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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Journal de Palestine : Naplouse suite

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Il faut que le mouvement de solidarité augmente. Et qu'on vienne ici, pour témoigner.
Et qu'on maintienne l'action pour que l'opinion publique européenne ne tolère plus cet état de choses, afin que les gouvernements européens adoptent des positions plus fermes.

Au Centre de Jeunesse il y du a monde. Je rencontre Eva, la jeune allemande que j'ai rencontrée à Deir Balut, ainsi qu'une jeune Canadienne qui était là-bas aussi.

Luisa est là aussi, avec deux ou trois Italiens qui ont réussi passer les filets (le reste, une douzaine, a dû rester dans le check-point, en attendant). On bavarde un peu dans la cour, on nous offre du café, on visite les locaux librement; la salle des ordinateurs est pleine de jeunes : c'est une fenêtre vers le monde et un loisir, comme s'il n'y avait pas de couvre-feu et des soldats à quelques dizaines de mètres.

Mon attention est attirée notamment par une toute jeune fille de 7 ou 8 ans qui dessine sur l'écran : elle dessine le drapeau palestinien.

Atef Saed, le directeur du centre, nous reçoit. Il est journaliste comme métier. Il est ravi quand il apprend que nous venons de Bruxelles. Il y a été très récemment, pour recevoir le Prix Natali de la Fédération Internationale de Journalistes.

Des textes ont été présentés par 320 journalistes avec des histoires partout dans le monde.

Le prix a été octroyé à 15 journalistes de différents pays, qui s'étaient unis dans un projet d'une histoire globale contre l'oppression, l'esclavage et le trafic des êtres humains.

M Saed a raconté une histoire d'un groupe d'enseignants qui devaient assurer leurs cours malgré les check-points; leur résistance étant la réussite des cours pour que les enfants jouissent de leur éducation.

Atef Saed souligne que son rôle est en tant qu'écrivain palestinien et qu'il s'est concentré sur un aspect de la lutte nationale. Avant, il y avait 125 000 travailleurs palestiniens qui se rendaient en Israël; maintenant 50 000 travailleurs risquent leurs vies tous les jours pour passer en Israël se gagner la vie.


Le Centre de la Jeunesse est appelé souvent la Maison des Volontaires.

En effet, les jeunes viennent au Centre pour aider à leur communauté, à leur peuple, alors que c'est la communauté locale qui devrait les aider, car la plupart d'eux est sans travail. Certains sont des étudiants, qui sont souvent empêchés de fréquenter leurs cours.

Nous les aidons avec les ordinateurs, nous leur expliquons les droits humains. Les jeunes représentent le 70% de la population.

Dans les territoires occupés, le système politique ignore leurs besoins. Nous souhaitons leur donner la capacité de changer les choses ici, mais il faut beaucoup de créativité, parce que nous n'avons aucune législation pour les jeunes.

Nous nous concentrons aussi à leur enseigner à travailler avec les médias, et à avoir une conscience politique et démocratique, à être informés par les droit humains. Nous voulons que les jeunes apprennent pour le futur.

Notre destin n'est pas mourir et qu'on nous regarde comme des héros. Notre destin est notre futur, et nous devons nous orienter vers le liberté et l'indépendance. Il ne faut pas toujours être la victime et pleurer. Il faut faire du sport, jouer de la musique...

J'ai invité un groupe de jeunes femmes à une séance de formation de techniques de survie.

Les deux monitrices, deus femmes de Beit Iva, village à 7 km d'ici, et qui a été occupé le premier pendant cette offensive, ont besoin de 2 heures pour arriver, au lieu de 10 minutes. C'est comme cela tous les jours. Les élèves aussi.
Aujourd'hui est le dernier jour des examens. Il y a toujours des étudiants qui arrivent très en retard, après avoir subi des humiliations aux check-points. Ils arrivent traumatisés.

Comment leur demander un examen dans ces conditions ? Ce sont des circonstances avec lesquelles il faut lutter tous les jours.

Au Centre on leur apprend des capacités techniques en matière d'informatique, mais aussi des technique de survie. Nous leur expliquons ce qu'est la démocratie et le respect. Il y a aussi un accompagnement psychologique, aspect très important quand on a affaire avec une jeunesse traumatisée et soumise à une violence inouïe tous les jours, comme vous avez eu l'occasion de constater en arrivant ici.


Ghassan : Les psychologues des Médecins du Monde ainsi que les assistants sociaux visitent les écoles régulièrement. Ils font leur suivi psychologique dans les écoles, parfois individuellement, plus souvent collectivement.

Nous essayons de nous consacrer à cette question, qui est très difficile et très dure.

Il y a deux semaines ils ont envahi Balata, ils ont tué trois personnes, dont un enfant de 5 ans, ils ont fait sortir les gens dans la rue pendant la nuit à bout de fusil, dans le froid. Nous fornissons de la nourriture à une population assiégée, mais nous faisons ce que nous pouvons aussi psychologiquement.

Moi, j'aimerais être un docteur normal, je suis un dentiste, et ma clinique a été fermée depuis trois ans.

Le mouvement de solidarité internationale se rétrécit. Jusqu'il y a 6 mois il y avait beaucoup de volontaires ici, et maintenant ils ne sont plus très nombreux. Je ne sais pas pourquoi.
Il faut que le mouvement de solidarité augmente. Et qu'on vienne ici, pour témoigner.
Et qu'on maintienne l'action pour que l'opinion publique européenne ne tolère plus cet état de choses, afin que les gouvernements européens adoptent des positions plus fermes.

Le mur est le sujet le plus urgent maintenant.

Nous devons partir. Ghassan nous dit franchement : "Nous avons aussi notre part de responsabilité. D'une part, nous n'avons pas une politique claire, et d'autre part, les pays arabes nous ont abandonné."

Nous partons. De loin, je dis au-revoire à Eva et à la fille Canadienne.
Voilà qu'au moins il y a déjà trois internationales solidaires (avec l'Américaine de tout à l'heure) qui restent dans cette heure de détresse.

Bonne chance, mes ami(e)s.

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