Naplouse - 13 juillet 2013

Les occupants de la colonie illégale d’Itamar détruisent 1 500 oliviers

Par ISM

Témoignage de l'équipe Naplouse d'ISM

Jeudi 11 juillet au matin, près de Naplouse, les villageois d’Awarta ont constaté qu'en un mois, 1500 de leurs oliviers ont été coupés par les colons de la colonie illégale d’Itamar. Lorsqu’ils ont essayé de dénoncer ce crime auprès des médias, le maire et plusieurs journalistes ont été détenus pendant plusieurs heures par les militaires israéliens.

Un arbre coupé à la tronçonneuse le mois dernier par des colons d'Itamar
(Photo de la municipalité d'Awarta)
Quatre villageois d’Awarta, dont le maire, ont pu se rendre sur leurs terres agricoles, accompagnés par des soldats, le 11 juillet. L’accès à leurs terres leur est refusé depuis des années, et ils sont tenus de demander une autorisation aux autorités israéliennes pour accéder à leurs terres qui ont été annexées par la colonie illégale voisine d’Itamar.

Un mois plus tôt, les villageois avaient demandé à aller sur leurs terres car, comme ils entendaient des bruits de tronçonneuse, ils s’inquiétaient pour leurs oliviers. Pour autant, ils étaient restés à attendre pendant huit heures et aucun soldat n’était venu, sachant qu’ils seraient arrêtés s’ils se rendaient sur leurs terres sans les militaires.

Le Bureau de Coordination du District (DCO), qui fait le lien entre les Palestiniens et les militaires israéliens, a appelé le maire d’Awarta à 23h, mercredi 10 juillet, pour signaler aux villageois qu’ils avaient rendez-vous avec les soldats, le lendemain matin à 5h, s’ils voulaient accéder à leurs terres. Cet horaire incongru, notamment dans la période actuelle du Ramadan, a conduit à ce que seulement trois agriculteurs et le maire puissent s’y rendre.

Lorsqu’ils ont atteint les terres agricoles occupées, qui sont la propriété de 22 familles d’Awarta, ils ont découvert que 1500 de leurs oliviers avaient été détruits par les colons de la colonie illégale d’Itamar. En voyant leurs arbres et les souches sèches, les agriculteurs ont compris que cette destruction massive et violente s’était déroulée tout au long de ce dernier mois, et que les derniers arbres à avoir été abattus avaient été coupés il y a seulement quelques jours.

Après cette visite, le maire y est retourné quelques heures après, accompagnés de journalistes, avec l’intention de rendre compte de cette destruction illégale d’oliviers palestiniens. Alors que le Maire était en train de leur montrer le site, tous ont été arrêtés par des soldats israéliens et retenus pendant plus de 2 heures dans la base militaire voisine de Huwara. Bien que ces terres soient la propriété légale du village d’Awarta, l’armée leur reprochait d’avoir dépassé le temps qui leur avait été imparti et qu’en conséquent, leur présence était illégale. Pour plus de détails sur l’annexion des terres d’Awarta, voir les précédents reportages d’ISM, ici.

Les villageois d’Awarta doivent également faire face à des attaques régulières pendant les visites de colons sur une tombe locale. Les résidents musulmans du village se rendent aussi sur le site de cette tombe, étant donné qu’il y a désaccord sur qui y est enterré. Les colons viennent la nuit, escortés de soldats, détruisant ce qu’ils trouvent sur leur chemin. Tout dernièrement, ils s’en sont pris à l’école, pliant au sol les poteaux de basket.

Les soldats ont également envahi des maisons sans prévenir, en détruisant les biens et terrorisant les habitants. La dernière invasion en date, qui remonte au samedi 6 juillet, a abouti à l’arrestation d’un jeune homme âgé de 18 ans, Murad Khaled, dont on est depuis sans nouvelles, si ce n’est qu’il est toujours en état d’arrestation.

Quelques-uns des 1500 arbres abattus par les squatters sionistes d'Itamar (photo de la municipalité d'Awarta)

Source : Palsolidarity

Traduction : CR pour ISM