statuer après l’appel de la détention administrative qui a eu lieu jeudi dernier, 9 février. Selon Addameer, le juge militaire, le colonel Moshe Tirosh, a déclaré qu'il donnera sa décision dans la semaine.

Selon les informations des prisons israéliennes, les autorités israéliennes détiennent 307 palestiniens en détention administratives (décembre dernier) contre 219 au début de 2011.

Signez la pétition exigeant la libération immédiate de Khader Adnan, qui est envoyée régulièrement au Comité International de la Croix-Rouge, au fur et à mesure des nouvelles signatures.

Source : Alternative Information Center

Traduction : RF pour ISM