Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 1637 fois

Hébron -

L'Eid à Tel Rumeida

Par

Un international a demandé au soldat : "Donc, vous avez puni tout le monde à cause de nous." Ce à quoi le soldat a répondu : "Tout le monde."
Le soldat a confirmé à plusieurs reprises qu'il était prêt à punir l'ensemble de la communauté si les militants ne partaient pas.
Quand le soldat a commencé à rire de la situation, le militant lui a demandé s'il pensait que c'était drôle. Ce à quoi il a répondu : "Pensez-vous que voir ma tête sur internet c'est drôle ?"

L'Eid à Tel Rumeida


Comme ce soldat n'aime pas voir sa photo sur internet, on se refait plaisir
Voir le film tourné par les membres de l'ISM le 28 août dernier à Tel Rumeida et qui, apparemment, a mis ce soldat en colère (durée : 9 mn 20 s)



Aujourd'hui était le second jour de l'Eid, les vacances de 3 jours après le Ramadan. Pendant ces troirs, chaque famille rend visite à l'autre, ce qui est très difficile en traison des soldats postés à Tel-Rumeida.

Les internationaux ont rencontré des Palestiniens sur le sommet de la colline qui leur ont appris que les soldats avaient hurlé sur un gosse palestinien qui s'était approché en tenant un faux pistolet, un jouet. Le gosse était parti en courrant et était très effrayé.

Les soldats ont alors détenu un homme qui marchait dans le secteur et ils ont dit qu'ils allaient le tenir jusqu'à ce que l'enfant revienne. Quelques habitants sont partis pour apporter aux soldats le faux pistolet et et l'ont donné aux soldats, prouvant que ce n'était qu'un jouet. Ils ont expliqué que le garçon avait très peur et qu'il ne voulait pas revenir. Les soldats ont refusé et ils ont insisté sur le fait qu'ils retiendraient l'homme jusqu'à ce que le garçon revienne;

Les internationals ont indiqué à plusieurs reprises aux soldats que leur comportement n'était pas raisonnable, que ça n'avait pas de sens de menacer un passant parce qu'un enfant possédait un jouet. Les soldats ont alors commencé à vider la rue, à crier sur tout le monde et ils sont allés jusqu'au magasin en hurlant à tout le monde de partir.

Une voiture de colons s'est arrêtée dans la rue, juste devant le magasin et ils ont commencé à accuser l'un des internationaux, en disant : "Vous posez des problèmes ici. Vos films posent des problèmes…"

A ce moment-là, les soldats ont détenu un deuxième homme qui était dans le magasin. Ils l'ont envoyé au poste de garde des soldats et ont essayé de prendre son téléphone, mais un international a pu prendre le téléphone pour le rendre à l'homme. Les soldats ont à nouveau tenté de prendre le téléphone et ils ont réussi.

L'homme a été emmené de l'autre côté de la rue, à côté du premier homme qui était toujours détenu. Il se tenait contre un mur, mais le soldat a passé les minutes suivantes à lui demander de s'asseoir sur le sol, alors qu'il portait des vêtements neufs pour les vacances de l'Eid. Il a été ensuite forcé de s'asseoir par-terre.

Les internationaux ont appelé Machsom Watch, la DCO (sans obtenir de réponse) et la police israélienne.

Les soldats ont alors commencé à dire aux internationals d'éteindre leurs appareils-photos. Deux soldats se sont approchés de deux internationals, ils ont poussé le garçon, ont tenté de lui donner des coups de genou dans l'aine, et ont donné des coups à multiples reprises dans l'appareil-photo. Un autre soldat a aussi frappé l'appareil-photo du second international.

La police israélienne est arrivée et a refusé de parler aux internationaux. Ils ont commencé par parler aux soldats et puis à un habitant, le frère des hommes détenus. Pendant ce temps, le premier homme détenu a récupéré ses papiers d'identité et les soldats ont demandé aux internationaux de montrer leurs passeports. Une internationale a refusé, en disant qu'elle le donnerait à la police si elle lui demandait, mais pas à un soldat, qui n'était pas autorisé à faire cette demande.

Quand la police soit partie, deux soldats ont commencé à hurler sur une internationale qui observait depuis le toit avec une Palestinienne. Ils ont demandé, à plusieurs reprises, aux deux femmes de rentrer à l'intérieur alors qu'elles étaient seulement sur le toit de leur maison.

Les soldats se sont alors lancé dans un monologue : "Vous refusez d'entrer ? Vous refusez ? Très bien, vous avez refusé." Puis deux soldats sont entrés dans le bâtiment, alors que d'autres bloquaient la porte à l'extérieur et empêchaient les autres internationals d'entrer. Quand un international a indiqué aux soldats qu'il y avait des enfants dans la maison et que les soldats leur feraient peur, il a également ajouté : "Vous croyez que faire peur à des enfants, c'est drôle ?".
Il a répondu "Ouais".

Après avoir contrôlé les deux niveaux du toit (l'internationale et la Palestinienne s'étaient mises à l'abri dans l'appartement avec la porte fermée à clé), les soldats sont partis et trois d'entre eux sont entrés dans le bâtiment de l'autre côté de la rue. D'autres soldats se sont postés decant la porte, en empêchant tout le monde qui d'entrer pendant qu'ils inspectaient le toit.

Quand les membres de la famille ont voulu quitter le bâtiment, ils ont refusé de les laisser sortir, en leur fermant la porte au nez.

La police est arrivée à ce moment-là et a commencé à crier sur les soldats. Les policiers ont a alors demandé les papiers d'identité de l'autre homme détenu et ils lui ont rendu. Les soldats ont continué à faire partir les gosses du secteur

Dave, un international, était assis au milieu de la rue Shuhada quand les soldats ont descendu la rue et se sont rassembles au checkpoint. Puis, ils ont pointé leur doigt vers Dave. Cinq minutes plus tard, à 14h10, deux soldats se tenaient en face de Dave et lui demandaient de les prendre en photo, ce qu'il a fait.

Ensuite, il a été appelé au checkpoint et on lui a dit que le commandant voulait lui parler. Le commandant lui a dit qu'ils fermeraient le checkpoint s'il était dans le secteur et n'autorisetait personne à entrer. A ce moment-là, le checkpoint était déjà fermé, et une famille attendait pour quitter le quartier.

Dave a quitté le checkpoint et s'est dirigé vers le bout de la rue Shuhada. Mais les soldats ont demandé à un gosse palestinien d'aller le voir pour lui dire de revenir au checkpoint. La famille attendait toujours, et le commandant a encore menacé Dave, en lui disant que le checkpoint serait fermé tout pendant qu'il n'aurait pas quitté le secteur.

K est alors allée jusqu'au checkpoint et le commandant est venu à la porte et lui a demandé ce qu'elle faisait. Il lui a dit de partir et qu'elle posait trop de problèmes. Elle a bien expliqué qu'elle venait juste d'arriver, ce à quoi il a répondu : "Je n'aime pas ton regard et si tu ne t'en vas pas, je maintiendrai le checkpoint fermé jusqu'à ce que vous partiez".
Après lui avoir dit que des gosses comme lui ne devraient pas avoir autant de pouvoir, elle est galement partie.

Une autre internationale est alors descendue jusqu'en bas de la rue Shuhada avec deux enfants. Elle était au bout de la rue Shuhada et ne pouvait même pas voir le checkpoint. Elle filmait les gosses qui jouaient devant la caméra quand un soldat du checkpoint lui a crié de venir, en disant que le commandant voulait lui parler.

A ce moment-là, les gens attendaient des deux côtés du checkpoint. Le commandant l'a menacée en lui disant : "Vous avez dépassé les bornes aujourd'hui. J'ai donné l'ordre de fermer le checkpoint jusqu'à ce que vous partiez." Donc, elle est partie.

Beth est alors descendu jusqu'au point de contrôle, en prenant son temps. Quand elle a été assez proche, elle a vu entre 8-10 personnes, dont des femmes et des enfants, qui étaient détenus au checkpoint par la police des frontières et un policier. D'autres personnes qui marchaient en direction du checkpoint ont fait demi-tour quand ils ont vu ce qui se passait.

Un autre international est arrivé et ils se sont approchés tous les deux, tout en restant à une certaine distance. Les soldats les ont vus et ont appelé l'un des internationaux, en disant encore que le commandant voulait lui parler. Il a dit : "Je vous ai déjà dit de partir. J'ai fermé le checkpoint parce que vous étiez là. Je ne laisserai personne rentrer tout pendant que vous resterez."

Quelques minutes plus tard, ceux qui étaient détenus ont été relâchés, mais 8-10 personnes qui venaient d'arriver au checkpoint ont été détenus. Un colon qui passait n'arrêtait pas de répéter : "Fuck you, fuck fuck.”

Cinq internationaux sont descendus jusqu'au checkpoint où plusieurs palestiniens leur ont dit qu'ils étaient détenus depuis 15h45. A 16h30, Machsom Watch a été appelé, qui a appelé le DCO, et à 16h45, ils ont été relâchés.

Un international a demandé au soldat : "Donc, vous avez puni tout le monde à cause de nous." Ce à quoi le soldat a répondu : "Tout le monde." Une famille est arrivée et le soldat a dit qu'il arrêtait cette famille et qu'il ne la laisserait pas franchir le checkpoint si les militants ne partaient pas. Le soldat a confirmé à plusieurs reprises qu'il était prêt à punir l'ensemble de la communauté si les militants ne partaient pas.
Quand le soldat a commencé à rire de la situation, le militant lui a demandé s'il pensait que c'était drôle. Ce à quoi il a répondu : "Pensez-vous que voir ma tête sur internet c'est drôle ?"
En voyant qu'une famille entière était détenue, les militants sont partis puisqu'ils n'avaient pas d'autres choix.

K était restée au-dessus du checkpoint avec la police des frontières, et le commandant lui a dit encore une fois de partir. Il a alors forcé à venir une femme qui attendait au checkpoint pour lui demander de partir et il a dit à K : "Je peux inciter les Arabes à se retourner contre toi."

Alors elle est partie.

Les internationaux ont remonté la colline et ils ont vu trois enfants en bas âge jeter des pierres sur une maison palestinienne. Un international leur a crié dessus et ils sont partis en courrant.


Source : http://www.palsolidarity.org/main/

Traduction : MG pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Hébron

Même sujet

Checkpoints

Même auteur

ISM

Même date

25 octobre 2006